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INAUGURATION - Art Sud au Biel jusqu’à dimanche, de 16h à 22h Entre tiédeur et audace, l’art dans un climat mondial morose(photo)

Vingt-deux galeries composent cette année la sixième édition d’Art Sud, qui se tient jusqu’au 1er juin simultanément avec Art Deco.
Autant le dire tout de suite : le marché de l’art international souffre de tension post-conflit irakien et le salon libanais en est un des multiples témoins. Espaces rétrécis de moitié pour la plupart, galeristes absents pour cause de fièvre atypique, petite affluence pour un soir inaugural : devant un tel spectacle, il faut tout de même saluer le courage et l’opiniâtreté du comité organisateur, qui a réussi à faire venir jusqu’à Beyrouth des professionnels de renom.

Regard authentique
et artisans exceptionnels
Au premier coup d’œil, se détachent les marchands d’art audacieux que sont Emmanuelle Gutierres Requenne (L’Œil du Huit), Mark Hachem (galerie Vivendi) et Hélène Lamarque (galerie Hélène Lamarque) : fondées entre 1994 et 1996, elles constituent le trio étranger (toutes ont leur adresse à Paris) avec un authentique regard sur l’art contemporain : dans ces stands, dominent les couleurs fortes, presque violentes, les compositions sans concession et des matériaux qui ne peuvent pas laisser indifférents, comme les bronzes de Keyzer ou de Mata (Vivendi) ou l’étonnant papier marouflé de Miotte (galerie Hélène Lamarque).
Art Sud s’est également offert la présence de deux artistans exceptionnels : le sculpteur Michel Audiard et l’éditeur Laurier Daubé. Le premier expose ses œuvres (sculptures et stylos) connues à travers le monde pour leur fantaisie et leur valeur, le second présente des portfolios d’artistes à couper le souffle, qu’il ne faut pas hésiter à demander à voir.

Galeries européennes
et exposition d’art
géométrique libanais
Il faut citer également les galeries suivantes : l’allemande Tanit, avec des œuvres de Jean-Marc Nahas, Franck Christen ou Arcangelo ; la française Europe Art Sélection, avec en vedette Watanabe, Coignard et Hours ; la belge Dewart Gallery, avec, pour les plus marquantes, les toiles de Di Rosa et de Corneille ; l’Espace Jean Dolande, qui expose les peintures de l’artiste éponyme ; les galeries françaises Véronique Smagghe (qui présente les peintres Bonnefoi, Giorda et Wolfe) et Glob’Art, avec les acryliques sur toile de Maniglier et de Lemaire.
Les galeristes et exposants libanais se comptent, hélas, sur les doigts d’une main : les galeries Agial et Épreuve d’artiste, par ailleurs organisatrices de l’exposition d’Art Sud consacrée à l’art géométrique libanais – une des rares occasions de voir un exemplaire éblouissant des sculptures de Raouda Salwa Choucair ; la Kulturgalerie, qui présente des artistes allemandes à découvrir, à savoir Ingrid Geyer, Johanna Timaeus et Astrid Bartels ; la galerie Emmagoss, pour les amateurs de Guiragossian, toujours nombreux à juste titre.
Enfin Arts et Renaissance qui, sous la houlette de son fondateur le peintre Fouad Tomb, forme des peintres amateurs à la technique rigoureuse de la figuration, et l’Association de développement de Gemmayzé (ADG), qui anime régulièrement l’escalier Saint-Nicolas avec des festivals et des expositions nocturnes.
En somme, cette édition d’Art Sud s’est extirpée de toutes les contingences qui auraient pu empêcher sa réalisation, dans un climat artistique mondial des plus moroses. Si quelques espaces se détachent largement du lot par leur acuité professionnelle et leur intégrité esthétique quant au choix de leurs artistes, il faut cependant regretter la tiédeur, voire la médiocrité de certains stands qui brouillent la vision d’ensemble.

Diala GEMAYEL
Vingt-deux galeries composent cette année la sixième édition d’Art Sud, qui se tient jusqu’au 1er juin simultanément avec Art Deco. Autant le dire tout de suite : le marché de l’art international souffre de tension post-conflit irakien et le salon libanais en est un des multiples témoins. Espaces rétrécis de moitié pour la plupart, galeristes absents pour cause de...