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Vie politique - Une délégation du Hezbollah reçue à Koraytem Hariri : « Nous respecterons les droits de tous »

La paralysie de l’Exécutif et le désaccord entre le président de la République et le Premier ministre sur la plupart des dossiers, en particulier sur celui des écoles de Beyrouth, ont continué d’être hier au centre des commentaires politiques.
Prenant la parole au cours d’une soirée organisée pour le Maouled (la naissance du Prophète), au Centre islamique de Aïcha Bakkar, le Premier ministre a affirmé diplomatiquement qu’il ne renoncera pas aux droits de Beyrouth.
« En dépit de la phase délicate que traverse le pays, a dit M. Hariri, je n’accepterais pas qu’au nom du calme indispensable, l’on renonce au droit qui reviendrait à Beyrouth ou à n’importe quelle autre ville, ou à un Libanais, qu’il soit chrétien ou musulman. »
Des propos qui se veulent apaisants après la tempête de ces derniers jours et qui a fait dire hier au ministre de l’Information : « Non ce n’est pas un beau spectacle que nous offrons. » M. Michel Samaha s’adressait à une délégation de l’Ordre de la presse. Se voulant optimiste, il a ajouté que « les Libanais et le Liban sont plus forts que les désaccords ».
Pour sa part, le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, a feint de trouver normal que le Conseil des ministres soit reporté d’une ou de deux semaines en raison de visites privées à l’étranger des hauts responsables. « Quoi, il est interdit maintenant de voyager ? » s’est-il exclamé, avant d’affirmer qu’une crise « n’est dans l’intérêt de personne ».
Revenant sur le dossier des écoles, sur lequel a buté la dernière en date des séances du Conseil des ministres, le président Sélim Hoss a jugé « honteux » ce qui a été rapporté dans la presse à ce sujet. « Tempête dans un verre d’eau », a-t-il jugé, déplorant que pour une cause aussi noble, on en soit venu « à réveiller les fibres confessionnelles ».
« Si Beyrouth a besoin de 22 écoles, pourquoi donc s’y oppose-t-on, s’est-il interrogé, ajoutant : Et si les autres régions ont besoin de 20, 40 ou 70 écoles, pourquoi les en prive-t-on ? En d’autres termes, pourquoi le besoin de développement ne serait-il pas le critère en fonction duquel on prend les décisions, et pourquoi le règlement de ce débat artificiel ne repose-t-il pas sur une étude objective des besoins de chaque région libanaise ? »
Et M. Hoss d’enchaîner en accusant les dirigeants « de ne pas être tant soucieux des intérêts de la population que de leurs étroits intérêts politiques ».
Selon lui, les responsables, et le principal responsable visé est, en l’occurrence, le Premier ministre « préfèrent instrumentaliser ce dossier à des fins politiques, pour élargir leur audience populaire futile, fut-ce aux dépens de l’unité nationale ». Pour conclure, M. Hoss s’est interrogé sur la légalité du paiement de sommes considérables pour des expropriations, « alors que des actes d’expropriations antérieurs demeurent impayés, sous prétexte que les fonds ne sont pas disponibles ».

Double action
Pour leur part, les députés du bloc parlementaire de M. Hariri ont poursuivi la double action qu’ils mènent depuis jeudi dernier : campagne de harcèlement des ministres qui tiennent tête au chef du gouvernement et campagne d’explication auprès de certains responsables.
Sur le premier volet, M. Serge Tour Sarkissian s’est chargé hier de critiquer M. Karim Pakradouni, en flétrissant son passé partisan, parce qu’il a osé demander combien d’écoles le projet du chef du gouvernement prévoit d’ouvrir dans les régions de Beyrouth à prédominance chrétienne.
Pour sa part, M. Nabil de Freige, qui a été reçu hier par le métropolite de Beyrouth, Élias Audeh, a estimé en substance que Beyrouth est totalement sous-équipé en bâtiments scolaires publics. Il a précisé que sur 60 écoles, seules 4 relèvent de l’État, les 56 autres étant localisées dans des étages en location. M. de Freige ajoute qu’entre 60 et 70 % des élèves des écoles publiques habitent Beyrouth et sa grande banlieue, et que la densité démographique des régions à prédominance musulmane est de loin supérieure à ce qu’elle est dans les autres parties de la capitale.
Enfin, le député de Beyrouth assure que, en tout état de cause, seuls 16,8 % des 300 millions de dollars, que le gouvernement voudrait emprunter pour couvrir des frais d’expropriation de biens-fonds, seront dépensés pour des écoles à Beyrouth.

« Dialogue responsable »
Un développement notable sur la scène interne s’est produit hier avec la visite à Koraytem d’une délégation de députés du bloc parlementaire du Hezbollah. MM. Ammar Moussaoui, Mohammed Berjaoui, Mohammed Raad et Ali Ammar ont surtout abordé avec le chef du gouvernement la situation régionale et le renforcement du « front interne ». À l’issue de la réunion, M. Raad a affirmé que « le dialogue responsable » avait prévalu dans les échanges, et qu’en la circonstance « il faut oublier les divergences internes qui ne tiennent plus, face aux intérêts supérieurs de l’État ». M. Raad a précisé que les affirmations du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, au cours du meeting de Baalbeck, dimanche, « ont été mal interprétées. Ce que le secrétaire du Hezbollah a voulu dire, c’est qu’il faut mettre provisoirement de côté des dossiers susceptibles de nourrir certaines susceptibilités politiques », a dit M. Raad.
En demandant de retarder les échéances de la présidentielle (novembre 2004), des législatives (été 2005) et des municipales (printemps 2004), le chef du Hezbollah avait créé une certaine confusion. Sa demande a été interprétée comme une approbation d’une prorogation du mandat du président Lahoud.
La paralysie de l’Exécutif et le désaccord entre le président de la République et le Premier ministre sur la plupart des dossiers, en particulier sur celui des écoles de Beyrouth, ont continué d’être hier au centre des commentaires politiques.Prenant la parole au cours d’une soirée organisée pour le Maouled (la naissance du Prophète), au Centre islamique de Aïcha...