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EDL - Réunion extraordinaire consacrée au secteur de l’électricité Le Conseil des ministres demandera à la BDL un prêt de 300 milliards

Lors de sa réunion extraordinaire qui s’est déroulée hier sous l’égide du président de la République, le général Émile Lahoud, le Conseil des ministres s’est penché pendant plus de trois heures et demie sur le dossier de l’électricité. Le gouvernement a décidé à cette occasion d’accorder un prêt de 300 milliards de LL à l’EDL pour l’importation de fuel destiné aux centrales électriques. L’obstacle procédural qui avait empêché la Banque du Liban d’avancer les crédits a été ainsi contourné.
De fait, peu avant la fin de la séance, le Conseil des ministres a pris connaissance de la formule que le ministre de la Justice Bahige Tabbarah a élaborée et qui sera adoptée en vue d’obtenir les crédits nécessaires. En fin de compte, c’est en vertu de l’article 91 du Code de la monnaie et du crédit que le gouvernement a décidé de demander à la Banque du Liban l’octroi au ministère des Finances d’un prêt de 300 milliards de LL au profit de l’EDL. « Le mécanisme d’application pour l’achat du carburant sera élaboré la semaine prochaine », a précisé le ministre de l’Énergie et de l’Eau. M. Ayoub Hmayed a en outre indiqué que la quantité de fuel qui sera importé grâce à ce montant devrait suffire à assurer la distribution du courant pour une période comprise entre un an et un an et demi. Tout dépendra évidemment du prix des dérivés pétroliers sur les marchés mondiaux.
De l’avis de tous les ministres qui ont participé à la réunion, « les discussions étaient calmes, pragmatiques et constructives ». La deuxième partie de la séance a été consacrée à la question des barrages hydrauliques, alors que l’examen du dossier des carrières a été reporté à une date ultérieure, en attendant le retour des ministres de l’Environnement et des Travaux publics, Farès Boueiz et Négib Mikati, qui se trouvent à l’étranger.
La réunion était donc essentiellement technique. En effet, le PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, et le directeur général de l’équipement hydraulique et électrique, Fadi Kmeir, y ont activement participé, statistiques et cartes à l’appui. Un écran géant a d’ailleurs été installé pour l’occasion à l’intérieur de la salle de réunion. Il a surtout été question du recours au gaz naturel au lieu du fuel pour la production d’électricité, toutes les centrales du pays étant censées fonctionner au gaz d’ici à 2006.
Pour commencer, le Conseil des ministres a décidé de prévoir l’importation de gaz de Syrie à partir d’avril 2004 pour alimenter la centrale de Deir Amar, au Nord. Le ministre Hmayed a précisé à ce propos que le coût du gazoduc reliant le Liban à la Syrie serait de quinze millions de dollars. Entre-temps, l’EDL aura élaboré et soumis au Conseil des ministres une étude comparative détaillée sur la différence entre le coût de la production d’électricité au gaz et au fuel.
Par ailleurs, le gouvernement a confirmé ses décisions concernant l’amélioration de la perception des factures et la lutte contre les branchement illicites. Il a demandé au PDG de l’EDL de lui présenter tous les mois un rapport complet sur l’application de ces mesures et sur la situation financière de l’office.
Le Conseil des ministres a reporté sine die sa décision concernant l’embauche de nouveaux employés à l’EDL. Par contre, il s’est longuement penché sur le dossier des concessions, confiant à Kamal Hayeck le soin de négocier avec les sociétés concessionnaires un réajustement en faveur de l’État du prix de vente du kilowatt. En tout état de cause, selon des sources gouvernementales, il n’est pas question d’annuler les concessions.
Il convient de retenir enfin l’idée du président du Conseil, Rafic Hariri, d’envoyer une délégation au Koweït pour négocier avec l’émirat l’importation de carburants à des prix plus compétitifs. L’idée a été aussitôt approuvée par le Conseil des ministres. M. Hariri a précisé dans ce cadre qu’il avait déjà pris contact à cet effet avec son homologue, cheikh Sabah Ahmed al-Sabah, et avec d’autres responsables koweïtiens qui ont tous envisagé favorablement l’exportation de dérivés pétroliers au Liban conformément à un accord entre le ministère de l’Énergie et l’EDL d’une part, et la société koweïtienne de pétrole, d’autre part. L’intérêt d’un tel accord est qu’il serait conclu entre deux États pour une durée de trois ans renouvelables, et assorti d’un délai de paiement pouvant aller jusqu’à six mois, indexé de surcroît aux prix mondiaux. Le chef du gouvernement a précisé que le Koweït n’a encore jamais conclu ce genre d’accord. L’idée d’un accord entre deux États a séduit le président de la République, le général Émile Lahoud, dans la mesure où l’intervention de commissionnaires est de ce fait exclue. En attendant une telle solution, le Conseil des ministres s’est engagé à assurer à l’EDL les fonds nécessaires à l’achat de carburants.

Les indications officielles
À l’issue de la réunion, le ministre de l’Information, Michel Samaha, a notamment indiqué que la séance s’était déroulée en l’absence des ministres Marwan Hamadé, Farès Boueiz, Talal Arslane, Sleiman Frangié, Jean Obeid, Négib Mikati et Ghazi Aridi. Il a ensuite donné la parole au ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoud Hmayed, qui a déclaré que le plan du ministère concernant la création de lacs artificiels et la construction de barrages hydrauliques avait été approuvé. Une partie du financement de ces projets sera assurée par le ministère lui-même, et l’autre partie par le CDR. Le système de BOT serait également envisagé, et, toujours selon M. Hmayed, un projet de loi devrait être préparé et soumis au Parlement en vue de recourir à cette méthode de financement.
D’autre part, le ministre de l’Énergie affiche un optimisme à toute épreuve concernant l’avenir de l’EDL. Selon lui, il ne fait aucun doute qu’avec le recours au gaz naturel au lieu du fuel, l’office fera des économie de l’ordre de 30 à 40 % au moins. En attendant, M. Hmayed appelle le Conseil des ministres à assumer ses responsabilités concernant le règlement des factures de toutes les administrations publiques. Il a en outre souligné la nécessité d’embaucher de nouveaux employés à l’EDL. Selon lui, en effet, la moyenne d’âge de la main-d’œuvre dans cet office est actuellement de 57 ans.
Lors de sa réunion extraordinaire qui s’est déroulée hier sous l’égide du président de la République, le général Émile Lahoud, le Conseil des ministres s’est penché pendant plus de trois heures et demie sur le dossier de l’électricité. Le gouvernement a décidé à cette occasion d’accorder un prêt de 300 milliards de LL à l’EDL pour l’importation de fuel...