Baabda-Aley - « L’unité des rangs chrétiens entrée en matière pour l’unité nationale », affirme Henri Hélou Aoun appelle les électeurs à « s’affranchir du passé »

À 48h de la partielle de Baabda-Aley, les candidats au siège maronite, vacant après la disparition du député Pierre Hélou, et les principales figures politiques impliquées dans la bataille ont adressé hier leurs derniers messages aux habitants de la circonscription.
L’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, qui soutient le candidat aouniste Hikmat Dib, a appelé les habitants de Baabda-Aley à « ne pas rater cette opportunité en faveur du changement », évoquant notamment les volets souverainiste et socio-économique. Ainsi a-t-il appelé les électeurs à « faire de cette bataille un référendum en faveur de la liberté contre la servitude et la tutelle, loin de la fraude qu’ils essayent de vous imposer à travers les slogans économiques et sectaires ». « Ils ont repris le discours de la guerre et des tensions communautaires », a-t-il déploré. « Le 14 septembre est l’opportunité d’opérer une rupture (...). Ne soyez plus les otages du passé et les victimes du présent, mais les fils de la liberté et de la vie », a ajouté le général Aoun.
Un meeting de soutien à Hikmat Dib a par ailleurs été organisé dans la soirée à Furn el-Chebback, en présence des forces politiques qui soutiennent le candidat aouniste.
Prenant la parole par téléphone, le général Aoun a mis l’accent sur son rejet « du discours sectaire que certains tentent de reprendre pour couvrir leur faillite politique et leurs scandales financiers », estimant que les Libanais « ont dépassé la guerre ». « Le pouvoir n’est pas resté neutre. Il met tout son poids au niveau des médias en faveur de Henri Hélou, qui se dérobe d’un débat à la télévision, pour que les citoyens ne le découvrent pas », a-t-il indiqué, précisant que lui-même n’a pas eu l’opportunité de donner son avis à la télévision. Il a également déploré « l’imagination de certains qui vont jusqu’à dire que le pouvoir appuie le candidat du Courant patriotique libre ». « Henri Hélou est devenu le doyen des opposants par excellence », a-t-il ironisé.
Réexprimant son attachement au retrait des forces syriennes et à la souveraineté, Aoun a estimé que la rumeur selon laquelle il avait délaissé ce discours pour gagner des voix musulmanes était insultante – « il s’agit d’une accusation » – pour les musulmans, qui aspirent eux aussi à l’indépendance du pays. « La différence est sur le timing du retrait, pas sur le principe. Par ailleurs, un Liban souverain est utile aux Syriens. Un Liban sous tutelle est une catastrophe pour lui-même et la Syrie », a-t-il indiqué.
Déplorant par ailleurs le discours « provocateur » tenu par Walid Joumblatt, il a indiqué qu’il était temps « de comprendre que les Libanais sont des citoyens libres, et non les sujets de quiconque », avant de plaider en faveur d’un « État laïque et modéré reconnaissant le droit à la différence, loin du communautarisme ».
Se sont ensuite succédé à la tribune MM. Jean Aziz, Élie Karamé et Hikmat Dib. MM. Dib et Karamé ont notamment appelé au retour du général Aoun et à la libération de Samir Geagea, en plaidant en faveur de la réconciliation nationale. Jean Aziz a expliqué les raisons pour lesquelles il soutient Hikmat Dib.
De son côté, le candidat Henri Hélou a plaidé en faveur de la réforme et contre le retour à l’esprit de la guerre. « Nous allons œuvrer de toutes nos forces pour l’unité des rangs chrétiens, qui constitue l’entrée en matière pour l’unité nationale réelle et la coexistence. Nous ne permettrons à personne de détruire la réconciliation dans la Montagne, parrainée par Bkerké. Il ne faut en aucun cas faire marche arrière. C’est le chemin de la réconciliation et de l’entente dans la Montagne que nous arpentons », a-t-il ajouté, en plaidant en faveur de la lutte contre la corruption et en se qualifiant de « véritable opposition constructive ».