En tout cas, le Conseil des ministres va, encore une fois, débattre du rapport établi par le directeur de l’EDL, Kamal Hayeck. Il s’agit de trouver des solutions, sans trop accabler le Trésor, qui a déjà déboursé ces dernières années 3 milliards de dollars pour l’électricité. Il faut trouver un moyen, ou plusieurs, de mettre un terme aux pénuries cycliques et de redresser la barre financière de l’office. Cela parallèlement aux enquêtes menées par l’Inspection centrale ainsi que par le parquet.
Pour en revenir au climat politique, plus d’un ministre témoigne que Hariri, au cours de la dernière séance du Conseil, a fait plus que mettre de l’eau dans son vin ou se résigner à essuyer attaques et revers. Il a en effet abondé dans le sens des contempteurs du CDR, qui est d’habitude son chouchou, pour souligner avec eux qu’il faut revaloriser le rôle des ministères. C’est-à-dire rogner celui du CDR, qui fait de l’ombre aux ministres.
Donnant, donnant : l’attitude positive de Hariri signifie qu’on ne va plus tenter de le déboulonner, et que le cabinet reste jusqu’à l’échéance présidentielle. Au nom de la stabilité intérieure, nécessaire en ces temps régionaux agités. C’est ce que confirment le ministre Sleiman Frangié et d’autres dirigeants qui ont pu recueillir à ce sujet les conseils, forcément éclairés, du général Rustom Ghazalé. Les partisans du régime sont donc désormais convaincus qu’on ne peut blackbouler Hariri. Et l’on penserait dès lors, en haut lieu, que tant qu’à y faire, autant conforter une ambiance de coopération, pour le bien du pays.
Hariri, pour sa part, ne cache rien : il reste, dit-il, parce que la Chambre lui garde sa confiance. Et parce que la Syrie le veut. Ajoutant que si les Syriens en viennent à le souhaiter, il partirait illico presto. Dans ses assises privées, il contredit ceux qui veulent faire croire que cela va de mal en pis, notamment au niveau des relations au sein du pouvoir. Il affirme que ces pêcheurs en eau trouble tentent de semer la zizanie entre les responsables, mais qu’ils font fausse route. Car d’après lui, les rapports sont normaux, voire même bons, et se trouvent régis par le respect des lois en vigueur. Il existe, ajoute Hariri, des failles que l’on ne saurait nier, mais, d’une manière globale, la prestation du pouvoir, à l’heure actuelle, lui paraît valable. Il répète sa propre intention de coopérer, d’éviter les affrontements.
Ces dispositions d’esprit, partagées par les lahoudistes, ont fait qu’au cours de la dernière séance, Jean-Louis Cardahi d’un côté, Bahige Tabbarah et Fouad Siniora d’un autre côté, loin d’avoir comme antérieurement des prises de bec, ont échangé des amabilités.
Philippe ABI-AKL
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