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Vie politique - L’électricité garde la priorité Rendez-vous avec le rendement, demain, en Conseil des ministres

La crainte d’une séance houleuse demain en Conseil des ministres est écartée par plusieurs ministres. Qui prévoient, dans la foulée des récentes déclarations du chef de l’État, une réunion peut-être animée, à cause des divergences qui vont s’exprimer, mais certainement productive. L’arrangement pratique se présente comme suit : si une question ne peut être adoptée par consensus, à l’amiable, elle est reportée pour un surplus d’étude ; ou alors, s’il y a urgence, soumise au vote.
Pour ce qui est de la campagne en faveur d’une réforme, via la lutte contre la corruption, aucun responsable ne souhaite donner l’impression qu’il est contre un tel projet. Mais certains auront quand même à cœur de souligner qu’il faut procéder suivant les règles objectives, loin de tout esprit de règlement de compte ou de pure vindicte. Ce qui signifie, selon eux, qu’il faut ouvrir tous les dossiers, sans exception. Afin que l’épuration soit complète et se déroule sous l’œil des organismes de contrôle, ou de la justice, sans interférence politique. Ce point de vue, rappelons-le, a été défendu par Berry dans son récent discours de Baalbeck. Hariri, pour sa part, se cantonne dans un mutisme prudent, expectatif. En laissant entendre que, si pour le moment il choisit de jouer au sourd-muet, il n’en voit pas moins clair...
Cependant Hariri sort de sa réserve quand on en vient au problème urgent de l’électricité. Il propose une politique de vrai soutien. C’est-à-dire l’octroi, le don, de crédits suffisants pour couvrir le déficit de l’EDL au lieu d’une nouvelle avance du Trésor qui accroîtrait la dette, et le passif, de l’office. Un retour à une pratique ancienne, appliquée jadis à la betterave sucrière comme au blé, au tabac ou à la farine. De la sorte, ce serait l’État qui s’endetterait auprès de la Banque centrale. Et les citoyens ne seraient pas pressurés par des taxes pour amortir le déficit électrique. Hariri révèle à ce propos que, depuis deux ans déjà, pour soulager la population, l’État contribue de sa poche à la facture électrique, à hauteur de 50 à 70 %. C’est ce qui a permis de ne pas relever des tarifs au compteur établis du temps où le baril de pétrole, qui a passé comme on sait à 30 dollars, était encore à 16 dollars. Après son renflouement financier, et bien évidemment, l’EDL serait tenue de corriger pour de bon sa trajectoire, de se remettre définitivement sur les bons rails. Car l’État ne peut assurer indéfiniment son soutien, et il faut que l’office équilibre progressivement ses comptes, dans des délais raisonnables. Les techniciens parlent à ce propos de trois ans. Pendant lesquels les coûts seraient réduits, grâce en partie au double triphasé et aux turbines à gaz, tandis que la perception deviendrait plénière.
Cependant, Samir Azar, président de la commission des Finances, s’oppose à l’idée de soutien. En faisant valoir que l’EDL est une entreprise qui produit et qui est censée pouvoir assumer elle-même ses dettes. Sa situation n’est donc pas comparable à celle de l’Office des céréales et de la betterave sucrière, qui bénéficiait dans le temps de largesses de l’État comme encouragement à l’agriculture.
En ce qui concerne les turbines à gaz, l’ancien ministre, le regretté Élie Hobeika, était parvenu à conclure un protocole avec le Qatar qui s’engageait à fournir le combustible pendant 25 ans, sur la côte de Salaata, au Nord. Mais cet accord n’a jamais été concrétisé, pour des raisons que les officiels gardent sous le boisseau.
Toujours est-il, pour en revenir aux finances de l’EDL, que Hariri s’oppose comme on sait à une augmentation des tarifs au compteur, malgré l’augmentation du prix des dérivés du pétrole. Car le consommateur n’est plus en mesure, avec la récession, d’assumer la différence, en attendant que le gaz puisse remplacer le fuel, ce qui n’est envisageable que dans trois ans. Délai nécessaire pour installer un gazoduc venant de Syrie. Pour le fond, le Conseil des ministres doit en principe se prononcer. Soit recourir, encore une fois, au système palliatif des avances du Trésor, ce qui permettrait de gagner tout au mieux un répit de trois ou quatre mois. Soit adopter l’idée Hariri d’un don de l’État.

Émile KHOURY
La crainte d’une séance houleuse demain en Conseil des ministres est écartée par plusieurs ministres. Qui prévoient, dans la foulée des récentes déclarations du chef de l’État, une réunion peut-être animée, à cause des divergences qui vont s’exprimer, mais certainement productive. L’arrangement pratique se présente comme suit : si une question ne peut être...