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L’ONG internationale dénonce « une technologie polluante » Greenpeace a paralysé hier l’activité de l’incinérateur du Normandy

Des militants de Greenpeace se sont enchaînés hier à l’incinérateur employé par la compagnie Radian International pour le traitement et la réhabilitation du dépotoir du secteur dit de Normandy (Beyrouth), réussissant à en empêcher l’activité pour plusieurs heures. Les représentants de l’organisation écologique internationale comptaient ainsi protester contre l’utilisation de cette « technologie polluante, importée sur le site de l’ancien dépotoir » et demander « la fermeture immédiate de cet incinérateur, ainsi que la mise en place par le ministère de l’Environnement d’une stratégie nationale de traitement des déchets, basée sur la séparation à la source, le compostage et le recyclage ».
La campagne de Greenpeace contre l’incinération est continue, l’ONG rappelant à chaque fois que le matériel utilisé dégage des dioxines, substance cancérigène, dans l’air. Dans son communiqué, Greenpeace rappelle que « la compagnie américaine ignore nos avertissements depuis que nous avons lancé notre campagne durant l’été 1999 ». « Radian prétend que l’incinération est nécessaire pour se débarrasser de carcasses animales infectées ou de déchets hospitaliers, mais nous leur avons suggéré des méthodes alternatives comme la stérilisation et la décontamination », poursuit le communiqué. « Ces techniques sont non seulement écologiques, mais plus économiques que l’incinération. »
C’est vers 10h que les militants de Greenpeace se sont dirigés vers le site du Normandy, prenant d’assaut l’incinérateur et brandissant des bannières sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels que « Oui au tri à la source, non à l’incinération ». Selon Waël Hmaïdane, représentant de Greenpeace au Liban, « les responsables de Radian International ne se sont pas présentés sur les lieux et ont refusé de nous rencontrer ». De plus, « les machines ont continué à fonctionner sur le site, sans tenir compte de la sécurité des militants présents sur place ». Enfin, M. Hmaïdane a indiqué que « la compagnie a décidé d’intenter un procès aux militants de Greenpeace ».
Alors qu’un groupe de militants est resté attaché à l’incinérateur durant tout l’après-midi, les responsables de l’ONG ont obtenu, de source judiciaire, la promesse qu’ils auraient aujourd’hui rendez-vous avec l’avocat général chargé des affaires environnementales de Beyrouth, afin de discuter de ce qu’ils considèrent comme « les nuisances de l’incinérateur ». C’est à cette condition que les militants ont quitté le site vers 20h.
« Le plus grand problème, c’est que la firme américaine ne se contente pas de polluer l’air dans la région, mais qu’elle entreprend de jeter les résidus toxiques sur le même site », a ajouté M. Hmaïdane. « Il est prouvé que l’incinérateur dégage un certain nombre de polluants, le plus dangereux étant la dioxine, dont l’effet cancérigène a été établi scientifiquement. La dioxine existe dans la fumée tout comme dans les résidus. »
Le représentant de Greenpeace a laissé entendre que « les usines qui produisent les incinérateurs rencontrent une forte opposition dans des pays comme les États-Unis, où 90 % des incinérateurs ont été fermés en raison d’une opinion publique défavorable, d’où le fait que ces compagnies recherchent désespérément de nouveaux marchés ». Il a ajouté que « le dépotoir du Normandy, après sa réhabilitation, sera transformé en parc où les enfants viendront jouer. Or cet espace demeurera contaminé pour des centaines d’années par les résidus toxiques qui y sont jetés actuellement ».
Enfin, M. Hmaïdane a rappelé que « le Liban a ratifié, il y a deux ans, la convention de Stockholm sur l’élimination des produits chimiques les plus dangereux, dont la dioxine, mais il n’a toujours pas élaboré un plan d’action pour sa mise en application ».
Des militants de Greenpeace se sont enchaînés hier à l’incinérateur employé par la compagnie Radian International pour le traitement et la réhabilitation du dépotoir du secteur dit de Normandy (Beyrouth), réussissant à en empêcher l’activité pour plusieurs heures. Les représentants de l’organisation écologique internationale comptaient ainsi protester contre...