Les sources de Baabda ont indiqué par ailleurs que l’aspect financier de la crise de l’EDL devrait être accompagné d’un traitement de choc sur le terrain. Celui-ci a été entamé dans le cadre de l’opération d’élimination des branchements illicites et des efforts visant à améliorer les recettes. Une campagne dont le bilan devrait être soumis au prochain Conseil des ministres au cours duquel « des décisions tranchées seront prises au sujet de certains dossiers vitaux », conformément à la fameuse trilogie définie par le chef de l’État, à savoir : « Non à l’arbitraire, non à la vengeance, non aux considérations politiques. » Les sources rappellent en outre que la campagne d’assainissement a débuté par le dossier de l’EDL qui s’est « imposé en priorité » à cause notamment des lourdes pertes assumées par l’État qui continue à subventionner ce secteur. À cela viennent s’ajouter les multiples pannes et le rationnement draconien, autant de misères subies au quotidien par le citoyen. La proposition de majorer le prix du compteur est venue couronner le tout, ajoutent ces sources qui relèvent que tous ces facteurs ont exigé un traitement d’urgence.
Pour sa part, le ministre Hmayed s’est réuni en cours de journée avec le responsable juridique de la BDL, Pierre Kanaan, le conseiller du gouverneur de la BDL, Ali Nahlé, et le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Mikhaïl Daher. La réunion a porté sur les différents mécanismes d’emprunt qui peuvent être appliqués. Pour M. Hmayed, il s’agit de résoudre cette question « avant qu’il ne soit trop tard ». « Bien que le Conseil des ministres ait fait allusion à des crédits octroyés par les banques privées, nous essayons d’élargir l’éventail des solutions en considérant d’autres alternatives, notamment un prêt auprès de la BDL », a ajouté le ministre. La date fatidique du 15 septembre se rapproche et si les financements ne sont pas trouvés entre-temps, « le pays sera plongé dans le noir total », a-t-il rappelé.
Pour l’instant, seul un navire a pu décharger sa cargaison après avoir obtenu le feu vert de la banque qui devait lui assurer le crédit nécessaire. Douze mille tonnes iront alimenter la centrale de Zouk et six mille autres tonnes la centrale de Jiyeh, de quoi éclairer quelques régions pendant cinq à huit jours, et un peu plus longtemps si le rationnement venait à s’intensifier, assure une source informée.
Deux autres navires, l’un chargé de mazout, l’autre de fuel, destinés aux centrales de Deir ‘Amar et Zahrani, sont attendus dans les jours à venir. Une source autorisée a indiqué hier soir que le carburant transporté par ces deux navires a déjà été « payé » par le ministère de tutelle, ce qui donnerait à la population un sursis supplémentaire de quelques jours.
Côté judicaire, on apprenait que le délai accordé au PDG de l’EDL, Kamal Hayek, par le procureur financier Khalil Rahhal pour remettre les dossiers relatifs à la série d’abus qui seraient à l’origine du déficit de cet organisme a expiré hier soir. Le juge Rahhal a toutefois accordé quelques jours de plus au directeur de l’Office pour rassembler tous les documents nécessaires.
Je.J.
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