Et il n’avait pas commencé moins fort, puisque d’entrée de jeu, le ministre joumblattiste a vertement dénoncé, dans une autocritique somme toute assez surprenante, la façon dont les décisions sont prises puis gérées au sein du Conseil des ministres dont il est un des ténors. « Une décision est prise à l’intérieur puis modifiée à l’extérieur, ou alors les gens changent d’avis, ou alors nous revenons nous-mêmes sur notre décision, ou alors celle-ci n’est pas appliquée, etc. Il y a tout de même un minimum de crédibilité à préserver », a asséné Ghazi Aridi. « Nous avons notre avis, et il n’est pas nécessaire que tout ce que nous soumettons soit bon. Mais au moins que l’on débatte, et lorsque l’on prend une décision – que ce soit au sujet des carrières ou pas –, eh bien qu’on l’applique. Sinon, à quoi tout cela peut bien servir ? Pourquoi sommes-nous toujours si forts lorsqu’il s’agit d’improviser des décisions ? » a-t-il ajouté. Interrogé sur le point de savoir pourquoi il ne faisait pas entendre sa voix en Conseil des ministres, le ministre de la Culture a déclaré que l’extrême et ultime mesure serait de dire « nous partons » – nous quittons le gouvernement. « Et Walid bey répète : “Faites en sorte que l’on n’en arrive pas là”. Dans tous les cas, nous essayons toujours d’arriver à une harmonie totale entre nos convictions et nos prises de position », a indiqué Ghazi Aridi. Qui a refusé de commenter les menaces de Walid Joumblatt de retirer ses ministres du gouvernement Hariri, assurant que cela était du ressort du chef du PSP.
Enfin, sur le point de savoir si le bloc joumblattiste allait opter pour la motion de défiance ou le départ du cabinet, le ministre Aridi a souligné que la décision était liée aux circonstances politiques d’une part, et aux concertations et au timing, de l’autre. « Nous n’avons pas à choisir entre l’une ou l’autre de ces options », a-t-il précisé, après avoir rappelé que malgré son alliance électorale avec Rafic Hariri en 2002, il a été, il est et il restera à 100 % membre du PSP. Fidèle donc à la ligne politique du seigneur de Moukhtara.
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