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vacances Le tourisme interne pour redécouvrir les merveilleux sites du pays du Cèdre Un sanctuaire de la Vierge, un bois préservé, une ferme magnifique et un lac artificiel Un havre de paix au cœur de la Békaa : le couvent des pères jésuites de Taanayel(PHOTOS)

Les établissements scolaires et universitaires ont fermé leurs portes. Les examens de fin d’année sont terminés et l’heure des grandes vacances a sonné. Comme chaque année, un même problème se pose aux pères et aux mères de famille : comment meubler le temps libre et organiser les loisirs des enfants ? D’une manière plus générale, comment un groupe d’amis pourrait-il passer des moments agréables le temps d’un week-end ou d’une journée dominicale ? Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un voyage d’agrément à l’étranger, les régions libanaises offrent – on a souvent tendance à l’oublier – un large éventail de possibilités pour passer du bon temps en famille ou avec un groupe d’amis. Le tourisme interne est très répandu dans les pays occidentaux mais il est relégué aux oubliettes au Liban. À partir d’aujourd’hui, nous lui consacrerons, dans les colonnes de L’Orient-Le Jour, une rubrique hebdomadaire. Chaque vendredi, et pendant une bonne partie de l’été, nous présenterons à nos lecteurs un circuit de promenades dans une région du pays. Nous évoquerons le cachet de cette région, son environnement, les sites à visiter, les commodités disponibles (hôtels, restaurants...), les attractions offertes et quelques détails pratiques pour faciliter la visite et la randonnée. Nous favoriserons surtout dans ce cadre les régions périphériques du pays, généralement peu connues des Libanais du centre...

Un sanctuaire de la Vierge, un bois préservé, une ferme magnifique et un lac artificiel
Un havre de paix au cœur de la Békaa :
le couvent des pères jésuites de Taanayel

Lieu d’histoire, de religion, de retraite spirituelle, d’élevage, d’agriculture et de beauté, le couvent des pères jésuites de Taanayel est un havre de paix niché au cœur de la Békaa, une propriété qui vaut le détour et qui comporte une église et un sanctuaire de la Vierge, lieux de pèlerinage pour les fidèles de différentes confessions, une ferme réputée, un lac artificiel et un bois préservé. Sans oublier qu’on peut repartir avec des produits laitiers réputés pour leur qualité, fabriqués dans le couvent même, et s’en aller découvrir non loin de là les villes de Anjar et de Zahlé, et les superbes vignobles de la région.

