Pierre Gemayel dénonce « les paris sur l’étranger et les projets fictifs »

Le député Pierre Gemayel a stigmatisé hier « les paris sur l’étranger et les projets fictifs qui n’atteindront pas les objectifs escomptés », allusion au dernier discours du général Michel Aoun au Congrès américain et au soutien du courant aouniste au Syria Accountability Act.
M. Gemayel a réuni à son bureau à Sin el-Fil les cadres du Courant réformiste Kataëb avec qui il a dressé un bilan de l’élection partielle de Baabda-Aley, qui avait donné la victoire, le 14 septembre, à M. Henri Hélou.
« Nous avons eu raison de prendre cette décision (d’appuyer Henri Hélou), qui s’inscrivait, nous l’avons assuré à plusieurs reprises, dans la lignée de nos convictions nationales. Notre appui à M. Hélou ne signifiait pas pour autant que nous avions scellé une alliance avec les parties appuyant le député élu. Notre choix s’est porté sur Henri Hélou en tant que candidat consensuel, pour éviter toute tension sectaire et mettre l’accent sur l’unité de la Montagne et sur la volonté de poursuivre la réconciliation initiée par la visite du patriarche Sfeir » dans la région, le 5 août 2001.
« Nous poursuivons notre action politique en fonction de la constance de nos positions, notamment en ce qui concerne le style défectueux du pouvoir, l’attachement aux constantes nationales et le travail pour le rééquilibrage des relations libano-syrienne à travers une action difficile, à long terme, par le biais d’une réforme de l’intérieur », a indiqué M. Gemayel, en rejetant le pari aouniste sur l’étranger.
« La bataille électorale a prouvé que nos options étaient les bonnes, notamment pour ce qui était d’éviter les discordes sectaires et de maintenir un minimum de crédibilité au niveau du Rassemblement de Kornet Chehwane en tant qu’espace de dialogue national », a-t-il poursuivi.
Et de tirer à boulets rouges sur les parties qui ont appuyé le candidat Hikmat Dib, « qui ont prétendu avoir le monopole de l’opposition durant les élections et qui ont réduit leur discours au thème confessionnel et à des questions d’ordre social, sans évoquer, de près ou de loin, les agissements du pouvoir et les relations libano-syriennes ».
M. Gemayel a enfin accusé le candidat Dib d’avoir « conclu un marché secret avec le pouvoir », en se basant sur un article paru samedi dernier dans la presse. « Cela prouve que les slogans brandis par le candidat n’exprimaient pas la réalité de ses positions durant la bataille », a-t-il ajouté.