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Finances - Hoss se demande si toutes les dépenses et les échéances de l’État ont été prévues par Siniora Les milieux politiques déplorent le manque d’innovations dans le projet de budget 2004

Le projet de budget pour l’année 2004, présenté dimanche dernier par le ministre des Finances, Fouad Siniora, semble avoir déçu les milieux politiques locaux. Plusieurs personnalités politiques ont notamment déploré le manque d’innovations dans le loi de finances élaborée par M. Siniora et son équipe. Alors que M. Salah Honein, député de Baabda, soulignait que le projet de budget est placé sous le signe de l’expédition des affaires courantes, l’ancien Premier ministre, Selim Hoss, s’est interrogé sur le fait de savoir si toutes les dépenses et les échéances de l’État ont été prises en considération dans l’opération comptable mise au point par M. Siniora.
« Le projet (la loi de finances) a-t-il réellement prévu toutes les dépenses auxquelles doit faire face le gouvernement ? s’est notamment interrogé M. Hoss. A-t-il prévu les montants dus à la Sécurité sociale, le déficit du secteur de l’électricité, les sommes qui devraient être versées aux entrepreneurs ou les montants des expropriations qui ont été effectuées par le passé, plus particulièrement dans le cadre du projet Elyssar (pour la reconstruction de la banlieue-sud) ? Si tous ces montants dus par l’État ne sont pas pris en considération, cela signifie que le déficit sera plus important que prévu. »
M. Hoss a, d’autre part, estimé que M. Siniora « force un peu la dose en misant sur la privatisation et la titrisation pour réduire les dépenses ». L’ancien Premier ministre a affirmé, en conclusion, que « si toutes les prévisions sont réalisées, la dette publique augmentera à la fin de l’année prochaine de 1,5 à 2 milliards de dollars ».
M. Salah Honein a déclaré pour sa part que la loi de finances pour l’année 2004 est un budget « pour expédier les affaires courantes, comme le fait le gouvernement actuel ». « Ce projet reflète fidèlement la situation politique et gouvernementale actuelle, a souligné M. Honein. Le budget doit en principe exposer les fondements et les objectifs de l’action politique et financière du gouvernement. Le budget se limite au seul chapitre des salaires s’il ne prévoit pas des mesures en vue de stimuler la production et favoriser des réformes sur le plan des recettes et des dépenses. »
M. Honein a déploré dans ce cadre le manque d’innovations et d’initiatives au niveau de la loi de finances. « Il est question aujourd’hui de réformes, a souligné M. Honein. Comment pourraient-elles être appliquées ? Comment le nouveau budget pourrait-il concrétiser les recommandations de Paris II, alors que ce budget se limite aux salaires, sans aucune innovation? »
Le leader des Kataëb et ministre d’État au Développement administratif, Karim Pakradouni, a déclaré de son côté qu’à la première lecture, « il n’y a rien de nouveau dans le projet de budget ». « Il s’agit, comme les précédentes lois de finances, d’un budget pour couvrir le service de la dette et les salaires, sans plus ni moins, a déclaré M. Pakradouni. L’élément positif de ce projet réside dans le fait qu’aucun nouvel impôt n’est prévu. D’ailleurs, nul n’est en mesure de supporter de nouvelles taxes. » En conclusion, M. Pakradouni a souligné qu’il aurait souhaité que ce projet de budget soit placé sous le signe de « la réforme et du dossier social ». « Ce budget, a-t-il précisé à ce propos, ne prévoit aucune réforme, notamment en ce qui concerne la lutte contre le chômage, la promotion des investissements ou la garantie de l’enseignement gratuit à tous les Libanais. »
Enfin, le député Mohammed Beydoun a déclaré que le projet de budget illustre le fait que le gouvernement « n’est pas en mesure de stimuler une réforme des finances publiques ou de proposer des alternatives à la situation actuelle ». M. Beydoun a relevé sur ce plan que le pouvoir s’était engagé à réduire le déficit budgétaire à 15 pour cent en l’an 2005. « Non seulement cet engagement n’est pas respecté, mais le déficit ne fait qu’augmenter », a souligné M. Beydoun.
Le projet de budget pour l’année 2004, présenté dimanche dernier par le ministre des Finances, Fouad Siniora, semble avoir déçu les milieux politiques locaux. Plusieurs personnalités politiques ont notamment déploré le manque d’innovations dans le loi de finances élaborée par M. Siniora et son équipe. Alors que M. Salah Honein, député de Baabda, soulignait que le...