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Communautés - Près de 2 000 Libanais ont suivi la messe « thérésienne » du patriarche Sfeir Journées du Liban à Lisieux (photo)

Lisieux- De notre envoyé spécial Habib Chlouk
Le patriarche Sfeir passera aujourd’hui sa troisième et dernière journée à Lisieux, où il doit prononcer une série de conférences sur le thème « Thérèse et la vie consacrée », à l’ouverture d’une « semaine thérésienne », avant de rentrer à Paris, pour y reprendre ses contacts politiques, entamés vendredi par un tête-à-tête avec le président Chirac.
Dans le séjour du patriarche maronite en France, le politique se mêle étroitement au pastoral. Ainsi, le chef de l’Église maronite n’a pas manqué de prononcer quelques jugements sur la présence syrienne au Liban, dans un entretien accordé à une radio française, sans pour autant perdre de vue le côté pastoral de sa visite.
Accordant attention et sollicitude aux centaines de Libanais qui ont afflué à Lisieux pour suivre la messe solennelle qu’il a célébrée hier, le patriarche a eu des mots d’encouragement pour chacun, écoutant les Libanais de France égrener les difficultés qu’ils ont à penser regagner leur patrie et leurs regrets de ne pouvoir s’arracher désormais à une situation qu’ils ont eu du mal à établir.
Dans un entretien accordé à une radio française, le patriarche a d’ailleurs affirmé qu’il cible surtout les Libanais nés au Liban, plutôt que des Libanais de la seconde génération, qui ne le connaissent pas.
Les journées de samedi et d’hier ont été, de l’avis général, des « journées libanaises à Lisieux ». Au cours d’une messe célébrée dans la basilique, en présence de près de six mille fidèles massés à l’intérieur et tout autour du bâtiment qui suivaient le déroulement de la cérémonie sur des écrans géants, le patriarche Sfeir a prié pour la paix dans le monde, dans l’espoir que cette paix atteigne les rives du Liban.
Parmi les fidèles, plusieurs centaines de Libanais venus spécialement du Liban pour l’occasion, et près d’un millier d’autres ayant franchi dès samedi les 170 kilomètres séparant Paris de Lisieux, en pays normand, pour suivre la messe patriarcale.
Le cardinal Sfeir est entré dans la nef aux côtés de Mgr Pierre Pican, évêque de Bayeux et Lisieux et de son évêque auxiliaire, Guy Gaucher, suivi des évêques Samir Mazloum et Chukrallah Harb, des supérieurs généraux François Eid et Khalil Alwan et de monsignor Saïd Saïd.
Au premier rang de l’assistance, on reconnaissait le préfet de Normandie, Didier Cuctiaux, son adjoint, Bernard Andrieu, le député Claude Le Teurtre, la présidente du conseil général du Calvados, Anne d’Ornano, le président de la municipalité de Lisieux, Bernard Aubril, et l’ambassadrice libanaise à Paris, Sylvie Fadlallah.
À la tête de la chorale de Loueizé, le P. Khalil Rahmé se dépassait pour rehausser la splendeur de la liturgie maronite.
En début de cérémonie, Mgr Bernard Lagoutte, président de la Fondation Sainte-Thérèse, qui a suivi l’an dernier, au Liban, les processions du reliquaire de sainte Thérèse de Lisieux, a prononcé un mot de bienvenue.

Le premier pèlerinage
Dans son homélie, le patriarche, qui effectue pour la première fois le pèlerinage de Lisieux, a brièvement évoqué la figure de celle que Jean-Paul II a proclamé « Docteur de l’Église » (1997), et dont « le génie », selon lui, a été de trouver la « petite voie » de la « sainte enfance », pour « arriver à la maturité de la sainteté en pleine jeunesse ».
Après la messe, le patriarche s’est frayé un chemin dans la cour extérieure de la basilique, pour y saluer les Libanais qui s’y trouvaient. Sur une banderole tendue par des éléments des Forces libanaises, le chef de l’Église maronite a pu lire : « Souveraineté, démocratie, pluralisme, justice sont les quatre piliers du Liban. »
En milieu d’après-midi, le patriarche Sfeir et la délégation qui l’accompagne, ainsi que des centaines de Libanais brandissant les couleurs libanaises et celles de Vatican, ont participé à une procession du reliquaire de sainte Thérèse, franchissant la distance entre la basilique de Lisieux et la cathédrale de la ville derrière des « motards thérésiens », qui leur frayaient le chemin dans les rues de la ville, au son de clochettes et des cantiques.
La procession s’est terminée dans la cathédrale de Lisieux, par des prières maronites et latines. Mgr Pican devait y souligner avoir appris à l’école du patriarche : la modestie, la force de la liturgie maronite et celle de la communion entre le patriarche et son peuple. « L’expérience du patriarche dans le dialogue entre les musulmans et les chrétiens » devrait également être utile en France, a-t-il souligné en particulier.

La journée de samedi
Samedi, le patriarche avait déjà participé à une immense procession derrière le reliquaire de sainte Thérèse, à laquelle se sont joints 10 000 fidèles venus en pèlerinage à Lisieux de nombreux pays du monde.
Il avait également répondu aux questions du correspondant de Radio-Monte-Carlo, auquel il avait affirmé : « C’est vrai qu’au Liban, le canon s’est tu, mais le Liban n’a pas retrouvé toutes les constantes qui en feraient un pays stable, libre, souverain et indépendant. »
Tout en soulignant que l’intérêt commun du Liban et de la Syrie implique que les rapports entre les deux pays soient amicaux et sans nuages, le patriarche Sfeir a insisté sur la nécessité d’un retrait total de l’armée syrienne du Liban, insistant sur le fait que les redéploiements auxquels l’armée syrienne a procédé sont insuffisants.
Mais, a-t-il encore dit en substance, ce n’est pas vraiment la présence de l’armée syrienne qui empêche le Liban de se reprendre, mais l’ingérence syrienne incessante dans les affaires libanaises.
De la volonté des autorités d’ouvrir le « dossier Aoun », le patriarche a affirmé : « Qu’on l’ouvre une bonne fois pour toutes, pour voir s’il existe, ou bien qu’on cesse d’accuser gratuitement cet homme. »
Par ailleurs, le patriarche, qui est l’hôte de Mgr Guy Gaucher, avait célébré une messe au Carmel de Lisieux, avant de poser la première pierre d’un « centre spirituel » portant le nom de sainte Thérèse et de visiter sa maison parentale.
Interrogé par le correspondant de l’agence Markaziya, un Libanais, Pierre Béchir, secrétaire général du centre sainte Thérèse et de la basilique de Lisieux, qui rêve d’un « jumelage spirituel » entre Lisieux et le Liban, a assuré qu’une bonne partie des 800000 pèlerins qui visitent annuellement Lisieux sont des Libanais.
M. Béchir a ajouté que la présence du patriarche Sfeir à la tête de la procession nocturne des reliques, entre la basilique et le centre Sainte-Thérèse, a fait un immense bien à l’image publique du Liban et à son rôle spirituel.
Lisieux- De notre envoyé spécial Habib ChloukLe patriarche Sfeir passera aujourd’hui sa troisième et dernière journée à Lisieux, où il doit prononcer une série de conférences sur le thème « Thérèse et la vie consacrée », à l’ouverture d’une « semaine thérésienne », avant de rentrer à Paris, pour y reprendre ses contacts politiques, entamés vendredi par un...