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Violent réquisitoire contre le pouvoir Karamé : « Nous avons été pris dans les tentacules d’une pieuvre financière »

Un violent réquisitoire contre le pouvoir a été dressé hier par deux ténors de l’opposition parlementaire, MM. Hussein Husseini et Omar Karamé. Ce dernier n’a pas hésité à s’en prendre vivement au chef du gouvernement, Rafic Hariri, dont il a de tout temps critiqué la politique. M. Karamé n’a cependant pas nommé son prédécesseur, le désignant par le qualificatif de « pieuvre financière ».

C’est au cours d’un déjeuner donné en leur honneur à Douma que les deux parlementaires ont reproché au pouvoir une gestion qui a mené le pays vers l’abîme.
Après avoir rappelé la mission de chacun des gouvernements mis en place après la conclusion de l’accord de Taëf, M. Karamé a ainsi déclaré : « En 1992, nous avons présenté la sécurité sur un plateau d’argent aux équipes ministérielles qui devaient s’occuper de reconstruction et qui étaient supposées restituer au pays sa prospérité et sa stabilité. Mais malheureusement, nous avons tôt fait de découvrir que nous avons été pris dans les tentacules d’une pieuvre financière qui ne se soucie que de son propre intérêt. »
« Les gens, a-t-il ajouté, étaient au début en admiration devant cette pieuvre et attendaient d’elle beaucoup de bien. Quand nous la critiquions et que nous nous opposions à sa politique, nos interlocuteurs nous disaient tout le temps : “Mais patientez un peu. Ils travaillent”. Les jours ont hélas prouvé que nous avions raison. Douze ans de la vie de ce pays, de notre vie, ont été perdus parce que nous sommes arrivés à un point où il n’y a pas plus d’État, où notre dette est devenue immense et où les gens ont d’énormes difficultés socio-économiques. »
Affirmant que les Libanais réclament des réformes et une issue à ce tunnel dont ils ne voient toujours pas le bout, M. Karamé a estimé que « les dirigeants, qui ne se sont pas rassasiés, continuent de nous faire croire, devant le monde entier, que tout va bien dans le pays ». « Mais la réalité, a-t-il poursuivi, est que les Libanais sont un peuple politisé et cultivé, qui ne peut pas être facilement trompé. La corruption et la crise socio-économique ont atteint des niveaux alarmants et je commence à craindre pour la stabilité car le peuple est saturé et la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres dans le pays. »
M. Karamé a ensuite appelé au changement ainsi qu’à des réformes radicales, soulignant la nécessité de mettre un terme aux activités des « voleurs, car le gaspillage, pour ne pas parler de pillage (des fonds publics), se poursuit en l’absence de tout contrôle ».

Un gouvernement
digne de confiance
Prenant à son tour la parole, M. Husseini a estimé que son collègue a « exposé le problème dans tous ses détails ». Il s’est prononcé en faveur d’un « remodelage du pouvoir à travers la formation d’un gouvernement digne de confiance, qui ait un plan précis, prévoyant l’élaboration d’une loi électorale juste qui permettra au peuple d’élire un Parlement représentatif ».
Ce plan, a-t-il ajouté, doit également prévoir un mécanisme pour l’institution d’une autorité judiciaire indépendante, le développement du pays, la réalisation de la décentralisation administrative et l’élaboration d’une loi sur les municipalités.
Un violent réquisitoire contre le pouvoir a été dressé hier par deux ténors de l’opposition parlementaire, MM. Hussein Husseini et Omar Karamé. Ce dernier n’a pas hésité à s’en prendre vivement au chef du gouvernement, Rafic Hariri, dont il a de tout temps critiqué la politique. M. Karamé n’a cependant pas nommé son prédécesseur, le désignant par le qualificatif...