– Tout a commencé quand… «À cinq ans, j’écoutais, sans vraiment m’en rendre compte, les Bee Gees, dont mes sœurs étaient complètement fans, et aussi les Doobie Brothers, Simon and Garfunkel. Michael Jackson, j’aimais beaucoup. Et puis, à sept ans, j’ai vu The Wall, de Pink Floyd, que j’ai pris pour un dessin animé. Ça m’a fait vraiment peur. J’adorais aussi la série A Team, avec ce van truffé de gadgets, de musique, de gros bras. »
– Les premières influences : «J’avais 15 ans quand j’ai entendu pour la première fois Smells Like Teen Spirit, de Nirvana. J’écoutais aussi beaucoup de musique punk, dont le groupe Bad Religion, fortement politisé.»
– La première guitare : «Quand j’ai découvert l’album Unplugged de Nirvana, en 1994, j’ai réalisé que je pouvais jouer ce que j’entendais, chose que je n’imaginais pas possible avec les morceaux punk. J’avais joué un peu de guitare classique quelques mois auparavant, mais j’ai vite laissé tomber. Le frère d’un ami (Wissam Khalil) en a eu une, et on a commencé très vite à s’entraîner. Un ami guitariste nous a donné les leçons de base et pendant trois mois, on a joué tous les deux, sans interruption. J’ai acheté ma guitare, une Echo, à 16 ans. Je joue avec encore aujourd’hui. Mais ce dont je rêve maintenant, c’est d’une Fender Jaguar. »
– Le premier groupe : « Nirvana encore, Nirvana toujours. On voulait jouer leurs morceaux, et c’est comme ça qu’on a convaincu Tony Aliyeh de se mettre à la basse. On a pu fonder tous les trois les Sell Outs. Notre premier concert, on l’a donné chez des amis qui ont aimé ce qu’on faisait. C’est grâce à cet événement qu’on a pu rencontrer un batteur, et c’était Ayman Abiad. Notre première composition s’appelait Paranoid, c’est quelque chose à écouter maintenant. En fait, c’était vraiment nul. En 1996, on a participé à la deuxième édition de Génération X, qui rassemblait tout ce que le rock underground libanais pouvait produire. »
– Les Scrambled Eggs : « En 1997, on a donné un concert au Saint-Georges sous le nom Scrambled Eggs. Je voulais quelque chose qui sonnait comme Smashing Pumpkins, un groupe que j’adorais. Et Wissam aimait les Beatles, alors ça a été ce nom-là. Silver Moon, un de mes morceaux préférés que j’ai écrits à cette époque, passait sur RML. »
– L’écriture : « Mon sujet de prédilection, c’était la drogue. J’étais fasciné par toutes ces stars de rock, de punk, mes héros, qui prenaient de l’héroïne et qui composaient ces musiques fantastiques. Des morceaux comme Bubble ou Smooth ne parlaient que de ça. Fin 1998, j’ai reçu un ordinateur et des logiciels de composition. J’ai commencé à travailler tout seul.»
– La Chambre : « Quand j’ai eu mon matériel informatique, j’ai investi une minuscule pièce de l’appartement de mes parents. J’y entassais mes disques, ma guitare, mon computer, ma télé et je restais là des heures durant, négligeant la fac pour composer. Je ne faisais pratiquement plus que ça : sortir la nuit et revenir écrire. Entre 1998 et 2001, j’ai réalisé des albums complets, Heroin and the Girl et Titan, que je n’ai pas publiés. Et en décembre 2001, j’ai sorti La Chambre, que j’ai écrit en une semaine. Très rapidement après, j’ai découvert la musique improvisée libre et j’ai repris ma collaboration avec les Scrambled Eggs. Notre groupe a enregistré, en 2002, Human Friendly Noises, son premier album officiel. »
– Les projets : « J’ai passé récemment quelque mois en France où j’ai rencontré beaucoup de musiciens. Je cherche maintenant à créer un label de musique indépendante qui s’appellera La Chambre et qui produira, dans un premier temps, les artistes libanais de ce créneau. Mon propre projet est déjà prêt : un ensemble de quatre disques réunis sous le nom de Dr Varouj Kitano, un prête-nom à la manière de Ziggy Stardust, et qui serait un personnage né de l’union d’une Arménienne et d’un Japonais, détenteur d’un PhD d’abstracts electronics de l’Université de Kyoto. »
Diala GEMAYEL
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