Sabra et Chatila - « Cruelle déception » après l’abandon des poursuites contre Sharon La Belgique n’a pas respecté ses engagements, estiment les avocats des survivants

Les avocats des survivants des massacres de Sabra et Chatila ont exprimé hier leur « cruelle déception » à la suite de la décision de la justice belge d’abandonner définitivement les poursuites pour crimes contre l’humanité contre le Premier ministre israélien Ariel Sharon.
« Pour les survivants des massacres de Sabra et Chatila, qui ont lutté pendant 21 ans contre l’impunité de ce crime contre l’humanité, le revirement belge constitue une cruelle déception », estiment les avocats des plaignants dans un communiqué parvenu à l’AFP.
Tout en reconnaissant « l’existence d’énormes pressions du gouvernement des États-Unis » sur la Belgique, ils estiment que ce pays, qui avait « offert ses tribunaux pour la poursuite des crimes contre l’humanité (...), n’a pas respecté ses engagements, notamment envers les victimes de ces crimes ».
Ariel Sharon, ainsi qu’un général israélien, Amos Yaron, faisaient l’objet de plaintes en Belgique depuis 2001 pour leur responsabilité présumée dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila, en juin 1982.
« Avec leurs avocats, les survivants vont examiner les possibilités de recours au niveau national et international pour s’opposer à cette décision de justice et étudier d’autres initiatives juridiques », ajoute le texte des avocats Chibli Mallat, Michael Verhaeghe et Luc Walleyn.
Le dessaisissement de la justice belge mercredi fait suite à l’abrogation cet été par le Parlement belge d’une loi dite « de compétence universelle », qui permettait auparavant aux tribunaux du royaume de juger des crimes de guerre quel que soit le lieu où ils ont été commis et la nationalité de leurs auteurs. Cette loi, vivement dénoncée par les États-Unis et Israël, avait fini par placer la diplomatie belge dans l’embarras sur la scène internationale.