Palestiniens - Du Hezbollah au Baas pro-irakien, en passant par le Hamas Manifestations en série au Liban pour le 3e anniversaire de l’intifada (photo)

Plusieurs manifestations se sont déroulées au cours du week-end écoulé à Beyrouth et dans d’autres régions du pays pour marquer le troisième anniversaire du déclenchement de la seconde intifada dans les territoires palestiniens occupés.
Hier, près de 10 000 sympathisants du mouvement radical palestinien Hamas et du Hezbollah ont défilé au Liban-Sud pour rendre hommage à la mémoire des auteurs d’attentats-suicide anti-israéliens.
« Le martyre est le symbole de notre nation islamique. Nous offrons nos fils en martyrs pour garantir une vie meilleure à la prochaine génération », pouvait-on lire sur une banderole accrochée dans une ruelle du camp de réfugiés palestiniens de Bass, à l’entrée de Tyr.
Des enfants, le front ceint d’un bandeau noir, sur lequel était écrit : « Jérusalem est à nous, nous y retournerons ! », portaient une maquette de tombeau frappé du sigle de l’Onu et un écriteau proclamant « Votre démocratie est morte ».
« Rantissi, tu es blessé, mais ton sang sera vengé », scandaient les manifestants qui brandissaient des portraits d’auteurs d’attaques-suicide, en se référant à la tentative israélienne manquée le 10 juin de liquider un dirigeant du Hamas à Gaza, Abdelaziz al-Rantissi.
« Il est nécessaire aujourd’hui d’ouvrir un dialogue national qui définisse les objectifs du peuple palestinien après l’effondrement des accords d’Oslo », conclus entre Israël et les Palestiniens en 1993, a affirmé dans un discours le représentant du Hamas au Liban, Oussama Hamdane.
« Nous n’accepterons plus d’être soumis à la volonté d’une seule personne », a-t-il ajouté, critiquant sans le nommer le président palestinien Yasser Arafat.
« Nous ne sommes pas seuls. Nous avons avec nous la résistance du Hezbollah au Liban et la résistance en Irak », a affirmé M. Hamdane.
Plus au Sud, près de la porte de Fatmé, à la frontière libano-israélienne, le Hezbollah avait organisé une manifestation qui a rassemblé plus de 1 000 femmes vêtues du tchador noir.
Une porte-parole du groupe a lu un discours dans lequel elle a rendu hommage au « sang des martyrs (...) qui terrifient l’ennemi alors que l’équation est aujourd’hui la suivante : Tu es un combattant de la résistance, donc tu es ».
Samedi, près de 5 000 Libanais et Palestiniens avaient manifesté à Beyrouth près de la Maison de l’Onu, pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et protester contre l’occupation de l’Irak.
« La Palestine et l’Irak sont la conscience de la nation », pouvait-on lire sur une banderole brandie pendant le défilé. « Aucune voix ne saurait faire taire l’intifada » ; « Nous choisissons la lutte armée face à la capitulation et au terrorisme impérialiste sioniste », proclamaient d’autres écriteaux.
Des pancartes appelaient le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair à retirer leurs troupes d’Irak. « Bush + Blair = criminels de guerre », était-il écrit sur l’une d’elles.
Le défilé a eu lieu à l’appel de plusieurs formations libanaises et palestiniennes à l’occasion du troisième anniversaire de l’intifada. L’ancien chef du gouvernement, Sélim Hoss, y prenait part.
Une cinquantaine d’enfants des camps de réfugiés palestiniens, vêtus de treillis et munis d’armes en plastique, ont ouvert la marche pendant laquelle des partisans du parti Baas irakien ont proclamé leur fidélité au président déchu Saddam Hussein.
Des portraits de Saddam étaient d’ailleurs visibles au-dessus des rangs des manifestants, non loin de ceux du chef de l’État, Émile Lahoud, du président syrien Bachar el-Assad et de l’ancien raïs égyptien Gamal Abdel-Nasser.