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Scandales du cellulaire : nouvelle diatribe enflammée de Hélou contre Hariri

«Si les gens du pouvoir commencent à se mêler de commerce et d’affaires, alors le pouvoir se disloquera, de même que péricliteront les affaires et le commerce. » C’est par ce théorème d’Ibn Khaldoun que le député de Baabda-Aley, Pierre Hélou, a entamé hier sa diatribe contre le Premier ministre, Rafic Hariri. Et c’est comme si ce grand Ibn Khaldoun, a-t-il précisé, « était en train de vivre, heure par heure, chacune de nos tragédies ».
Dernière tragédie en date : un livret édité il y a quelque temps sous le titre éloquent de « Le cellulaire – les plus célèbres scandales du siècle, 400 violations » et qui accuse Rafic Hariri, « clairement et de façon flagrante », a souligné l’ancien ministre, d’avoir commis des actes « horribles et illégaux » concernant le dossier du cellulaire. « J’ai attendu vainement une dénégation ou, à la limite, un démenti, de la part du Premier ministre – ce qui aurait prouvé que tout ce qui a été publié est totalement erroné. Or, rien de tout cela n’a été fait. La question que je pose est alors la suivante : pourquoi le président Hariri n’a pas traduit en justice l’auteur de ce livre ? » a asséné Pierre Hélou. « Et dans le cas contraire – que tout ce qui a été publié est vrai –, et seulement dans ce cas, je pourrais comprendre (son) silence », a-t-il ajouté, « et cela serait très grave ».
L’ancien ministre s’est employé ensuite à relever certains points qui avaient été évoqués en Conseil des ministres lors du précédent cabinet. Il a d’abord rappelé qu’après que le gouvernement Hariri, dont il était l’un des Trente, eut décidé de rompre le contrat avec Cellis et LibanCell – qui avaient, à l’époque, porté plainte contre l’État –, « messieurs Nizar et Ali Dalloul ont reçu la somme de 114 millions de dollars de la part de la banque du président Hariri, et cela pour l’achat des parts appartenant aux autres actionnaires. Ainsi, la société (LibanCell) appartiendrait sans partage aux deux frères Dalloul », a-t-il accusé. Posant ensuite la question suivante : « Comment peut-on comprendre que le président Hariri donne, à travers une banque qu’il possède, une somme d’argent astronomique à une société avec laquelle il a rompu le contrat qui la liait à l’État et qui est, de surcroît, en procès avec l’État ? C’est comme si tout cela signifiait que le président Hariri était assuré d’avance que cette société allait gagner contre l’État et qu’elle allait continuer à gérer, quoi qu’il arrive, le secteur de la téléphonie mobile », a affirmé Pierre Hélou. En rappelant qu’il s’était opposé – et à plusieurs reprises – au chef du gouvernement sur ce sujet, au cours des réunions du Conseil des ministres.
Deuxième point – deuxième « surprise » – soulevé par le député de Baabda-Aley : la réaction des ministres et des députés haririens qui ont critiqué les chiffres établis par le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, selon lequel ce secteur ramène rien moins que 45 millions de dollars par mois. Ces ministres et ces députés ont été jusqu’à affirmer, ajoute Pierre Hélou, que ce montant est « exagéré et irréel », et que les véritables chiffres sont bien en-deçà. « Et là je voudrais redire, en me basant sur mon expérience dans le domaine financier, que c’est la première fois de ma vie que j’entends un responsable politique ramener à la baisse, et avec insistance, les recettes d’un secteur que l’État souhaite vendre. Sachant que la logique aurait dicté un comportement tout à fait à l’opposé de celui-ci », a-t-il souligné.
Troisième point : « Le dynamitage volontaire de la part du président Hariri de la proposition du ministre Cardahi visant à contrôler les rentrées des deux sociétés de téléphonie mobile, et ce, dans le but de gagner du temps et engranger le maximum de bénéfices au détriment de l’État. Et le président Hariri possède tous les moyens pour retarder ce genre d’opérations » Pierre Hélou dixit. « Ces trois points ne sont pas suffisants pour dévoiler tous les dessous de ce dossier qui ressemble à une caverne d’Ali Baba, à l’heure où les Libanais ploient sous une véritable chape de plomb économique », a-t-il conclu, promettant de nouveaux détails dans les prochains jours.
«Si les gens du pouvoir commencent à se mêler de commerce et d’affaires, alors le pouvoir se disloquera, de même que péricliteront les affaires et le commerce. » C’est par ce théorème d’Ibn Khaldoun que le député de Baabda-Aley, Pierre Hélou, a entamé hier sa diatribe contre le Premier ministre, Rafic Hariri. Et c’est comme si ce grand Ibn Khaldoun, a-t-il...