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Spéculations sur les effets de la partielle au niveau de la future loi électorale

Les résultats de la partielle de Baabda-Aley vont-ils infléchir la tendance caza, jusque-là dominante, dans l’élaboration de la prochaine loi électorale ? Va-t-on estimer que, tout compte fait, la petite circonscription favoriserait trop les courants radicaux ? Et lui préférer dès lors une formule plus large ? La probabilité se fait jour d’une manière indubitable. Aussi certains n’hésitent pas à reprocher au général Michel Aoun d’avoir dévoilé trop tôt l’étendue réelle de sa popularité électorale. D’après eux, il a de la sorte mis la puce à l’oreille des officiels qui vont, par conséquent, prendre leurs précautions. En s’efforçant de maintenir un système permettant les bulldozers et les bus, c’est-à-dire les grandes listes parachutées.
Parallèlement, ces sources notent que des politiciens qui se classent ordinairement parmi les modérés sont désormais tentés, pour ne pas être débordés dans leurs collectivités par les radicaux, de se livrer à des surenchères confessionnelles ou autres. De durcir leur discours, pour ne pas s’aliéner des masses saisies par la grogne. D’où un danger de clivage général, de césure mettant à mal la coexistence et l’unité nationale. Le péril de partition ne serait pas loin si la Chambre à venir devait être constituée d’une majorité d’ultras, du côté musulman comme du côté chrétien.
Mais d’autres estiment que, tout à fait logiquement, Aoun devait saisir l’occasion de faire acte de présence. Ils pensent qu’après être entré en lice et avoir marqué des points, il se trouve maintenant encouragé à intégrer le jeu électoral traditionnel. Pour négocier la participation de son courant dans des régions et sur des listes diverses, aux prochaines législatives. En somme, selon les défenseurs de ce point de vue, l’on aurait maintenant récupéré le général, ce qui en ferait un élément plus facilement contrôlable.
Ils ajoutent qu’il est faux de soutenir, en base de la récente partielle, que le caza ou la petite circonscription stimulent le radicalisme. Car, rappellent-ils, dans la quasi-totalité des régions, les listes sont multiconfessionnelles. D’après eux, même l’éventuel déferlement dans la prochaine Chambre d’une majorité d’ultras des deux bords confessionnels ne constituerait pas un danger pour l’unité nationale. En effet, à les en croire, ces radicaux seraient en général, du fait d’une élection dans une configuration de vraie proximité, des représentants authentiques de leurs mini-collectivités. Qui sont toutes sainement nationalistes et unitaristes, indéfectiblement attachées au principe de coexistence. Sans compter que l’on peut, en pratique, prévoir que les électeurs envoient au moins autant de modérés que de radicaux à la Chambre.
L’ancien député Issam Naaman continue pour sa part à défendre la proportionnelle qui attribue, selon lui, leur volume naturel aux différents leaderships. Quant aux radicaux que ce système favoriserait, Naaman estime préférable les avoir à l’intérieur de la Chambre qu’au dehors, où ils mordraient plus sur la rue. Il ajoute, dans ce contexte, que la légalité et Taëf viennent de gagner avec l’adhésion de Aoun. Abondant dans le même sens, certains professionnels soulignent qu’une montée en puissance du radicalisme cimenterait ipso facto les rangs des modérés et les ferait se coaliser pour faire face ensemble. Comme ce fut le cas lors de l’affrontement Chirac-Le Pen en France. Localement, concluent ces sources, on verrait musulmans et chrétiens modérés se donner la main, sans doute avec l’approbation de Bkerké.
Émile KHOURY
Les résultats de la partielle de Baabda-Aley vont-ils infléchir la tendance caza, jusque-là dominante, dans l’élaboration de la prochaine loi électorale ? Va-t-on estimer que, tout compte fait, la petite circonscription favoriserait trop les courants radicaux ? Et lui préférer dès lors une formule plus large ? La probabilité se fait jour d’une manière indubitable. Aussi...