Rechercher
Rechercher

Actualités

Les candidats virtuels disposent leurs pions pour la présidentielle

La campagne de la présidentielle se prépare déjà activement dans les coulisses. Les pourparlers en vue de diverses alliances sont bien avancés. Boutros Harb, dont le nom est couramment cité, s’efforce de prendre progressivement ses distances par rapport à Kornet Chehwane. Il s’en démarque par des positions spécifiques sur nombre de sujets. Et cherche à renforcer sa dimension nationale en se joignant à Omar Karamé, Hussein Husseini et Sélim Hoss au sein d’un nouvel axe d’opposition.
C’est la même démarche que l’on observe chez son collègue, Nassib Lahoud, également cité pour faire partie du nouveau front. Lahoud se distingue d’ailleurs depuis pas mal de temps de la Rencontre, à travers les communiqués de son mouvement propre, dit du Renouveau démocratique. Ce parlementaire entretient, comme on sait, de bonnes relations avec Joumblatt. Sans doute en fonction du rôle que le leader de la Montagne pourrait jouer dans le cadre de la présidentielle.
Présumé candidat, Jean Obeid, ministre des Affaires étrangères, préfère pour sa part se tenir loin des regroupements politiques. Pour garder sa liberté de mouvement. Les circonstances favorisent d’ailleurs une telle autonomie. Dans ce sens que le Rassemblement parlementaire indépendant, dont il faisait partie, n’existe pratiquement plus.
Quant à Michel Eddé, ancien ministre, il se trouve au centre de contacts aussi intenses que discrets. On ne sait pas non plus si Sleiman Frangié va se déclarer. À part les noms précédents qui sont considérés comme les postulants virtuels, ou éventuels, les plus sérieux, beaucoup de personnalités pourraient vouloir courir leur chance.
Dès lors, il ne faut pas être grand clerc pour prévoir qu’au cours des prochains mois, l’on va assister à une reconfiguration du paysage politique libanais. Des alliances vont sans doute se défaire, des blocs disparaître, d’autres voir le jour, des députés aller à gauche ou à droite, en fonction de la présidentielle. Qui est très importante pour leur carrière, car elle conditionne en grande partie la future consultation électorale. Et le découpage, primordial, des circonscriptions. Sans compter que la personne même du prochain président peut convenir aux ambitions parlementaires de politiciens et pas à d’autres. Les sélections seraient en effet différentes selon que le futur chef de l’État sorte ou non des rangs de l’opposition actuelle. Quant au découpage des circonscriptions, il est évidemment essentiel pour concevoir listes et alliances préélectorales. Ce n’est pas du tout la même chose, en termes pratiques, que de se préparer pour le mohafazat ou pour le caza.
Il reste à savoir, et c’est sans doute le plus important pour le moment, ce qu’il peut advenir du projet de reconduction défendu par certains loyalistes. Cette éventualité amène actuellement des pôles à retarder, prudemment, l’annonce de leur candidature pour ne pas risquer une sorte de désaveu.
Toujours est-il que le président Lahoud ne recherche pas la reconduction, tout comme il n’avait pas sollicité la présidence. Il relève d’ailleurs qu’un postulant ne se mettrait pas tant de monde à dos, en se lançant dans une bataille résolue contre la corruption, contre tout pourri et contre tout corrupteur, aussi élevé qu’il puisse être. Il est évident que ce défi va entraîner des réactions axées tout autant sur la présidentielle que sur le sabotage de la réforme envisagée par des discordes savamment orchestrées.
Cependant, nul n’ignore que le facteur déterminant reste la position syrienne.
Émile KHOURY
La campagne de la présidentielle se prépare déjà activement dans les coulisses. Les pourparlers en vue de diverses alliances sont bien avancés. Boutros Harb, dont le nom est couramment cité, s’efforce de prendre progressivement ses distances par rapport à Kornet Chehwane. Il s’en démarque par des positions spécifiques sur nombre de sujets. Et cherche à renforcer sa...