Sur fond de démantèlement de réseaux de malfaiteurs, dans la Békaa en général et à Brital en particulier, les FSI ont célébré hier leur 142e anniversaire en grande pompe. En présence de tous les responsables des services, anciens et en poste, de représentants du chef des SR syriens au Liban et de toutes les unités actives, le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, a lancé une vaste « opération mains propres » au sein du ministère, tout en affirmant que, même s’il reste beaucoup à faire pour éradiquer le crime et le terrorisme, « il n’est pas question d’être laxiste sur les questions de sécurité ou de permettre leur politisation ».
De prime abord, on aurait pu croire à une fête de fin d’année, tant l’atmosphère à la caserne de Warwar paraît bon enfant. Mais quand on pense que tous ces agents de la sécurité, en tenue d’apparat, risquent souvent leurs vies, en accomplissant leur mission, on oublie rapidement leur zèle de bons élèves devant le proviseur et, parfois, leur attitude agressive avec les citoyens. Hier, c’était donc leur fête, et cette année, avec les tempêtes régionales, le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, a voulu donner à la célébration un cachet différent et profiter de l’occasion pour lancer divers messages dans toutes les directions. Le plus important est qu’il n’est pas question d’indulgence avec ceux qui mettent en danger la sécurité.
La cérémonie a commencé à 9h du matin, avec la pose de couronnes de fleurs sur le monument à la mémoire des martyrs des FSI par le ministre Murr et le directeur général des FSI, le général Marwan Zein.
Le général Zein a ensuite prononcé une allocution, dans laquelle il a rappelé que l’action des FSI s’inscrit dans la continuité. « Il faut apprendre du passé pour construire l’avenir et les FSI d’aujourd’hui ont une plus grande responsabilité vis-à-vis de la société. Ce qui nécessite des effectifs plus nombreux, des moyens plus importants et de plus grands sacrifices. Votre direction, le ministère et le gouvernement en général en sont tout à fait conscients et s’emploient à répondre à vos besoins. »
Évoquant la situation régionale, le général Zein a précisé que « malgré ce que disent les armées étrangères désormais proches de nos frontières, pour nous, la seule menace terroriste vient d’Israël. L’État libanais, par la voix de son président et de son gouvernement, a, à maintes reprises, rappelé les principes de base de sa politique. Mais je vous demande à vous de rester disciplinés et fidèles à votre authenticité et garder toujours à l’esprit que vous êtes au service des citoyens et que vous devez les protéger et les aider à préserver leurs biens et leur sécurité ».

« Une minorité qui veut
ternir l’image des FSI »
Le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, a pris ensuite la parole pour déclarer qu’à ses yeux il n’y a pas d’honneur plus grand que celui de servir le peuple et la patrie.
Abordant la récente polémique qui l’avait opposée au vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, M. Murr a ajouté : « Je n’ai pas hésité à me placer sous l’autorité de la loi. Je souhaitais sincèrement que la vérité apparaisse. C’est ce qui s’est produit. Et je vous le déclare aujourd’hui, j’annonce dès maintenant, à l’occasion du 142e anniversaire des FSI, une “opération mains propres” au ministère et dans les institutions qui relèvent de son autorité. Cela ne signifie pas que ces derniers sont des foyers de corruption, mais que les responsables des institutions du ministère, après avoir prouvé qu’ils étaient disciplinés et dignes de confiance, s’emploieront à assainir encore plus le climat interne et à lutter contre une petite minorité qui cherche à ternir l’image des FSI. Certains ont ainsi essayé de transformer nos commissariats en banques pour toucher des chèques sans provision, alors que d’autres ont couru après les carrières. Mais, dès à présent, nous ferons tout pour réduire leur influence. »
M. Murr a appelé chaque ministère et chaque institution publique à assumer ses responsabilités, évitant d’entraîner les FSI dans un climat malsain, alors que leur rôle principal est de faire régner l’ordre et la sécurité. « Cette année sera donc celle où les FSI accompliront pleinement leur mission, et les citoyens jouiront de leur droit à la sécurité, à l’ombre des services d’ordre, d’abord l’armée, mais aussi les FSI, la Sûreté générale, la Sûreté de l’État et les autres institutions. »
Murr a insisté sur le fait qu’à l’heure où la menace terroriste pèse sur l’ensemble de la planète, le Liban reste un pays sûr et stable « grâce aux efforts des services d’ordre. La route est encore longue pour éradiquer complètement le terrorisme et le crime, mais nous n’aurons aucune indulgence envers ceux qui menacent notre sécurité. Notre devoir est de préserver la sécurité, cette même sécurité qui est garante des libertés. Car, sans sécurité, la liberté se transforme en anarchie. De même, nous n’accepterons pas que la sécurité soit politisée et nous nous opposerons à toute tentative de ce genre ».
Le ministre a ensuite appelé les éléments des FSI à n’écouter que leur conscience et à rester proches des gens. « Ne permettez pas à une minorité de ternir votre image et de détruire votre noble travail », a dit le ministre en guise de conclusion.
Après les allocutions de circonstance, les diverses unités des FSI ont procédé à un défilé militaire avec des tableaux symboliques. Le ministre et les principaux responsables au sein du ministère se sont ensuite rendus à Sin el-Fil, pour poser la première pierre du bâtiment destiné au commandement des FSI et à Dbayé, où deux autres bâtiments sont en voie de construction.