Samir Frangié : Les autorités en place ne sont plus habilitées à gérer le pays(photo)

Une délégation du Rassemblement de Kornet Chehwane s’est rendue hier à Dimane pour informer le patriarche maronite Nasrallah Sfeir des détails de l’incident de Bteghrine. Prenant la parole au nom de la délégation qui comprenait aussi les députés Farès Souhaid et Mansour el-Bone, M. Samir Frangié a notamment déclaré au terme de l’entretien que les autorités en place n’étaient plus habilitées à gérer le pays. « De deux choses l’une, a-t-il ajouté : soit ces autorités décident de se recycler conformément aux propos qu’a tenus le ministre de l’Intérieur qui a reconnu la responsabilité du député Michel Murr dans cette affaire (...), soit les Libanais engagent un dialogue avec les forces vives qui ont intérêt à ce que le pays demeure. » Selon M. Frangié, le but d’un tel dialogue serait la création d’un « pouvoir de substitution, car le Liban ne peut plus être gouverné par l’Administration actuelle ». « Nous avons commencé à définir les principes et le programme que devrait adopter un tel pouvoir », a-t-il précisé, avant de poursuivre : « Il y a au sein du pouvoir en place des gens capables de se recycler pour jouer un rôle efficace. Il y a aussi des forces au sein de la société civile qui sont à même d’aboutir à un accord sur la formule d’autorité requise. »
En réponse à une question concernant la réaction de M. Élias Murr à l’incident de Bteghrine, M. Frangié a estimé qu’il conviendrait de prendre le ministre au mot et d’obtenir par conséquent la réouverture de la MTV « fermée pour des raisons politiques » et la révision de la décision du Conseil constitutionnel concernant l’invalidation du mandat de député de Gabriel Murr.
M. Frangié a rappelé à ce sujet qu’à l’époque le Conseil avait invoqué la situation régionale pour justifier l’impossibilité d’organiser de nouvelles partielles. « Or la même situation de crise n’a pas empêché la Syrie d’entreprendre des élections générales », a conclu M. Frangié.