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Baabda-Aley - « Si des citoyens sont satisfaits, c’est qu’ils sont des inconscients », affirme Michel Aoun Hélou chez Hariri, meeting électoral de Dib à Hadeth

MM. Henri Hélou, Hikmat Dib, Imad Hajj et Mounir Bejjani, candidats au siège maronite de Baabda-Aley vacant après la disparition du député Pierre Hélou, ont poursuivi hier leurs campagnes dans la région.
En début de journée, M. Henri Hélou a visité plusieurs localités de la circonscription, avant de se consacrer aux préparatifs de la messe du quarantième à la mémoire de son père, Pierre Hélou, à Baabda. L’office a été célébré par l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar.
M. Hélou devait par la suite être reçu avec sa mère, Mme Madeleine Pierre Hélou, par le Premier ministre, Rafic Hariri, à Koraytem. Il a remercié le chef du gouvernement pour sa présence au côté de la famille dans la douloureuse épreuve qu’elle vient de traverser.
Il visitera aujourd’hui la région de Aley, et plus précisément les localités concernées par le dossier des déplacés. M. Hélou plaidera en faveur du retour des déplacés et de la réalisation du développement équilibré dans toutes les régions.
De son côté, le candidat du courant aouniste, Hikmat Dib, a tenu hier un meeting électoral à Hadeth, auquel ont pris part MM. Nadim Béchir Gemayel, l’ancien membre du Conseil constitutionnel Sélim Azar, et plusieurs des partisans de M. Dib, parmi lesquels MM. Élie Karamé, Salmane Samaha et Ibrahim Kanaan. Plus de deux mille personnes, en grande partie des membres du courant aouniste et quelques partisans des FL, ont participé au meeting, sous la pluie.
S’exprimant par téléphone à partir de Paris, le général Michel Aoun a d’abord évoqué les martyrs tombés à Hadeth et sur l’ensemble du territoire libanais. « Il faut tirer les leçons de la guerre pour que cela ne se répète pas. Nous avons tous nos martyrs. Nous devons tous participer à la réalisation de la paix et à la préservation de la coexistence », a-t-il indiqué. « La coexistence doit être façonnée par le bas. Chaque citoyen doit aller à la rencontre de l’autre. Nous ne croyons pas à la réconciliation qui se fait au sommet, parce qu’elle se fait le plus souvent en fonction d’intérêts privés, à nos dépens. La réconciliation est affaire de citoyens », a-t-il poursuivi.

Aoun dénonce
la mafia de l’argent
Rejetant les extrémismes de toutes sortes, politiques, idéologiques et religieux, le général Aoun a plaidé en faveur de la liberté de croyance, d’opinion et d’expression. Il a évoqué la fermeture de la MTV, dénonçant « les agissements du pouvoir en violation des libertés publiques et la récupération de la justice à des fins politiques ». Il a ensuite appelé les Libanais à « sanctionner le pouvoir qui a contribué à la fermeture de la MTV en ne votant pas pour son candidat », qui est, selon lui, Henri Hélou. « Tous sont avec lui, malgré leurs discordes internes », a-t-il estimé, en traitant les dirigeants libanais d’« incapables, ce qui justifie la tutelle sur le Liban ». « Les dirigeants tiennent des discours sur les réformes, sur les vols et sur la corruption. C’est eux qui sont à l’origine de tous ses maux », a-t-il soutenu, en appelant les Libanais à ne pas renouveler leur confiance en ces personnes. « Nous avons besoin de voix pour briser le mur du silence à la Chambre », a-t-il dit, estimant que Hikmat Dib est « un candidat qui émane du peuple et qui connaît les angoisses des citoyens ».
« Il faut en finir avec le féodalisme, le confessionnalisme et la mafia de l’argent », a ajouté Michel Aoun. « Les citoyens doivent se poser la question de savoir s’ils sont satisfaits. S’ils le sont, qu’ils votent contre nous, parce que ce sont des inconscients. Sinon, ils doivent voter pour nous », a-t-il souligné.
Plaidant enfin en faveur d’« une enquête qui serait menée par une institution internationale pour déterminer la part de chacun concernant la spoliation des fonds publics », il a enfin donné lecture d’un discours qu’il avait prononcé le 22 novembre 1989, à Baabda. Faisant assumer à la Syrie la responsabilité de l’avenir des relations bilatérales, il avait appelé au rétablissement de la souveraineté, au retrait des forces syriennes et à la mise en place des meilleures relations avec la Syrie sur ces bases.

