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SÉCURITÉ - N. Lahoud souligne l’importance de la position du président syrien au sujet de l’incident de samedi Onze mandats d’arrêt lancés par le juge d’instruction dans l’affaire de Bteghrine

Le juge d’instruction du Mont-Liban, Riad Abou Ghida, a poursuivi son audition des personnes interpellées à la suite de l’incident de Bteghrine au cours duquel les pôles du Rassemblement de Kornet Chehwane avaient été empêchés samedi dernier par les caïds de Michel Murr de se rendre au domicile de son frère Gabriel. Le juge d’instruction a décidé de lancer des mandats d’arrêt contre cinq militaires et six civils impliqués dans l’affaire, notamment le colonel Talal Saad, le capitaine Ibrahim Antoun, l’adjudant-chef Jacques Jabbour, le membre du commissariat Hussein Mohieddine, l’agent de police municipale de Bteghrine Jean Saliba, Élias Samaha, Nagib Saliba, Chadi Saliba, Karim Murr, Bassam Samaha et Antoine Saliba.
M. Abou Ghida a refusé la relaxe du colonel Talal Saad, chef de la division de gendarmerie de Jdeideh et du capitaine Ibrahim Antoun, chef du poste de gendarmerie de Bickfaya. Les cinq membres des FSI sont accusés d’avoir occulté des faits dans l’enquête préliminaire dans le but de fausser l’instruction.
Par ailleurs, l’incident de Bteghrine continue de provoquer des remous dans les milieux politiques. Le chef du Renouveau démocratique et député du Metn, Nassib Lahoud, a commenté la série de réactions provoquées par cette affaire, soulignant l’importance de la position prise par le président syrien Bachar el-Assad qui a « nettement dénoncé l’incident ».
M. Lahoud a estimé que cette position s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations libano-syriennes. « Elle empêche une partie des Libanais de se cacher derrière la Syrie ou d’user de son influence pour porter atteinte à une autre partie des Libanais », a-t-il dit.
Le député du Metn a également estimé que « les premières mesures adoptées par les autorités judiciaires et sécuritaires au niveau de la responsabilisation des agresseurs donne aux Libanais – si elles se poursuivent dans ce sens – une lueur d’espoir relative au respect des libertés politiques ». Elles peuvent également « mettre un terme aux îlots d’insécurité et au féodalisme au Metn et dans d’autres zones du pays », a-t-il dit, estimant que ces premières mesures « laissent présager le début d’un changement positif dans la façon de traiter ce genre d’agressions et qui passait généralement sous silence ».

« Les sbires de Michel Murr »
De son côté, dans une interview accordée à l’hebdomadaire ad-Dabbour, l’ancien député du Metn, Gabriel Murr, a relevé que « l’incident n’est pas une simple affaire d’invitation à déjeuner, mais démontre qu’il est interdit d’avoir une autre opinion à Bteghrine ». Et d’ajouter qu’il
« faut finir avec le langage possessif », expliquant que « le député Michel Murr dit que Bteghrine est à lui alors que le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, parle de “son” ministère et de “ses” colonels. Or, Bteghrine, le ministère de l’Intérieur et les colonels n’appartiennent à personne ».
M. Gabriel Murr a également affirmé que « les habitants de Bteghrine ne sont pas des bandits de grand chemin, mais des gens honnêtes, et ceux qui ont provoqué l’incident de samedi ne sont que les sbires du député Michel Murr ». Commentant la position prise par le président syrien, l’ancien député du Metn l’a qualifiée « d’insuffisante, car Michel Murr use de l’influence syrienne ». « Et si le président Assad m’invite chez lui, je suis prêt à honorer l’invitation », a-t-il indiqué sur la même lancée.
M. Murr a également annoncé hier qu’il remettait à plus tard une invitation à déjeuner programmée pour demain samedi à Bteghrine, soulignant qu’il « ne veut pas mettre la vie de ses invités en danger ».
Dans une déclaration à la LBCI hier matin, Ghassan Moukheiber, député du Metn, a condamné, quant à lui, l’incident de Bteghrine, soulignant que « l’atteinte à des députés et à des journalistes est inadmissible ».
Commentant les poursuites engagées par le parquet du Mont-Liban, M. Moukheiber a conclu que « quiconque connaît la structure des forces de sécurité au Metn réalise l’importance de l’arrestation des officiers ainsi que la valeur symbolique de ces arrestations ».
Le juge d’instruction du Mont-Liban, Riad Abou Ghida, a poursuivi son audition des personnes interpellées à la suite de l’incident de Bteghrine au cours duquel les pôles du Rassemblement de Kornet Chehwane avaient été empêchés samedi dernier par les caïds de Michel Murr de se rendre au domicile de son frère Gabriel. Le juge d’instruction a décidé de lancer des mandats...