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Meeting - L’opposition commémore les événements d’août 2001 Les étudiants dénoncent « 13 ans de dictature au Liban »

Les différents courants estudiantins de l’opposition, à l’exception des aounistes, ont tenu hier une conférence de presse sur « les libertés et les droits de l’homme » à l’occasion de la commémoration des événements des 7, 8 et 9 août 2001, au siège de l’Ordre des journalistes à Achrafieh. L’occasion pour les étudiants de condamner « la dictature » du pouvoir durant les treize dernières années et de réclamer une fois de plus le rétablissement de la souveraineté et de la démocratie.
Étaient présents à la conférence de presse, les sections estudiantines du Parti national libéral (PNL), du Courant réformiste Kataëb, des Forces libanaises (FL), le député Farès Souhaid, le journaliste Georges Béchir, l’ex-député Gabriel Murr et le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam.
Prenant la parole, le président de la section estudiantine du PNL, Édouard Chamoun, a dénoncé « l’usage perpétuel de la répression par le pouvoir despotique contre les étudiants » depuis le 7 août.
« Le tabassage des étudiants le 9 août devant le Palais de justice a donné une image négative du Liban à l’étranger. Cet événement est toujours présent dans nos esprits et nous encourage à poursuivre notre lutte pour résister à l’oppression qui dure depuis 13 ans. Nous poursuivons la lutte pour nos martyrs, fidèles à l’esprit de notre chef Dany Chamoun, qui s’est sacrifié pour la souveraineté et l’indépendance de ce pays », a indiqué M. Chamoun.
« Le pouvoir, qui a planifié les événements d’août 2001, a également arrêté des centaines de jeunes durant les treize dernières années. C’est ce même pouvoir qui se partage les pôles de décisions en se fondant sur la force, sans aucune légitimité. Ce pouvoir a été fabriqué à l’étranger. Il n’émane pas de la volonté populaire et ne jouit pas de la confiance des Libanais. Au contraire, le fossé entre lui et le peuple s’agrandit de jour en jour », a-t-il ajouté, en plaidant en faveur « d’une entente nationale véritable, d’une loi électorale équitable et représentative et de la lutte pour le rétablissement de la libre décision et de l’indépendance du Liban ».

Sami Gemayel et les FL
Pour sa part, le président de la section estudiantine du Courant réformiste Kataëb, Sami Amine Gemayel, a dénoncé « l’état de dictature qui prévaut depuis 13 ans dans le pays ». « Le régime libanais était autrefois un modèle, un message de démocratie, un phare pour le monde arabe. Il est aujourd’hui réputé pour la fermeture des chaînes de télévision, l’interdiction des partis, le noyautage des formations politiques, l’annulation des élections, le bannissement des leaders, les arrestations politiques arbitraires et le tabassage des étudiants dans les rues. En gros, c’est en un régime sécuritaire et militaire qu’ils tentent de transformer le système démocratique libanais », a souligné M. Gemayel.
« Où sont les véritables auteurs du “massacre” du 9 août 2001 ? Pourquoi le président de la Chambre n’a-t-il toujours pas inscrit l’interpellation adressée au gouvernement sur ce sujet à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la Chambre ? » a-t-il demandé, en dénonçant l’impossibilité de demander des comptes au Parlement. « Nous vous promettons, en tant qu’étudiants, de poursuivre la lutte pacifique à partir de la rentrée universitaire pour demander des comptes aux gouvernants. Un pouvoir auquel on ne demande pas des comptes peut se prêter à n’importe quel excès », a-t-il conclu.
Le responsable de la section estudiantine des FL, Daniel Spiro, a, quant à lui, évoqué les circonstances dans lesquelles les événements du 7 août s’étaient déroulés, à la suite de la réconciliation druzo-maronite de la Montagne, entre le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, et le chef du PSP, Walid Joumblatt.
« Le pouvoir s’est empressé de saborder cette réconciliation historique à travers les perquisitions et les arrestations illégales dans les rangs de l’opposition, une violation flagrante de la Constitution, des libertés publiques et privées et de la démocratie », a indiqué M. Spiro.
« Les rafles dans les rangs des jeunes et des citoyens ainsi que les procès politiques n’étaient en réalité qu’un nouveau coup d’État contre le climat de dialogue et d’ouverture. Il est clair que les retrouvailles entre les Libanais embarrassent, puisqu’elles mettent en échec les théories selon lesquelles le peuple libanais est inapte à gérer ses propres affaires », a-t-il poursuivi.
M. Spiro a mis en garde contre la répression des libertés, qui est « la plus grande erreur que puisse commettre tout pouvoir ». « Aussi dure qu’elle soit, la répression ne peut pas éteindre la flamme de la liberté et de la cause que nous portons dans nos cœurs », a-t-il indiqué, en plaidant en faveur du dialogue, « qui constitue le seul moyen de résolution des conflits entre les Libanais, quelle que soit l’intensité de la querelle ». « Le dialogue est avant tout la reconnaissance de l’autre et l’interaction avec lui, en acceptant son opinion différente. En d’autres termes, c’est accepter qu’on n’a pas le monopole de la vérité », a-t-il souligné. « Nous voulons un État reposant sur la participation, capable de parrainer, de préserver, de protéger et de développer la formule du Liban-message de coexistence », a poursuivi M. Spiro. Et d’appeler enfin à « tourner la page du passé et à parachever la réconciliation nationale à travers la libération de tous les détenus politiques, à commencer par Samir Geagea, et le retour de tous les exilés politiques ».

Farès Souhaid
Le député Farès Souhaid a ensuite pris la parole, fustigeant le pouvoir qui cherche à uniformiser les bulletins d’informations et à brimer la liberté d’expression à l’heure où les chaînes satellites arabes libres se multiplient.
« À chaque fois que les Libanais prennent l’initiative de se retrouver entre chrétiens et musulmans pour manifester leur volonté de prendre leur destin en main, on cherche à saper ces initiatives pour maintenir chaque fraction dans son carcan. Or il est impossible de retrouver la souveraineté et l’indépendance autrement qu’à travers l’unité interne du pays », a indiqué M. Souhaid.
Concernant l’interpellation adressée au gouvernement par les députés membres du Rassemblement de Kornet Chehwane sur la ratonnade du 9 août devant le Palais de justice, le député du Kesrouan a affirmé que le cabinet avait répondu en faisant état de « mesures sécuritaires pour empêcher toute tentative israélienne de déstabiliser la scène interne ».
« Après la chute de Saddam Hussein, tous les régimes arabes sont en train de s’aligner sur le projet américain. Il est légitime de se demander qui est en train de prendre appui sur l’étranger. Les Libanais, qui aspirent à vivre ensemble, ou les régimes arabes, qui tentent de s’assurer une place sur l’échiquier international pour garantir leur survie ? » s’est-il interrogé, avant de réclamer le retrait syrien du Liban, une revendication « légitime ».
Enfin, le journaliste Georges Béchir a pris la parole pour évoquer les abus contre la presse durant le mois d’août 2001, notamment les photographes.
Les différents courants estudiantins de l’opposition, à l’exception des aounistes, ont tenu hier une conférence de presse sur « les libertés et les droits de l’homme » à l’occasion de la commémoration des événements des 7, 8 et 9 août 2001, au siège de l’Ordre des journalistes à Achrafieh. L’occasion pour les étudiants de condamner « la dictature » du...