Dib : « Dire non au pouvoir »
Prenant la parole, M. Dib a estimé que la bataille du 14 septembre dépasse le contexte d’une partielle, puisque tous les grands sujets politiques et économiques, tels que « la réconciliation, la souveraineté, la vie commune, les constantes nationales, la crise socio-économique, l’identité nationale, le pluralisme, le binôme opposition-pouvoir, la loi électorale et les élections de 2005 » ont été évoqués et sont, d’une manière ou d’une autre, en jeu.
M. Dib a par ailleurs estimé qu’il fallait donner au peuple le rôle qui lui revient au sein de l’opposition, indiquant que tous les partis politiques étaient impliqués dans la bataille. « Les partis loyalistes sont avec Henri Hélou, les partis de l’opposition avec Hikmat Dib », a-t-il ajouté. Et de plaider en faveur du changement, en s’élevant contre le clientélisme et les achats de voix : « Il convient de “dire non” à la politique du pouvoir, qui a échoué. »
Citant enfin le général Aoun, il a appelé les jeunes à œuvrer pour le changement: « Le rêve est beau, l’exploit est difficile. Il nécessite une homogénéité entre la pensée libre, le discours libre et l’accomplissement libre. Le véritable exemple se situe au niveau de l’accomplissement. » À son tour, M. Nadim Béchir Gemayel a salué « la terre des 2 000 martyrs », rendant hommage aux sacrifices consentis par les habitants de Hadeth durant la guerre. « Hikmat Dib a été quatre fois en prison parce qu’il croit en ce pays. Il s’agit d’une bataille entre le candidat du pouvoir et celui de l’opposition. Et il ne peut y avoir de coexistence entre le pouvoir et l’opposition », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Mettez vos mains dans les nôtres. Le Liban ne peut plus supporter les dirigeants incolores, inodores et inspides. »
Pour sa part, M. Sélim Azar a appelé les jeunes à soutenir Hikmat Dib, « même si je ne le connais pas ». « Sinon, je serai comme les Ponce Pilate, et il en existe beaucoup aujourd’hui, à tous les niveaux. M. Dib a fait de la prison pour ses idéaux. Tous les autres sont des théoriciens de salon. Et il faut distinguer entre les menteurs et ceux qui disent la vérité », a-t-il notamment affirmé, en indiquant que « les communautés chiite et druze sont autant touchées que toutes les autres par la situation ».

Chez le Tachnag
Une délégation du courant aouniste, regroupant MM. Hikmat Dib, Georges Haddad et Patrick Khoury, a par ailleurs été reçue hier par la direction du parti Tachnag, à Bourj Hammoud. Le parti arménien n’a toujours pas pris position, à quelques jours de la partielle.
Il convient de noter que le responsable aouniste de la région de Beyrouth, Elefteri Athanassiou, a été mis aux arrêts hier par le tribunal militaire pour avoir participé au sit-in organisé par les aounistes en commémoration des événements du 7 août, devant le Palais de justice.
Le Mouvement du changement, dirigé par M. Élie Mahfoud, a réexprimé hier son soutien à Hikmat Dib, en appelant les Libanais à voter massivement pour celui qui représente le candidat de l’opposition.
Quant au candidat Mounir Bejjani, il a effectué une tournée dans les localités de Bzebdine, Chouit, Araya et Kahalé. M. Bejjani sera reçu aujourd’hui par le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt.
Le Parti national libéral (PNL) a appelé hier ses partisans à suivre les directives de la direction du parti et à se tenir à l’écart de la partielle, estimant qu’il allait de soi de « refuser d’entrer dans des rodomontades qui nous distraient de notre objectif principal : le rétablissement de la souveraineté et de l’indépendance ».
À noter enfin que le chef de la branche loyaliste des Forces libanaises, Fouad Malek, a évoqué hier à Dimane la question de la partielle du 14 septembre, avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir.
MM. Henri Hélou, Hikmat Dib, Imad Hajj et Mounir Bejjani, candidats au siège maronite de Baabda-Aley vacant après la disparition du député Pierre Hélou, ont poursuivi hier leurs campagnes dans la région.En début de journée, M. Henri Hélou a visité plusieurs localités de la circonscription, avant de se consacrer aux préparatifs de la messe du quarantième à la mémoire de...