Diplomatie - Battle et une délégation palestinienne reçus au palais Bustros Obeid : Les nominations ne sont pas idéales, mais j’ai essayé de réparer les injustices

Les visiteurs se succèdent au palais Bustros, mais les propos du ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, sont les mêmes, défendant les constantes libanaises. À l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, qu’il a reçu hier, mais aussi à la délégation palestinienne du FDLP, venue lui remettre un mémorandum sur la situation dans les territoires occupés et dans les camps de réfugiés au Liban, M. Obeid a insisté sur l’importance du dialogue et la nécessité d’une paix globale. M. Battle a évoqué, de son côté, devant les journalistes, sa récente tournée auprès des Américains d’origine libanaise, afin de les pousser à investir au Liban. « J’ai rencontré des milliers de Libanais, qui ont tenu, malgré l’exil, à conserver leur richesse culturelle. Je tiens d’ailleurs à remercier le ministre et l’ambassadeur aux États-Unis ainsi que les consuls du Liban qui m’ont aidé dans toutes les étapes de ma tournée. » Pressé de dire s’il a reçu des engagements fermes et s’il a une idée du montant des investissements escomptés, M. Battle a refusé d’avancer des chiffres, se contentant de déclarer que les contacts devraient se poursuivre tout au long de l’été et que les résultats concrets sont prévus à moyen et long terme.
M. Obeid a ensuite reçu une délégation du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), qui a mis l’accent sur la gravité de la situation dans les Territoires et qui a affirmé que les violations répétées par Israël de la trêve mettent celle-ci en danger et que la rue palestinienne est au bord de l’explosion. La délégation a ainsi dénoncé les manœuvres israéliennes pour pousser les Palestiniens à s’entretuer, et elle a insisté sur la nécessité d’instaurer un dialogue interpalestinien profond et global afin de sortir de l’impasse actuelle causée par la formation du gouvernement d’Abou Mazen et l’adoption de la « feuille de route ».
La délégation a remis au ministre Obeid un mémorandum sur les conditions de vie des Palestiniens dans les camps, proposant la création d’une commission qui serait chargée de gérer leur situation, de veiller à la sécurité et d’établir avec les autorités libanaises un dialogue sérieux, visant à déjouer les plans d’implantation et à dissiper le malaise général que connaissent actuellement les réfugiés palestiniens au Liban.
M. Jean Obeid s’est aussi entretenu avec une délégation des ambassadeurs qui ont bénéficié des dernières permutations afin de leur donner les ultimes directives libanaises, avant qu’ils ne prennent leurs fonctions à l’étranger. Le ministre des Affaires étrangères a saisi cette occasion pour rendre hommage aux diplomates libanais qui, à ses yeux, jouissent d’un haut niveau de compétence.
Abordant le thème des dernières nominations diplomatiques, M. Obeid a déclaré qu’elles étaient les meilleures possible dans le contexte actuel. « Les obstacles que j’ai dû affronter étaient dus à un cumul de vieux contentieux, dans lesquels je n’ai absolument rien à voir et qui ont lésé de nombreux diplomates. J’ai fait de mon mieux pour tenter de réparer les injustices. Je n’ai peut-être pas réussi à cent pour cent, mais je ne désespère pas de me rattraper » en exerçant une justice tardive. « La formule libanaise, malgré sa complexité, reste la meilleure », a ajouté le ministre, qui a insisté sur le besoin d’apprendre chaque jour pour suivre la marche du monde.