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Vie politique - Le chef de l’État veut débloquer la situation en s’en remettant à la Constitution Lahoud déterminé à soulever en Conseil des ministres les sujets « litigieux »

Le président de la République, Émile Lahoud, est entré hier de plain-pied dans le feuilleton dramatique à rebondissements qui secoue le gouvernement en place depuis sa naissance, dans une tentative de sa part de débloquer la situation en plaçant le cabinet devant ses responsabilités. Pour ce faire, M. Lahoud ne s’est pas embarrassé de détours. Il s’est au contraire proposé de jeter sur la table, dès la prochaine séance du Conseil des ministres, tous les sujets qui fâchent, dans l’espoir qu’ils recevront le traitement adéquat permettant à l’État de se remettre à fonctionner à peu près normalement.
Selon les visiteurs du palais de Baabda cités par les agences de presse locales, le chef de l’État a estimé qu’en règle générale « le recours à la Constitution en régime démocratique est le fondement sur lequel doit reposer le traitement des diverses questions posées ».
Pour M. Lahoud, le Conseil des ministres devrait toujours agir en tant qu’« institution cohérente », dans la mesure où la Constitution lui octroie l’exercice du pouvoir exécutif. Il en ressort que les décisions du Conseil des ministres sont « contraignantes » et qu’en conséquence, « nul ne pourrait, sous quelque considération que ce soit, entraver leur exécution sous peine de porter atteinte au texte de la Constitution », a-t-il souligné.
Poursuivant dans le même sens, le chef de l’État a estimé qu’on ne pouvait accoler à toute question soumise au Conseil des ministres le qualificatif de « litigieux » ou de « consensuel » que sur la base du déroulement des discussions en Conseil des ministres et « non pas en se fondant sur l’humeur des personnes ou sur les intérêts politiques ponctuels ».
« De là, a ajouté M. Lahoud, la nécessité de faire en sorte que les décisions prises en Conseil des ministres, quels que soient les sujets sur lesquels elles portent, soient immédiatement exécutoires, qu’elles aient été adoptées de façon consensuelle ou à la suite d’un vote. » « Tout obstacle placé devant l’exécution de ces décisions équivaut à un obstacle à la Constitution », a-t-il dit.
Se fondant sur ces considérations, ainsi que sur son droit constitutionnel à soumettre au Conseil des ministres des sujets ne figurant pas à l’ordre du jour (lequel est établi par le Premier ministre), M. Lahoud a indiqué, toujours selon les propos rapportés par ses visiteurs, qu’il comptait demander, lors de la prochaine séance du Conseil, l’examen des sujets qui ont été qualifiés de « litigieux ».
Il a expliqué avoir choisi cette « approche constitutionnelle », car c’est, selon lui, « la seule permettant d’assurer le fonctionnement de l’État et d’empêcher que ce dernier ne devienne l’otage des relations personnelles entre les responsables ».
Sur ces relations, M. Lahoud a souligné qu’il faudrait qu’elles puissent maintenir leur « limpidité », en dépit des tiraillements quotidiens.
Sur un tout autre plan, le chef de l’État a rappelé hier que la demande de libération des prisonniers détenus par Israël, en particulier les Libanais, est « l’une des constantes auxquelles le Liban demeure attaché en vue de mettre fin au conflit israélo-arabe ». Il s’agit, a-t-il ajouté, de « l’un des fondements d’une paix juste, globale et durable au Proche-Orient ».
M. Lahoud a tenu ces propos devant une délégation du Fonds d’assistance légale aux Palestiniens, un nouvel organisme dont l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss, préside le conseil de surveillance.
Se félicitant de la création de ce fonds, qui constitue selon lui une initiative importante pour la défense des droits des prisonniers, le président de la République a fait savoir à M. Hoss que le Liban soutiendra tout effort visant à alléger les souffrances de ces détenus et à créer les conditions nécessaires à leur libération.
Le chef de l’État devait par ailleurs recevoir l’ancien vice-président du Conseil Michel Murr, avec qui il a procédé à un tour d’horizon de la situation politique intérieure ainsi que de la conjoncture régionale.
M. Lahoud s’est d’autre part entretenu avec les ministres de l’Information, Michel Samaha, et de la Jeunesse et du Sport, Sebouh Hovnanian. Il a également rencontré les députés Antoine Haddad, Nasser Kandil et Nader Succar.
Le président de la République, Émile Lahoud, est entré hier de plain-pied dans le feuilleton dramatique à rebondissements qui secoue le gouvernement en place depuis sa naissance, dans une tentative de sa part de débloquer la situation en plaçant le cabinet devant ses responsabilités. Pour ce faire, M. Lahoud ne s’est pas embarrassé de détours. Il s’est au contraire...