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Électricité - Deux nouveaux bateaux chargés de carburants attendus dans les prochains jours Forcing de Baabda pour accélérer le financement du fuel sans le recours à une nouvelle loi

C’est à une véritable saga qu’assiste le citoyen libanais depuis quelques jours. Au moment où l’EDL ne reçoit plus qu’au compte-gouttes les carburants nécessaires pour alimenter ses centrales, dont plusieurs se sont arrêtées de fonctionner, les responsables font planer le flou sur cette affaire et cela sur un fond de polémiques politiques de plus en plus complexes. Jusqu’à hier soir et malgré l’agitation qui a marqué la journée en termes de tractations stériles, aucune décision n’avait été encore prise au sujet du financement qui doit être incessamment assuré pour permettre à l’EDL de s’approvisionner en dérivés pétroliers. Bien que la catastrophe ait pu été évitée pour quelques jours, avec le déchargement d’un navire de fuel-oil à Zouk et à Jiyeh, la valse des scénarios sur les mécanismes d’emprunt continue, et l’EDL est toujours sans crédits. Après la volte-face du président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait refusé mardi, selon ses visteurs, l’idée d’une législation spéciale qui fixerait les termes d’un octroi de prêt à l’EDL, hier, c’était au tour du chef de l’État, le général Émile Lahoud, d’abonder dans la même direction, en faisant savoir qu’il fallait trouver une « formule viable et accélérée sans nécessairement passer par une loi ». Retour à la case départ donc, et à de nouvelles négociations qui pourraient se prolonger plusieurs jours avant qu’une solution ne soit trouvée. Toutefois, on apprenait en soirée qu’à l’issue d’une réunion qui avait groupé le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé et le ministre de l’Énergie, Ayoub Hmayed, au cours de laquelle plusieurs cas de figure ont été examinés, ces derniers auraient envisagé un mécanisme ne nécessitant pas une nouvelle législation. « Il s’agit d’une formule expresse », a commenté hier une source proche du ministère qui a précisé que c’est probablement vers cette solution qu’on s’acheminerait dans les prochains jours. Un retournement de situation qui pourrait avoir été inspiré par la position du chef de l’État, confie une source informée. En effet, M. Lahoud avait affirmé dans la journée « que la BDL pouvait, dans des cas d’urgence, consentir des prêts à des organismes publics sans intérêts, selon un mécanisme qui peut être défini juridiquement », en soulignant au passage qu’il faut éviter les écueils d’un procédure judiciaire fastidieuse. Cette proposition, que le locataire de Baabda a espéré voir se concrétiser « dans les prochaines heures », a d’ailleurs été au centre des discussions qu’il avait eues plus tôt avec le ministre de tutelle et le gouverneur de la Banque du Liban.
Les sources de Baabda ont indiqué par ailleurs que l’aspect financier de la crise de l’EDL devrait être accompagné d’un traitement de choc sur le terrain. Celui-ci a été entamé dans le cadre de l’opération d’élimination des branchements illicites et des efforts visant à améliorer les recettes. Une campagne dont le bilan devrait être soumis au prochain Conseil des ministres au cours duquel « des décisions tranchées seront prises au sujet de certains dossiers vitaux », conformément à la fameuse trilogie définie par le chef de l’État, à savoir : « Non à l’arbitraire, non à la vengeance, non aux considérations politiques. » Les sources rappellent en outre que la campagne d’assainissement a débuté par le dossier de l’EDL qui s’est « imposé en priorité » à cause notamment des lourdes pertes assumées par l’État qui continue à subventionner ce secteur. À cela viennent s’ajouter les multiples pannes et le rationnement draconien, autant de misères subies au quotidien par le citoyen. La proposition de majorer le prix du compteur est venue couronner le tout, ajoutent ces sources qui relèvent que tous ces facteurs ont exigé un traitement d’urgence.
Pour sa part, le ministre Hmayed s’est réuni en cours de journée avec le responsable juridique de la BDL, Pierre Kanaan, le conseiller du gouverneur de la BDL, Ali Nahlé, et le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Mikhaïl Daher. La réunion a porté sur les différents mécanismes d’emprunt qui peuvent être appliqués. Pour M. Hmayed, il s’agit de résoudre cette question « avant qu’il ne soit trop tard ». « Bien que le Conseil des ministres ait fait allusion à des crédits octroyés par les banques privées, nous essayons d’élargir l’éventail des solutions en considérant d’autres alternatives, notamment un prêt auprès de la BDL », a ajouté le ministre. La date fatidique du 15 septembre se rapproche et si les financements ne sont pas trouvés entre-temps, « le pays sera plongé dans le noir total », a-t-il rappelé.
Pour l’instant, seul un navire a pu décharger sa cargaison après avoir obtenu le feu vert de la banque qui devait lui assurer le crédit nécessaire. Douze mille tonnes iront alimenter la centrale de Zouk et six mille autres tonnes la centrale de Jiyeh, de quoi éclairer quelques régions pendant cinq à huit jours, et un peu plus longtemps si le rationnement venait à s’intensifier, assure une source informée.
Deux autres navires, l’un chargé de mazout, l’autre de fuel, destinés aux centrales de Deir ‘Amar et Zahrani, sont attendus dans les jours à venir. Une source autorisée a indiqué hier soir que le carburant transporté par ces deux navires a déjà été « payé » par le ministère de tutelle, ce qui donnerait à la population un sursis supplémentaire de quelques jours.
Côté judicaire, on apprenait que le délai accordé au PDG de l’EDL, Kamal Hayek, par le procureur financier Khalil Rahhal pour remettre les dossiers relatifs à la série d’abus qui seraient à l’origine du déficit de cet organisme a expiré hier soir. Le juge Rahhal a toutefois accordé quelques jours de plus au directeur de l’Office pour rassembler tous les documents nécessaires.

Je.J.
C’est à une véritable saga qu’assiste le citoyen libanais depuis quelques jours. Au moment où l’EDL ne reçoit plus qu’au compte-gouttes les carburants nécessaires pour alimenter ses centrales, dont plusieurs se sont arrêtées de fonctionner, les responsables font planer le flou sur cette affaire et cela sur un fond de polémiques politiques de plus en plus complexes....