Au cours de la réunion du Conseil des ministres, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a demandé au palais Bustros de prendre les dispositions nécessaires pour déposer une plainte contre Tel-Aviv auprès du Conseil de sécurité de l’Onu. Le président de la République a considéré que le raid israélien constitue « une violation flagrante et dangereuse de la ligne bleue tracée par les Nations unies et vise à ébranler la sécurité dans la région, surtout que l’État hébreu continue de faire la sourde oreille aux appels répétés de l’Onu pour qu’il cesse ses violations de l’espace aérien libanais ».
Au terme du Conseil des ministres, le chef de la diplomatie, Jean Obeid, a pris contact avec le représentant permanent du Liban à l’Onu, Sami Kronfol, pour lui demander de déposer la plainte libanaise auprès du Conseil de sécurité.
Sur le terrain, des combattants du Hezbollah allaient et venaient à moto, en civil et armés de revolvers tout le long de la frontière où des unités motorisées de la Finul effectuaient également des patrouilles sur la route longeant la frontière avec Israël, de la localité côtière de Naqoura, siège de la force de l’Onu, jusqu’à la bourgade de Chebaa, sur le flanc du mont Hermon. Même schéma du côté israélien de la frontière où des jeeps militaires patrouillaient également tout le long de la ligne bleue.
Situation tendue
Le trafic des voitures civiles était très faible sur la route entre Naqoura et Chebaa. « La situation est calme mais elle demeure tendue car les gens craignent le début d’un cycle de tirs du Hezbollah sur des avions israéliens, qui bombarderaient à leur tour », a dit à l’AFP un officier de la police sous le couvert de l’anonymat. Des hélicoptères israéliens survolaient en effet la ligne bleue, mais sans passer du côté libanais.
Le commandant de la Finul, le général Lalit Tewari, devait indiquer dans une déclaration à la presse que la force internationale « est très préoccupée par le raid aérien et suit l’affaire très sérieusement ».
La Finul est d’autant plus inquiète que le Hezbollah a affirmé dans la journée qu’il ripostera « au moment opportun » au raid, qu’il a qualifié d’« agression ».
Bras armé du Hezbollah, la Résistance islamique a indiqué dans un communiqué que, « tenant compte des données actuelles, elle se réserve le droit de riposter contre cette agression et saura choisir le moment et le lieu opportuns ».
« Elle considère que ce raid est une agression flagrante qui reflète l’arrogance de l’ennemi usurpateur et qu’il n’a aucune justification », poursuit le communiqué.
Le communiqué du Hezbollah affirme en outre qu’aucun de ses combattants postés dans la position visée à Bayada, au Liban-Sud, n’a été atteint.
Le correspondant de l’AFP avait affirmé la veille avoir vu une ambulance de la formation intégriste quitter le secteur de Bayada à toute vitesse et prendre la route du littoral en direction de Beyrouth.
Battle à Beyrouth :
« Retenez le Hezbollah »
L’ambassadeur des États-Unis Vincent Battle a affirmé hier avoir demandé au chef du gouvernement Rafic Hariri de « n’épargner aucun effort pour retenir le Hezbollah et éviter que la situation (au Liban-Sud) ne se détériore davantage ».
Le diplomate, qui a tenu ces propos au terme d’un entretien nocturne avec M. Hariri, a indiqué qu’il compte formuler la même requête devant d’autres dirigeants libanais. « J’ai entendu le Hezbollah menacer de riposter (aux raids israéliens). Nous espérons que le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter cela », a-t-il ajouté. La situation au Liban-Sud a été également au centre de l’entretien de M. Hariri, en soirée, avec l’émissaire spécial russe pour le processus de paix, Andreï Vdovine.
Les plus commentés
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat
Nasrallah : Israël n’a réalisé aucun de ses objectifs dans cette guerre
Autosécurité : Nadim Gemayel veut rouvrir « Les Yeux d'Achrafieh »