Même réaction au sein de certaines municipalités qui ont pris l’initiative hier de convaincre les contrevenants de régulariser leur situation afin d’éviter toute confrontation avec les forces de l’ordre. Une réaction qualifiée « d’extrêmement positive » par les responsables de l’EDL qui estiment que la campagne a commencé à porter ses fruits avant même d’être lancée. « Il n’est plus possible de faire marche arrière, à moins de porter un coup au prestige de l’armée et du Conseil des ministres, qui essaye actuellement de rétablir son autorité », a indiqué une source concernée.
Des équipes de techniciens et de percepteurs seront dépêchées aujourd’hui dans « toutes les régions libanaises sans exception » pour éliminer les branchements illicites et relever les factures impayées, une opération devenue inévitable « surtout lorsque l’on sait que près de 50 000 procès-verbaux déjà dressés n’ont jamais été transmis au parquet », a indiqué une source de l’EDL.
À la question de savoir si la descente des forces de l’ordre ne constitue pas un remède temporaire, la source rappelle que cette action s’inscrit dans la continuité et ne s’arrêtera pas à quelques opérations de contrôle. L’effet surprise devra également jouer en faveur des contrôleurs. « C’est la raison pour laquelle le plan logistique a été tenu secret, personne ne pouvant connaître l’heure ou la date à laquelle sera effectué le contrôle ».
Hier le PDG de l’EDL s’est réuni avec le commandement de l’armée et des FSI à Yarzé pour mettre au point les listes finales des contrevenants qui seront traités sur un pied d’égalité, promettent les responsables. « Personne n’est au-dessus de la loi », avait affirmé le ministre de tutelle, Ayoub Hmayed, lundi dernier, en signifiant que plus personne ne pourra bénéficier d’une couverture politique.
L’EDL a, pour sa part, lancé un « dernier ultimatum » en appelant les consommateurs à éliminer d’avance les branchements illicites pour éviter d’être sanctionnés. Dans un communiqué, l’office a souligné que les contrevenants seront poursuivis conformément à la loi 623 de 1997 qui prévoit une peine allant jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’une amende de 3 millions de LL.
Dans une autre mise en garde, l’office a sommé toutes les administrations publiques et les offices de l’eau « à s’acquitter de leur dû pour l’année 2003 avant le 23 août ». Les institutions publiques doivent en outre désigner un délégué « pour rééchelonner les arriérés antérieurs au premier janvier 2003, une mesure qui devrait contribuer à l’assainissement de la situation financière de l’office et assurer le courant à l’ensemble des citoyens », a précisé le texte du communiqué.
L’EDL a en outre menacé de couper le courant à toutes les administrations publiques qui ne se conformeraient pas à la loi.
Sur le plan judiciaire, le parquet près la Cour de cassation s’est saisi hier du dossier de l’électricité. Le procureur général Adnane Addoum s’est réuni avec le procureur général financier, Khalil Rahhal, pour examiner les mesures à suivre pour entamer une enquête aussitôt que les données nécessaires seront disponibles. Rappelons que c’est le parquet financier qui doit rassembler les informations et obtenir les rapports de l’EDL avant de commencer son enquête, laquelle devrait déterminer les responsabilités dans le déficit de l’office.
À cet effet, M. Rahhal doit tenir jeudi une réunion avec le PDG de l’EDL, pour examiner les informations requises par le parquet. Celles-ci portent sur le vol du fuel et l’abus de pouvoir, relèvent les sources judiciaires.
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