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Diplomatie - L’émergence d’une nouvelle classe politique discrètement souhaitée Washington optimiste quant à l’avenir du Liban

Au-dehors comme à l’intérieur, les politiciens du cru recueillent des avis diplomatiques, notamment américains, rassurants quant à l’avenir de ce pays. Que l’on voit en rose, démocratique et prospère. Les sources diplomatiques citées espèrent qu’à l’ombre d’un prochain nouveau régime, le Liban verra émerger une classe politique différente, tant au niveau de l’Exécutif que du Législatif. Ces futurs responsables, nécessairement compétents, devront cultiver la transparence, jouir d’un bon renom de probité et surtout faire passer l’intérêt public avant le leur propre. Pour qu’on cesse de mariner dans des scandales de corruption, de gabegie et de gaspillage des fonds publics. Et d’ajouter que Washington est prêt à beaucoup aider les Libanais, à condition qu’ils sachent d’abord s’aider eux-mêmes. En prouvant un sens collectif de la responsabilité dans la phase qui suivra la conclusion d’une paix régionale et le retrait des forces syriennes. Cependant, le redressement ne pourrait s’opérer, dans cette même logique, qu’une fois la situation solidement stabilisée dans la région, en commençant par l’Irak. Il faudra, dans ce cadre, attendre non seulement le départ des Syriens, mais aussi la mise sous contrôle des camps de réfugiés palestiniens. En principe, prévoient ces sources, l’avènement d’un nouveau régime au Liban devrait coïncider avec le début d’une ère de paix dans la région. Un règlement qui ne se ferait pas, promettent ces diplomates, au détriment du Liban car les USA y veilleront, à travers l’accord qu’ils comptent conclure avec la Syrie. Une fois le Liban dégagé de la situation anormale qu’il subit depuis plus de 25 ans, il lui sera plus facile de choisir librement le personnel appelé à prendre les institutions en charge. Cela, en base d’un code électoral rectifié, assorti d’une décentralisation administrative et d’une loi des naturalisations épurée. De même, il deviendra relativement aisé de mettre en place le haut comité pour l’abolition du confessionnalisme politique, parallèlement à quelques retouches constitutionnelles destinées à assurer l’équilibre entre les pouvoirs. Allant plus loin dans l’optimisme, les professionnels locaux qui répercutent ces vues diplomatiques prédisent que les relations syro-américaines ne vont pas capoter mais déboucher sur une parfaite entente. Ils y voient un indice dans l’action insistante déployée par l’Administration Bush afin de faire renvoyer aux calendes grecques le Syria Accountability Act soumis au Congrès US. Durant la période de gel ainsi obtenue, la diplomatie tranquille développée par la Syrie devrait marquer des points pour faire évoluer les choses en direction d’un arrangement raisonnable. Dont la conclusion serait évidemment facilitée si la région devait être le théâtre d’un accord global de paix. Qui ferait tomber d’elles-mêmes nombre de demandes américaines. Car la résistance, notamment celle du Hezbollah et des organisations palestiniennes, n’aurait plus lieu d’être. De même, il n’y aurait plus de controverse sur la définition du terrorisme. Et le Liban cesserait enfin d’être une soupape commode pour les conflits régionaux ou internationaux. Quant à la présence militaire syrienne, elle ne ferait plus l’objet d’un différend interlibanais ni d’un litige entre une partie des Libanais et Damas.
En effet, il serait mis un terme à cette présence, en base d’un consensus général, comme le souhaite Colin Powell. Il faut noter à ce propos qu’une éventuelle amélioration des rapports syro-américains ne peut que se répercuter positivement sur la scène locale. Au stade actuel, la Syrie a déjà fait des pas en avant : elle a déclaré qu’elle souscrit d’avance à tout ce que le peuple palestinien approuverait pour lui-même, dans le cadre d’un éventuel accord avec Israël. Dans le même sens, la Syrie a fait savoir qu’elle reconnaîtrait tout régime que le peuple irakien se choisirait. Elle a, surtout, répété qu’elle est disposée à reprendre les négociations avec Israël en base des résolutions de l’Onu et des principes de Madrid, établis par les USA eux-mêmes, c’est-à-dire la terre moyennant la paix. Selon les sources citées, Washington pourrait avoir besoin de l’Onu, de l’Europe mais aussi de la Syrie comme de l’Iran pour l’aider à mettre fin, par des moyens politiques, aux attaques contre son armée en Irak.
Enfin, les USA sont conscients que la paix ne peut se faire sans la Syrie et le Liban. Ils réalisent aussi, sans doute, concluent ces sources, que ce pays ne pourra pas se passer tout de suite du soutien politique stabilisateur de la Syrie après le retrait militaire de celle-ci.
Émile KHOURY
Au-dehors comme à l’intérieur, les politiciens du cru recueillent des avis diplomatiques, notamment américains, rassurants quant à l’avenir de ce pays. Que l’on voit en rose, démocratique et prospère. Les sources diplomatiques citées espèrent qu’à l’ombre d’un prochain nouveau régime, le Liban verra émerger une classe politique différente, tant au niveau de...