Sud - Le secrétaire général de l’Onu constate une multiplication des activités de l’armée libanaise Annan recommande le prolongement pour six mois du mandat de la Finul

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a recommandé hier au Conseil de sécurité de renouveler pour une nouvelle période de six mois le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui arrive à expiration le 31 juillet.
M. Annan constate dans le rapport qui a été rendu public que la situation dans la zone entre le Liban et Israël durant les six derniers mois « est pour l’essentiel restée calme ».
« Cette période de calme est la plus longue depuis le retrait israélien du Liban il y a plus de trois ans, après 22 années d’occupation », note-t-il, tout en remarquant que « la tension entre Israël et le Liban reste forte et le calme relatif le long de la ligne bleue (entre les deux pays) est précaire ».
Le secrétaire général se félicite également dans son rapport des progrès « considérables » réalisés ces six derniers mois dans le déminage de la région. Il cite spécifiquement une opération financée par les Émirats arabes unis qui a permis de nettoyer « une zone couvrant plus de 4 millions de mètres carrés et d’extraire plus de 33 000 mines antipersonnel, près de 1 500 mines antichars et 1 700 munitions non explosées ».
M. Annan constate dans son rapport que « les sources de tension les plus importantes ont été les violations constantes par Israël de l’espace aérien libanais et les tirs antiaériens lancés par le Hezbollah à travers la ligne bleue en direction des villages israéliens ». Et de préciser : « Certaines semaines, la Finul a enregistré des violations quasi quotidiennes de la ligne bleue. Comme par le passé, un grand nombre d’appareils israéliens ont pénétré à une grande distance à l’intérieur du Liban, franchissant souvent le mur du son au-dessus des zones peuplées. » Le secrétaire général explique que « les avions survolent d’abord la mer pour pénétrer dans l’espace aérien libanais au nord de la zone d’opérations de la Finul, afin d’éviter une observation et une vérification directes par la Finul ».

Les réactions du Hezbollah
Côté libanais, M. Annan indique que « le Hezbollah a continué à réagir aux incursions aériennes par des tirs antiaériens, souvent de façon immédiate, mais parfois avec beaucoup de retard. À plusieurs occasions, la Finul a enregistré des tirs lancés par le Hezbollah sans être précédés par des survols israéliens dans sa zone d’opérations ».
Le secrétaire général de l’Onu relève ainsi que des obus antiaériens sont tombés à trois reprises en territoire israélien, « endommageant sérieusement des structures civiles, sans toutefois faire de victimes ». « Mes représentants dans la région et moi-même avons maintes fois rappelé aux autorités libanaises que les tirs antiaériens lancés par le Hezbollah à travers la ligne bleue constituaient une violation », a-t-il ajouté, avant de faire état de la plus grave violation de cessez-le-feu qui a eu lieu le 21 janvier de cette année dans la zone des fermes de Chebaa, et qui avait fait un tué et deux blessés libanais. Concernant le rôle des forces de sécurité libanaises dans les zones évacuées par Israël, M. Annan indique que les forces de sécurité « n’ont pas renforcé leurs effectifs, mais ont multiplié leurs activités et maintenu une présence plus visible, y compris le long de la ligne bleue ». « On a pu le constater en particulier durant la période où la tension régionale était à son paroxysme (allusion à la guerre en Irak), lorsque l’armée libanaise a construit une série d’obstacles le long de la ligne bleue pour en bloquer l’accès », a-t-il poursuivi. « Nénamoins, relève M. Annan, le gouvernement libanais a continué à avoir pour position que, tant qu’il n’y aura pas de paix globale avec Israël, les forces armées libanaises ne seront pas déployées le long de la ligne bleue. » « Le Hezbollah a maintenu sa présence visible près de la ligne bleue, renforçant certaines positions », a-t-il dit avant de préciser : « Le Hezbollah a aussi augmenté le nombre de pièces légères antiaériennes déployées dans cette zone, dont l’une a été placée très près de la position 8-32 de la Finul pendant plusieurs mois. »
« Je note, écrit enfin M. Annan, que la relative amélioration sur le plan de la sécurité dans le sud du Liban, associée aux résultats obtenus en matière de déminage, montre qu’il faut accorder plus d’attention au développement économique de cette partie » du pays.