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Diplomatie - Entretien Obeid-Chareh à Damas Joschka Fischer lundi prochain à Beyrouth

L’Europe intensifie ce mois-ci ses démarches diplomatiques en direction du Proche-Orient, y compris le Liban. Après le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, venu à Beyrouth le 8 juin, le Liban accueillera dimanche prochain le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, puis le 29 juin, son homologue irlandais, Tony Crown, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane.
Simultanément, le Liban et la Syrie continuent de se concerter au sujet des développements régionaux, du processus de paix et de l’attitude à prendre à l’égard de la « feuille de route » israélo-palestinienne. Ces thèmes ont été hier au centre d’un entretien à Damas entre le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, et son homologue syrien, Farouk el-Chareh.
Interrogé par la presse à l’issue de l’entretien, M. Obeid a souligné que la « feuille de route » était source de « problèmes » entre les différentes parties concernées.
« L’avis de la Syrie et du Liban n’a pas été sollicité sur le droit au retour des Palestiniens » réfugiés dans les deux pays, a-t-il observé.
« Les événements en Cisjordanie incitent plutôt à la prudence et à la vigilance », a poursuivi M. Obeid dans une allusion aux violences dans les territoires palestiniens qui empêchent l’application de la « feuille de route », élaborée par le quartette (Onu, États-Unis, Union européenne et Russie).
Mais, a-t-il ajouté, « nous n’entraverons pas la décision du peuple palestinien qui veut créer un État stable, indépendant et viable ».
Pour ce qui est de la visite de Joschka Fischer, il y a, pour le moment, peu d’informations, sinon que le processus de paix occupera tout naturellement la plus grande partie des entretiens que le ministre allemand aura lundi prochain, au lendemain de son arrivée, avec les responsables libanais.
Sur ce plan, on ne sait pas encore si M. Fischer sera porteur d’idées ou de propositions quelconques au sujet du conflit israélo-arabe et de la situation en Irak.
Sur le plan bilatéral, il existe depuis quelques années un contentieux qui n’a pas encore été réglé. Il est relatif à la présence en Allemagne d’une dizaine de milliers de Libanais – essentiellement des chiites du Liban-Sud – en situation irrégulière. Berlin avait pris la décision de les expulser mais Beyrouth avait prié les autorités allemandes de surseoir à cette mesure, en arguant d’abord de l’état de guerre au Liban-Sud – puis, après le retrait israélien, de la difficulté de leur réinsertion économique. Toutefois, on ne sait pas non plus si cette question sera évoquée par le ministre allemand.
Il convient de rappeler que c’est la deuxième visite de M. Fischer au Liban en tant que ministre des Affaires étrangères. Il était venu une première fois à Beyrouth à l’époque du gouvernement Hoss.
À propos de la visite du chef de la diplomatie irlandaise, on a appris qu’elle aura lieu dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient englobant notamment la Syrie, Israël et les territoires palestiniens, la Jordanie et l’Égypte.
Des responsables libanais cités par notre correspondant diplomatique ont indiqué que cette tournée de M. Crown vise à préparer le terrain à la prise en charge par l’Irlande de la présidence tournante de l’Union européenne, qui interviendra le 1er janvier 2004.
Il semble ainsi que le Proche-Orient et, plus particulièrement les pays méditerranéens, sont devenus des passages obligés pour les diplomates de chacun des pays de l’UE qui s’apprête à assumer pendant six mois la présidence de l’Union.
La visite du ministre italien des Affaires étrangères, dont le pays présidera l’UE du 1er juillet au 31 décembre prochains, s’inscrivait elle aussi dans ce cadre. Outre le Liban, M. Frattini s’était rendu en Syrie et dans les pays du Maghreb.
Entre Beyrouth et Dublin, les relations sont plutôt courtes. Sur le plan diplomatique, les deux pays ne disposent pas d’ambassades sur place. L’ambassadeur du Liban à Londres est également accrédité à Dublin. Quant aux intérêts irlandais au Liban, ils sont pris en charge par le consul d’Irlande à Beyrouth, Khaled Daouk.
Quant aux échanges commerciaux, ils donnent la mesure de la minceur des rapports. La valeur de balance commerciale n’excède pas, en effet, les 20 millions de dollars par an. Le Liban exporte en Irlande du vin, de la maroquinerie, de la joaillerie et de l’habillement, et en importe essentiellement du bétail, des produits laitiers, des articles pharmaceutiques et des équipements informatiques.
L’Europe intensifie ce mois-ci ses démarches diplomatiques en direction du Proche-Orient, y compris le Liban. Après le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, venu à Beyrouth le 8 juin, le Liban accueillera dimanche prochain le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, puis le 29 juin, son homologue irlandais, Tony Crown, rapporte notre correspondant...