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« Opera in the Park » Chant lyrique : le Liban sur la bonne voie(PHOTO)

Wayne Kalil, Australien d’origine libanaise, et sa femme, la soprano Penny Pavlakis, née à Sydney, se sont juré de donner au Liban son premier opéra. Vaste et ambitieuse tâche, mais quand on connaît l’histoire de l’Irlandais Fitzcarraldo, que le réalisateur Werner Herzog a magnifiquement mise en scène en 1981 dans un film du même nom – celle d’un fou d’opéra qui a réussi à réaliser un rêve : faire venir les grands interprètes européens du genre dans un coin perdu et inaccessible de l’Amazonie et les y faire chanter – , quand on connaît cette histoire, on se dit que tout est possible.
C’est aussi la conviction de ce couple, dont la cheville ouvrière est assurément Penny Pavlakis, qui a offert samedi dernier au public beyrouthin une version adaptée du désormais célèbre « Opera in the Park », initiative des amateurs de chant lyrique pour faire découvrir celui-ci à des auditeurs qui y sont habituellement peu sensibles.

Trois poulains
et soprano de qualité
Avec ses trois poulains (qui étaient quatre il y a encore quelques mois, mais le monde du chant est impitoyable), Penny Pavlakis a présenté un programme des plus populaires, pour respecter la règle du jeu d’ « Opera in the Park » mais aussi pour s’assurer l’attention du public libanais, assez peu connaisseur en la matière, sauf rarissimes exceptions. La première partie a donc été assurée par les ténors Camille Hanna et Harout Jamgotchian et le baryton Rony Scheib. Ceux-ci ont interprété les standards jamais éculés du répertoire italien et sont passés au crible de l’applaudimètre de spectateurs qui les connaissent désormais plutôt bien. Il va sans dire que l’affection et l’estime vont depuis longtemps à l’enjoué et talentueux Camille Hanna, qui continue d’avancer sur son chemin, avec sagesse et innocence tout à la fois. Beaucoup plus réservé mais prometteur lui aussi, Rony Scheib s’attire, et c’est un point gagnant, les faveurs des dames, possédant un atout physique. Harout Jamgotchian enfin, peut-être moins habité par la foi que ses collègues, a quelque peu déçu. Une délicate parenthèse a été assurée par la jeune Marie Abou Khaled, qui a apposé une touche féminine au tableau du trio, avant l’arrivée de Penny Pavlakis. Accompagnés par un ensemble de professionnels, avec une mention spéciale pour la pianiste Renata Gniatkowska, les trois mousquetaires libanais ont montré leurs capacités. Reste seulement à espérer qu’ils ne se contenteront pas de leurs acquis, bien sûr certains, mais à améliorer obligatoirement, tout simplement parce que ces artistes ambitionnent de rentrer par la grande porte de l’opéra mondial. La seconde partie a, quant à elle, permis aux mélomanes et autres amateurs de renouer avec le talent de Penny Pavlakis, soprano lyrique de qualité, capable de passer des airs d’Adriana Lecouvreur au Summertime de Gershwin. Une bonne et belle soirée en somme, qui laisse augurer le meilleur pour l’avenir de l’Opéra national du tandem Pavlakis-Kalil, qui n’a plus qu’à croiser les doigts et à ne pas céder aux sirènes de la force d’inertie, qui gangrène la grande majorité des projets créés au Liban.
Diala GEMAYEL
Wayne Kalil, Australien d’origine libanaise, et sa femme, la soprano Penny Pavlakis, née à Sydney, se sont juré de donner au Liban son premier opéra. Vaste et ambitieuse tâche, mais quand on connaît l’histoire de l’Irlandais Fitzcarraldo, que le réalisateur Werner Herzog a magnifiquement mise en scène en 1981 dans un film du même nom – celle d’un fou d’opéra qui a...