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DOUBLE ASSASSINAT - Après avoir tué sa femme et sa fille, il s’est rendu aux policiers Ali Aouad au juge d’instruction : « C’est un crime d’honneur »

Tout ce qu’on avait appris mardi, c’est que Ali Aouad, (53 ans) avait tué sa femme Najla (45 ans) et sa fille Fidaa (17 ans) à leur domicile à Kafaat (Hadeth), avant de se rendre à la police. Aujourd’hui, on apprend que l’homme avait agi pour laver l’honneur de sa famille : sa fille n’était plus vierge et il était convaincu que son épouse avait été sa complice. Une triste histoire, comme il y en a malheureusement beaucoup, beaucoup trop, au Liban.
Ali Aouad s’était installé en Allemagne avec sa femme et leurs enfants depuis 18 ans. Il avait déjà deux fils, Mohammed et Hussein, et c’est là-bas que Najla a mis Fidaa au monde, il y a 17 ans. La petite famille aurait pu continuer à couler des jours paisibles, en Allemagne, le père ayant trouvé un petit boulot dans un abattoir. Mais au bout de toutes ces années, et en raison de la situation précaire des Arabes et des musulmans dans le monde depuis le 11 septembre, il a demandé aux autorités allemandes de lui accorder l’asile politique afin de stabiliser son statut. Devant le refus définitif de le lui accorder, il a été contraint de rentrer au Liban avec sa famille. Arrivé il y a neuf mois, Ali s’est installé à Kafaat, mais n’a pas réussi à trouver un travail, faisant vivre sa famille grâce à l’aide de ses frères, plus aisés, l’un travaillant en Arabie saoudite, l’autre possédant des biens-fonds au Liban.
Il a quand même trouvé un prétendant à sa fille unique, âgée de 17 ans. Il en a parlé avec son épouse, qui s’est vivement opposée au projet. Ali a insisté, car le prétendant promettait de payer une belle somme pour avoir la fille. À bout de patience, Najla lui a alors avoué que Fidaa n’était plus vierge. Pour Ali, malgré les 18 années passées en Allemagne, le choc fut terrible.

Une honte
Un comble : pauvre, sans travail et déshonoré, c’était plus qu’il ne pouvait supporter. Il a alors décidé de tuer sa femme et sa fille et il acheté une mitraillette de type Kalachnikov qu’il a cachée dans une armoire, en attendant le moment de pouvoir exécuter son projet.
Il voulait surtout éviter d’agir au moment où ses fils se trouvaient à la maison pour qu’ils ne puissent pas intervenir. Mardi, Mohammed faisait son service militaire et Hussein passait la journée chez son oncle, à la montagne. Ali a estimé que le moment était propice. En buvant son café du matin avec son épouse, il s’est disputé avec elle, toujours au sujet de la virginité de leur fille. Il s’est alors précipté vers l’armoire a sorti la kalachnikov et est entré dans la chambre de sa fille qu’il a tuée dans son lit. Entendant le coup de feu, Najla s’est mise à hurler et elle a voulu fuir la maison. Mais Ali l’a rattrapée et a tiré sur elle dans l’entrée. Il s’est ensuite rendu au commissariat de Hadeth. Aux policiers qui l’interrogeaient, il a commencé par dire que c’est la crise économique qui l’a poussé à agir. Mais devant le juge d’instruction du Mont-Liban, M. Riad Abou Ghida, il raconté toute l’histoire, notamment sa honte d’avoir une fille non vierge. Lorsque le juge lui a demandé pourquoi il n’avait pas donné cette version aux policiers, Ali Aouad a répondu qu’il avait eu peur du scandale et de ce que les voisins allaient dire. Le médecin légiste, le Dr Assem Haïdar, a examiné le corps de Fidaa et, dans son rapport, il a constaté qu’elle n’était plus vierge depuis plusieurs années, mais il n’a décelé aucune trace de rapports sexuels récents. Ce qui soulève de nouveaux points d’interrogation au sujet des véritables causes du drame.
Ali Aouad est désormais à la prison de Roumié et il risque la peine de mort pour le double crime. Entendu une nouvelle fois par le juge, il s’est contenté d’un laconique : « Je n’ai plus rien à ajouter. C’est un crime d’honneur. » Comme si ces simples mots suffisaient à tout expliquer...
Tout ce qu’on avait appris mardi, c’est que Ali Aouad, (53 ans) avait tué sa femme Najla (45 ans) et sa fille Fidaa (17 ans) à leur domicile à Kafaat (Hadeth), avant de se rendre à la police. Aujourd’hui, on apprend que l’homme avait agi pour laver l’honneur de sa famille : sa fille n’était plus vierge et il était convaincu que son épouse avait été sa complice. Une...