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Conseil des ministres - Réouverture du dossier des médias Lahoud réaffirme les réserves du Liban au sujet de « la feuille de route »

Le chef de l’État a réaffirmé l’opposition du Liban à la « feuille de route » et son attachement aux fondements de la conférence de Madrid et de l’initiative de paix arabe lancée au sommet de Beyrouth en mars 2002. Le général Lahoud s’exprimait lors de la réunion du Conseil des ministres, qui s’est tenue hier, sous sa présidence. Une réunion que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, et de nombreux ministres, ont qualifiée de « calme » et de « productive », et au cours de laquelle il a été décidé, entre autres, de demander l’ouverture d’une enquête sur des informations publiées par des médias et portant atteinte aux chefs de l’État et du gouvernement.
À l’ouverture de la réunion, le général Émile Lahoud devait exposer aux ministres les résultats de la visite du chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov, mercredi à Beyrouth, réaffirmant la position du Liban sur le dossier régional. Il a notamment indiqué que M. Ivanov était favorable à la requête de Beyrouth, qui souhaite un rôle russe et européen plus dynamique en vue du déblocage du processus de paix, sur base des principes de Madrid, des résolutions internationales et de l’initiative arabe de paix. Le président Lahoud a indiqué qu’il a expliqué à son hôte que « la feuille de route » concerne les Israéliens et les Palestiniens seulement et que le Liban et la Syrie ne sont concernés que par la conférence de Madrid, les résolutions internationales et l’initiative arabe de paix. Il a mis en garde contre des résolutions et des accords conclus aux dépens du Liban et susceptibles de déboucher sur l’implantation des Palestiniens dans le pays.
De sources ministérielles, on apprend que le président a ensuite soumis au débat l’affaire de la demande de Bagdad de récupérer les fonds irakiens déposés auprès de banques libanaises et évalués à près de 500 millions de dollars. Cette demande avait été récemment présentée à la Banque centrale. Au terme du débat, il a été décidé de charger le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, d’établir une étude sur la conformité de cette demande aux lois internationales et libanaises, d’autant qu’il faudra tenir compte, selon le général Lahoud, des sommes dues par l’ancien régime irakien à des hommes d’affaires libanais.
Selon les mêmes sources, le chef de l’État a évoqué le dossier des médias, relevant la publication d’informations comportant des accusations contre des responsables sans qu’elles ne soient étayées de preuves. Il a souligné la nécessité d’appliquer la décision du Conseil des ministres de charger le ministre de l’Information de saisir le parquet pour qu’il enquête avec les médias qui publient ce genre d’informations. En l’absence du ministre concerné, qui se trouve à l’étranger, c’est M. Tabbarah qui devra prendre contact avec le parquet.

« Les violations de la loi »
Cette démarche, explique-t-on de mêmes sources, se justifie par le fait qu’un quotidien a fait état, en parlant du dossier des carrières, d’intérêts communs entre un ministre proche du chef de l’État et le président d’un important bloc parlementaire, qui souhaitent importer du gravier et que plusieurs autres médias ont rapporté des propos de M. Najah Wakim, ancien député, qui avait accusé le président égyptien, Hosni Moubarak, et M. Rafic Hariri de s’être associés au commerce de l’opium pour financer l’armement des combattants afghans. Le général Lahoud et M. Hariri ont tous deux mis l’accent sur les « violations répétées de la loi par les médias ».
Le Conseil des ministres s’est ensuite attaqué à son ordre du jour. La révision à la baisse des jours fériés, qui doivent passer de 22 à 14, a été ajournée en attendant que les autorités religieuses soient consultées sur la question. Ce sont MM. Bahige Tabbarah et Assaad Diab qui doivent prendre contact avec elles.
L’examen du dossier relatif aux écoutes téléphoniques a été également reporté. Le général Lahoud a en effet estimé qu’il nécessite un examen plus approfondi, vu certaines informations techniques qui requièrent l’avis d’experts.
Lorsque le Conseil des ministres a attaqué ensuite la demande du ministère du Travail d’accorder une avance du Trésor de 25 milliards de livres à la CNSS pour financer le département, ouvert il y a quelques mois, des non-salariés inscrits à la Caisse, le chef de l’État a proposé qu’une réunion spéciale soit consacrée à la CNSS. Il a aussi proposé la formation d’une commission ministérielle, qui aura pour mission d’examiner la facture médicale du Liban, en faisant remarquer que de nombreuses études élaborées par des organismes spécialisés, dont l’OMS, ont montré que cette facture est extrêmement élevée par rapport à d’autres États. Présidée par M. Issam Farès, la commission est formée des ministres de la Santé, du Travail, de la Défense et des Affaires sociales, ainsi que deux ministres d’État, Karam Karam et Michel Moussa, qui sont médecins.
Au terme du débat, décision a été prise de verser à la CNSS la somme de 15 milliards de livres, due par l’État.
Le Conseil des ministres a en outre décidé de confier à une société internationale de consultations d’effectuer une étude sur l’eau au Liban, en coordination avec les responsables du ministère de l’Énergie et de l’Eau. Cette étude formerait une sorte de plan directeur des ressources hydrauliques, d’autant, a expliqué M. Hariri, qu’il n’existe pas de données concordantes sur l’eau au Liban, dans la mesure où chaque organisme spécialisé dans ce domaine a ses propres rapports. Pour M. Hariri, il est impératif que le ministère de l’Énergie et de l’Eau sollicite le recours d’un consultant international qui rassemblerait toutes les informations nécessaires, sur lesquelles il pourra se fonder pour établir ses plans dans le domaine hydraulique.
Cette mesure est d’autant plus importante, a-t-il dit, qu’on prétend que le Liban dispose d’une quantité considérable d’eau qu’il n’utilise pas. « Nous devons prouver, a ajouté le chef du gouvernement, que nous n’avons pas d’excédents, sans compter que le nombre des Libanais va en croissant et que de nombreux émigrés pourraient rentrer si la situation régionale s’améliore, ce qui signifie que nous allons avoir besoin de quantités supplémentaires d’eau. »
Le général Lahoud devait dans le même temps mettre l’accent sur la nécessité de la mise en application du programme prévu pour la construction des barrages, en raison de son importance.
Avant la clôture de la séance, le Conseil des ministres a pris connaissance de la décision du président de renvoyer au Parlement deux lois récemment votées. La première permet à un groupe de sous-officiers des FSI de bénéficier d’une promotion qu’ils n’avaient pas pu obtenir, contrairement à leurs camarades, et la deuxième se rapporte au budget du département des relations publiques du Conseil des ministres.
Le chef de l’État a réaffirmé l’opposition du Liban à la « feuille de route » et son attachement aux fondements de la conférence de Madrid et de l’initiative de paix arabe lancée au sommet de Beyrouth en mars 2002. Le général Lahoud s’exprimait lors de la réunion du Conseil des ministres, qui s’est tenue hier, sous sa présidence. Une réunion que le chef du...