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Actualités

L’impuissance du Liban de Taëf

Il est clair que le recours au vote en Conseil des ministres pour trancher les sujets de litige entre les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri n’est pas une solution, dans la mesure où aucun des deux n’est à même de garantir la majorité dont il a besoin pour l’adoption de son projet. C’est donc une partie extérieure au gouvernement qui devra intervenir – le président Nabih Berry ou Damas – pour faire pencher la balance. Autant dire que le pouvoir exécutif n’appartient plus ni au chef de l’État, ni au président du Conseil, ni même au collège des ministres.
Quand il avait été question de fonder une nouvelle République en France, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le général de Gaulle avait mis en garde contre ce qu’il appelait le « régime des partis ». De fait, et comme dans le Liban de Taëf, les ministres de la 4e République étaient en réalité les mandataires de leurs partis politiques et de leurs blocs respectifs. Le résultat était souvent désastreux pour le pays, surtout quand il s’agissait de prendre des décisions capitales concernant, par exemple, la guerre d’Algérie. C’est ainsi que, pour survivre, les gouvernements qui se sont succédé en France de 1946 à 1958 ont sans cesse évité d’aborder les points litigieux susceptibles de faire voler en éclats la coalition – souvent fragile – des partis constituant la majorité parlementaire.
Il en va de même pour le Liban de Taëf incapable de prendre des décisions importantes concernant, par exemple, le train des privatisations. Mais alors que les partis français de gauche et de droite s’affrontaient pour des raisons idéologiques, les motivations de nos responsables sont loin d’être toujours aussi nobles et désintéressées...
Bref, qu’il s’agisse de la 4e République, en France, ou de celle de Taëf au Liban, il est évident que, dans les deux cas, le système porte en lui les germes de son impuissance et de son inefficacité.

José JAMHOURI
Il est clair que le recours au vote en Conseil des ministres pour trancher les sujets de litige entre les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri n’est pas une solution, dans la mesure où aucun des deux n’est à même de garantir la majorité dont il a besoin pour l’adoption de son projet. C’est donc une partie extérieure au gouvernement qui devra intervenir – le...