À une heure à peine de Beyrouth (grâce à la nouvelle autoroute), le couvent des pères jésuites se trouve sur le chemin qui mène à Anjar, auquel on accède par Chtaura. À l’entrée, on remarque tout de suite la très belle église construite en 1906, une paroisse latine tenant lieu parfois de paroisse secondaire pour les différents rites orientaux, à proximité de laquelle se dressent des cèdres centenaires.
Le couvent est situé juste à côté. La petite histoire de ce couvent est marquée par le sang. Après le meurtre de six pères jésuites à Zahlé et à Deir el-Qamar durant les événements sanglants de 1860, une parcelle de terrain à Taanayel, appartenant à l’État français, a été concédée comme compensation aux jésuites, et restera à leur disposition tant qu’il y aura l’un d’eux au Liban. La seconde parcelle de l’actuelle propriété du couvent à Taanayel appartient à la Compagnie de Jésus.
Des marécages qui recouvraient ce lieu autrefois, les jésuites ont fait un vrai coin de paradis, effectuant de grands travaux dès 1871, drainant l’eau et plantant des milliers d’arbres, notamment des peupliers, pour absorber l’excès de liquide. Le père Paul Brouwers, rencontré au couvent de Taanayel, précise cependant que la terre est extrêmement fertile, bien que difficile à entretenir parce que très humide en hiver et très sèche en été. Le passage d’une rivière, aujourd’hui polluée, sur deux kilomètres dans le domaine, ne facilite pas les choses non plus. Cette rivière provient des deux cours d’eau de Chtaura et de Jalala, qui se rencontrent à 50 mètres du couvent, et charrie bien souvent du gravat. La nature bien particulière du site dégage une impression de beauté aussi bien sauvage qu’arrangée qui se découpe sur un fond clair de majestueuses montagnes arides. Un lac artificiel a été aménagé au centre du territoire, constituant un milieu aquatique riche en végétation. Plus loin, un bois ancien a été préservé, alors que d’autres parcelles ont été réservées à l’agriculture. Des sentiers boisés et ombragés invitent à la promenade. Quant à la végétation du domaine, elle est extrêmement riche : comme arbres, on trouve des platanes, des séquoias, des peupliers, des cèdres, des saules, des frênes... On peut observer notamment de beaux rosiers de Phénicie, ainsi que de nombreuses espèces de plantes.
Il faut noter cependant que les tournées dans le domaine ne sont pas autorisées en week-end. Ceux qui souhaiteraient explorer cette belle propriété en semaine devraient obtenir un laissez-passer du couvent avant d’être admis sur les lieux. Par contre, la ferme est ouverte au public même en fin de semaine. Les enfants sont généralement ravis de découvrir les animaux, notamment les vaches, les paons, les pintades, les oiseaux de la volière. Ils peuvent expérimenter la vie d’une ferme le temps d’une journée. La ferme du couvent des pères jésuites de Taanayel est une destination privilégiée pour les écoles.
Après une promenade agréable, il est possible de faire ses achats au couvent. Dans la ferme, qui compte 160 têtes de bovins, sont fabriqués des fromages et autres produits laitiers de qualité, sans additifs d’aucune sorte : lait, yaourt, labné... Le couvent est doté de tout le matériel nécessaire pour la fabrication et la conservation des fromages, notamment les goudas hollandais, certains d’un âge vénérable (c’est pratiquement le seul fromage qui se consomme vieux). Pour les connaisseurs, il est conseillé d’essayer le gouda au cumin. Ces produits portent la marque « Laiterie du couvent de Taanayel », un nom souvent plagié par ailleurs. Dans la boutique du couvent sont également vendus des produits qui proviennent de producteurs de l’extérieur du domaine, mais qui sont sélectionnés pour leur qualité.

Un lieu de retraite spirituelle
Au niveau de l’agriculture, le couvent privilégie les vignes, les arbres fruitiers et le fourrage, dont le maïs et le blé, duquel on extrait la paille, si utile pour l’élevage. Le père Brouwers insiste sur la vocation éducative du couvent en matière agricole : non seulement la faculté d’agronomie de l’Université Saint-Joseph se trouve à quelques mètres de la propriété, et ses étudiants peuvent profiter de la ferme et observer son fonctionnement, mais des sessions de formation pour agriculteurs sont également organisées sur les lieux. « Nous suivons de près l’évolution en matière d’élevage des vaches laitières, explique le père Brouwers. Pour être en mesure de nous adapter au changement mondial en termes d’élevage, nous sommes en contact avec des organismes spécialisés en France et en Hollande. »
Toutefois, quand on parle du couvent des pères jésuites de Taanayel, il ne faut pas oublier qu’il s’agit traditionnellement d’un lieu d’accueil, de rencontres et de retraite spirituelle. L’hospitalité des pères aidant, le domaine est recherché pour les rencontres à caractère religieux et social durant les week-ends, organisées, bien sûr, après les contacts nécessaires et l’obtention d’une autorisation. Il existe aussi près du couvent un endroit très fréquenté des visiteurs, toutes confessions confondues : un sanctuaire dédié à la Sainte Vierge, précédé d’une belle allée boisée. Il s’agit d’un endroit tranquille qui respire la spiritualité. La statue de la Vierge attire beaucoup de monde, notamment de nombreux groupes d’écoliers, durant le mois de Marie. Spiritualité, découverte de la nature et achat de produits sains, une visite au couvent jésuite de Taanayel combine tout cela. Sans compter qu’il s’agit là d’une sortie idéale pour tous les membres de la famille dans un site d’une beauté attachante, qui fait depuis longtemps partie du patrimoine de la Békaa.
Suzanne BAAKLINI
Les établissements scolaires et universitaires ont fermé leurs portes. Les examens de fin d’année sont terminés et l’heure des grandes vacances a sonné. Comme chaque année, un même problème se pose aux pères et aux mères de famille : comment meubler le temps libre et organiser les loisirs des enfants ? D’une manière plus générale, comment un groupe d’amis...