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La Sûreté générale provoque des remous L’enregistrement des débats délie les langues

La confiance règne au sein du Conseil des ministres. Si la séance d’hier a été si longue, ce serait dû en grande partie au fait que tous les débats sont désormais enregistrés sur cassette. La raison de cette innovation ? La multiplication, ces derniers temps, de plaintes de la part des ministres concernant des modifications qui seraient apportées aux procès-verbaux des réunions et qui se répercuteraient sur le contenu des décisions finales. Pour éviter les conflits qui suivaient immanquablement les réunions du gouvernement et qui portaient sur la façon de rapporter les décisions finales, il a été décidé de tout enregistrer. Le procédé, pour fiable qu’il soit, car désormais au moindre doute on revient à l’enregistrement, a tout de même donné envie aux ministres de discuter longuement chacun des 40 points de l’ordre du jour, sans oublier les rajouts de dernière minute. Résultat, la séance s’est prolongée au-delà de toute attente. Commencée à 10h30, elle a pris fin à 16h30, heure à laquelle ce sont des ministres épuisés et affamés qui ont quitté le siège du Conseil en fin d’après-midi.

Ambiance consensuelle,
jusqu’au moment où...
Selon l’un d’entre eux, l’ambiance était plutôt calme et consensuelle. Il n’y aurait eu qu’un seul moment de tension, à la fin de la séance, lorsque le thème de l’enrôlement de 5 officiers pour le compte de la Sûreté générale a été abordé. Ce thème, on s’en souvient, avait fait l’objet d’une vive polémique lorsqu’il avait été abordé il y a plus d’un mois, avant d’être rejeté suite à un vote négatif, notamment de la part des ministres proches du président de la Chambre. La solution qui avait été trouvée à l’époque pour circonscrire l’incident prévoyait de réinscrire la question à l’ordre du jour du Conseil des ministres une fois que le calme serait revenu, afin qu’elle puisse être traitée sans provoquer de nouvelles divergences. Toutefois, lorsque le Conseil des ministres a entamé la discussion de ce point de son ordre du jour, les ministres ont accédé à la requête du directeur de la Sûreté générale d’enrôler cinq officiers pour ce service. Mais les ministres proches du président de la Chambre ont exigé en contrepartie le limogeage du général Jamil es-Sayyed pour cause de faute professionnelle, notamment lorsque des milieux qui lui sont proches ont critiqué la décision du Conseil des ministres et s’en sont pris aux ministres proches de M. Nabih Berry, qui militaient contre l’approbation de la demande. Selon une des personnes présentes, le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, aurait aussitôt répliqué que, pour l’instant, il s’agit d’examiner la demande d’enrôlement de cinq officiers et non de parler du directeur de la Sûreté générale. Il aurait ensuite fait longuement l’éloge du général Sayyed pour sa rectitude professionnelle et son attachement à la discipline. Ces propos auraient déplu aux ministres proches du président de la Chambre, qui auraient voulu au contraire obtenir une condamnation au moins verbale du général. Ils auraient voulu protester, mais ni le chef de l’État ni le président du Conseil ne voulaient d’une nouvelle polémique. De plus, débattre des qualités du directeur de la Sûreté n’était pas prévu dans l’ordre du jour. Comme il se faisait tard, il a donc été convenu d’en rester là et la requête de la Sûreté a finalement obtenu une réponse favorable. D’ailleurs, certaines sources ne sont pas loin de penser que la protestation des ministres proches de M. Berry était plus pour la forme que pour le fond, le problème ayant été réglé depuis longtemps, plus précisément lorsque la justice a innocenté le général Sayyed des accusations portées contre lui par la chaîne NTV. Ce point-là fut donc le seul élément marquant d’un Conseil des ministres studieux et riche en interventions de la part de tous les ministres.
S.H.
La confiance règne au sein du Conseil des ministres. Si la séance d’hier a été si longue, ce serait dû en grande partie au fait que tous les débats sont désormais enregistrés sur cassette. La raison de cette innovation ? La multiplication, ces derniers temps, de plaintes de la part des ministres concernant des modifications qui seraient apportées aux procès-verbaux des...