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PHOTOGRAPHIES - Exposition de prises de vues aériennes par Carl Stéphan «La côte libanaise»: belle vue du ciel(photos)

Carl Stéphan pratique la photographie de haut vol. Il présente en avant-première au souk el-Barghout une exposition de photos géantes ainsi qu’un ouvrage, premier volet d’une série de prises de vues aériennes du Liban. Ce tome 1 est consacré au littoral. De Arida au Nord, à Naqoura au Sud, la côte libanaise s’étend sur 225 km. Elle représente 16% de la superficie du pays. 70 % de la population (2,6 millions d’habitants) y a élu domicile. Imprimé aux éditions Aleph, cet ouvrage – présenté dans un coffret noir très sobre – est préfacé par deux belles plumes. Chérif Majdalani raconte en français une « petite histoire paysagère » et Nagib Saab, rédacteur en chef de la revue « al-Bia Wal Tanmia » (environnement et développement), dresse un bilan écologique de la côte. Gérard Dahan, Claude Dahan et Claude Amoun, imprimeurs associés et éditeurs, et Carol Bassil Saba, maquettiste, ont également mis la main à la pâte.

Architecte, ingénieur géographe, pilote et photographe, Carl Stéphan a réuni son savoir-faire dans cet ouvrage. Son appareil photo totalise 45 heures de vol. Il a littéralement « écumé » le ciel de notre pays, réalisant en moyenne des centaines de prises de vues au-dessus de chaque région, à basse altitude. Un travail éprouvant nerveusement et qui contraint le pilote à décrire de nombreuses arabesques pour trouver, chaque fois, l’angle idéal et la lumière adéquate.
La côte libanaise (140 photos, 168 pages) n’est pas seulement un spectaculaire portrait aérien de notre littoral et de ses transformations, qu’elles soient ou non dues à l’action humaine, c’est aussi un constat géographique et scientifique.
« Ces photos permettront aux générations futures de suivre l’évolution des mêmes lieux », rappelle Gérard Dahan, de la maison d’édition Aleph. Ces photos sont, enfin, le témoignage humaniste et écologique d’un photographe engagé qui considère qu’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.
Les principales difficultés rencontrées ?
« D’abord les autorisations de vol sont très difficiles à obtenir, indique Carl Stéphan, car la photographie aérienne est un peu perçue comme de l’espionnage. Il y a également des régions du pays qui sont interdites de vol.
Elle nécessite ensuite de très bonnes conditions climatiques, ce qui est difficile dans certains pays. Au sol, il est possible de faire des photos dans la brume ou dans la pluie. Dans les airs, c’est impossible, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. »
Carl Stéphan, tout comme Yann Arthus-Bertrand (auteur de La terre vue du ciel) ne veulent, n’acceptent, devrait-on dire, de nous montrer le monde et ceux qui l’habitent que sous leur meilleur jour.
Alors, la tête dans les nuages, Carl Stéphan ?
« Le but d’une telle entreprise est de permettre à tout public de réaliser que notre pays recèle d’inestimables “ trésors ”, mais son rôle est surtout de nous faire prendre conscience que ces “ beautés ”, faune, flore, sites historiques… sont malheureusement en déclin du fait des activités humaines, de nos agissements quotidiens et insouciants… »
Pourquoi montrer des clichés « idylliques » alors ? « Et bien tout simplement parce que les médias nous abreuvent quotidiennement de misères, de guerres, de catastrophes en tout genre… et que montrer les derniers paradis ou sanctuaires préservés permet à tout un chacun au moins de s’émerveiller et de prendre conscience qu’il faut protéger l’environnement… Un premier pas qui peut avoir de grandes conséquences positives pour notre propre avenir. De plus, charge à chacun d’aller au-delà des barrières de l’image et d’approfondir ces connaissances. » Tout dépend évidemment du spectateur. Il y a ceux qui en tirent un enseignement et d’autres qui le considèrent comme un divertissement.
La démarche de Stéphan au travers de ces clichés photographiques vise à faire prendre conscience de la fragilité de la planète à travers les derniers espaces vierges …
Et, bien sûr, à partager avec les autres quelques instants d’émerveillement.

Maya GHANDOUR HERT
Carl Stéphan pratique la photographie de haut vol. Il présente en avant-première au souk el-Barghout une exposition de photos géantes ainsi qu’un ouvrage, premier volet d’une série de prises de vues aériennes du Liban. Ce tome 1 est consacré au littoral. De Arida au Nord, à Naqoura au Sud, la côte libanaise s’étend sur 225 km. Elle représente 16% de la superficie du...