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CONCERT - Le trompettiste américain au Blue Note Café (*) Richie Vitale, de la belle époque des big bands(photo)

Eau et café pour un trompettiste en veste et cravate, « peut-être une ou deux cigarettes enfermé chez moi, à New York », ajoute-t-il avec un sourire réservé.
Richie Vitale, à l’apparence modeste, manifestement très apprécié des musiciens libanais qui l’accompagnent (Walid Tawil à la batterie, Faure Basulto au piano, Roger Abi Akl à la basse et, de temps en temps, son ami le saxophoniste Tom Hornig, installé depuis quelques années à Beyrouth), a un beau parcours à son compteur d’interprète : « S’il y a deux big bands dans lesquels j’aime particulièrement jouer, ce sont le Franck Sinatra Orchestra et le Village Vanguard Orchestra, confie-t-il, et surtout du temps où Sinatra était vivant. Quoi qu’il en soit, il va sans dire que le plus grand compositeur dans cette catégorie reste Duke Ellington. »
Pour cet interprète impeccable, qui ne s’embarrasse pas d’effets superflus et de tours de force, les combinaisons musicales étranges et l’avant-garde font également partie de ses prestations, sans toutefois les dominer : « Pendant un séjour au Japon pour une série de concerts, j’ai été accompagné d’un flûtiste japonais, se souvient-il. Ça a été une belle expérience, comme toutes les expériences dans le jazz. Quant à la musique libre, j’ai toujours préféré la jouer plutôt que l’écouter. »
À la tête de son quintette, avec Ralph Lalama au saxophone ténor, Tardo Hammer au piano, Philippe Aerts à la contrebasse et Taro Okamoto à la batterie, le trompettiste tente de son côté des formations originales, comme une section de cinq instruments à vent (saxophones alto, ténor et baryton, trombone et trompette) et sa section rythmique piano-basse-batterie.

Bugle et noble personnalité
Quant au bugle (flugelhorn en anglais), c’est à ses deux mentors, Chuck Mangiano mais surtout Art Farmer, qu’il doit sa découverte : « Le public a toujours manifesté beaucoup d’intérêt pour le bugle, poursuit-il, sans doute pour sa texture plus velouté, plus profonde que celle de la trompette ». Quant à lui, il avoue préférer « toujours commencer par s’échauffer à la trompette, qui est plus difficile à jouer que ce cor d’origine allemande, tant dans l’enfoncement des touches que dans les muscles de la bouche qu’il mobilise ».
Une chose est sûre : Richie Vitale est un trompettiste parfait, à la manière et à la belle époque des big bands.
Doté d’un phrasé limpide et d’un souffle puissant (après tout, il faut s’imposer au milieu d’une trentaine d’instruments imposants), alliés à une noble personnalité (il n’hésite pas à quitter la scène pour laisser la vedette à ses accompagnateurs) et pur produit de l’«entertainment » américain, avec des effets crescendo déployés tout au long des deux parties du concert, le trompettiste a de quoi séduire.
Diala GEMAYEL
(*) Jusqu’au 26 juillet. Renseignements et réservations au 01/743857.
Eau et café pour un trompettiste en veste et cravate, « peut-être une ou deux cigarettes enfermé chez moi, à New York », ajoute-t-il avec un sourire réservé. Richie Vitale, à l’apparence modeste, manifestement très apprécié des musiciens libanais qui l’accompagnent (Walid Tawil à la batterie, Faure Basulto au piano, Roger Abi Akl à la basse et, de temps en temps, son...