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Hommage - La grande dame de l’anesthésie-réanimation de l’Hôtel-Dieu de France à l’honneur Marie-Claire Antakly, officier de l’Ordre du Mérite national français(photo)

Venu spécialement à Beyrouth pour l’occasion, le Pr Alain Carpentier, pape de la chirurgie cardiaque, a remis, au nom du président Jacques Chirac et du gouvernement français, les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite français au Pr Marie-Claire Antakly. Un geste en forme d’hommage à la grande dame de l’anesthésie-réanimation de l’Hôtel-Dieu de France.
« Pour rendre hommage à la contribution remarquable que vous apportez, depuis tant d’années, au renforcement de la coopération médicale entre la France et le Liban. Vous vous êtes distinguée par votre parcours professionnel particulièrement brillant, votre collaboration constante avec le monde médical français et par la qualité de vos recherches publiées dans des revues francophones ». Ce sont là les termes de la lettre envoyée par l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier, au Dr Antakly, l’informant de la distinction qui lui est accordée. Pour cette dernière, c’est le couronnement de trente-quatre ans de services pas comme les autres, d’une œuvre ô combien importante au sein de deux institutions (HDF et USJ), au chevet des malades et auprès des étudiants qui sont ses deux priorités. Une reconnaissance largement méritée, venue de loin...
Professeur à la faculté de médecine de l’USJ, chef du département d’anesthésie-réanimation de l’HDF, où elle fonde le premier centre au Moyen-Orient d’évaluation et de traitement de la douleur (1995), ayant été auparavant membre actif dans la création du service de chirurgie cardiaque, faisant équipe avec le Pr Carpentier lui-même, le Dr Béchara Asmar, le RP Jean Ducruet et sœur Bernadette des Saint-Cœurs (1993), Marie-Claire Antakly est membre de plusieurs sociétés savantes internationales et auteurs de nombreuses publications scientifiques. Elle a été deux fois présidente de la Société libanaise d’anésthésie-réanimation où elle est encore très active.
Le parcours de cette petite dame à la crinière blanche, que tout le monde appelle Mimi, est aussi impressionnant que la simplicité désarmante qu’elle dégage. Car faire l’unanimité autour de sa personne est un exploit rare dans un domaine où la concurrence est acharnée et les chapelles nombreuses. Et le Pr Antakly a réussi naturellement cette gageure grâce à sa compétence, évidemment, mais aussi à sa disponibilité, sa générosité spontanée, sa capacité d’écoute, sa discrétion, son amour de la profession et son sens du service du malade.
C’était naturel que ce soit à l’auditorium de l’HDF, sa « seconde famille », comme elle aime à le répéter, que la cérémonie s’est déroulée en présence des RR.PP. Sélim Abou et René Chamussy (respectivement recteur actuel et recteur élu) de l’USJ, de diplomates de l’ambassade de France, du président de l’Ordre des médecins, de personnalités politiques et religieuses, mais surtout, surtout de nombreux collègues étudiants et amis, tous les amis.
C’est une allocution pleine d’humour, d’affection et de respect que prononce le Pr Carpentier, un grand ami du Liban. Il connaît le personnage et apprécie ses qualités professionnelles, morales et de cœur. Il s’est dit ému d’être au Liban pour une circonstance heureuse (il y est déjà venu 12 fois pour des projets médicaux dans des situations difficiles, en pleine guerre), celle de « reconnaître et témoigner du mérite d’une femme exceptionnelle qu’une profession a placée auprès des malades et des démunis, une profession qu’elle a assumée avec un courage tout aussi exceptionnel, qui doit servir d’exemple... C’est pour ces qualités remarquables que la France l’honore aujourd’hui et avec elle son équipe et l’HDF », a dit encore Carpentier qui, pour l’occasion, a évoqué « le respect de l’autre et de sa différence dans les relations privilégiées entre la France et le Liban ». Puis, au nom du président de la République française, il lui a décerné les insignes d’officier de l’Ordre du Mérite national.
C’est avec beaucoup d’émotion que le Pr Antakli a pris la parole pour remercier d’abord le Pr Carpentier qui, malgré ses multiples occupations, a fait le déplacement pour la décorer. Elle devait également remercier le chef de l’État et le gouvernement français qui, à travers elle, honorent l’Hôtel-Dieu de France et l’USJ. Puis elle devait brosser un bref historique de son parcours qui est en fait celui de l’anesthésie-réanimation tant à l’Hôtel-Dieu que dans d’autres institutions du pays : « En 1967, nous étions 23 anesthésistes au Liban. Aujourd’hui, en 2003, nous sommes 270 dont plus d’une centaine de francophones en majorité de l’USJ dont 13 à l’HDF… », a-t-elle dit. N’oubliant personne, elle s’est adressée à ses collègues, aux recteurs qui se sont succédé et à sa famille qui l’a soutenue assumant ses longues absences, surtout pendant la guerre où, souvent, elle avait élu domicile à l’hôpital pour de longues périodes.
L’émouvant témoignage est venu de son service et des infirmières. Ses collègues l’ont remerciée pour son enseignement comme pour l’enthousiasme qu’elle leur communique, sa présence et son soutien permanent : « Elle est de ceux qui ne trébuchent pas, qui ne s’arrêtent pas, allant droit de l’avant. Un soleil en plein hiver », ont-elles dit.
Un cocktail a suivi la cérémonie, préparé par le service de restauration de l’HDF. Jamais cérémonie d’hommage officiel n’aura été aussi informelle, cordiale et chargée d’émotions.
Cela ressemblait bien au personnage.

M.C.
Venu spécialement à Beyrouth pour l’occasion, le Pr Alain Carpentier, pape de la chirurgie cardiaque, a remis, au nom du président Jacques Chirac et du gouvernement français, les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite français au Pr Marie-Claire Antakly. Un geste en forme d’hommage à la grande dame de l’anesthésie-réanimation de l’Hôtel-Dieu de...