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Actualités

Social La Sûreté ne voit pas de différence entre un handicapé et une « personne saine »

L’histoire de Joseph et Charbel, les deux jeunes handicapés physiques qui ont été empêchés par la Sûreté générale (SG) de se rendre en pèlerinage à Lourdes (notre édition du mercredi 14 mai 2003), parce qu’ils n’étaient pas munis d’une exemption du service militaire, a suscité l’indignation de nombreux lecteurs, qui ont pris contact hier avec L’Orient-Le Jour. L’un d’eux, outré par la réaction des autorités, a même avancé l’idée d’une collecte de fonds, à laquelle il s’est dit prêt à contribuer, pour financer le voyage de Charbel, de Joseph et de sa sœur Lina, également handicapée. Mais l’affaire ne semble pas avoir ému outre mesure la direction de la Sûreté générale, qui s’est contentée de souligner sèchement, dans un communiqué, que ses fonctionnaires sont tenus d’appliquer le règlement, et qu’à l’aéroport, un handicapé reste une personne saine. « Les fonctionnaires de la Sûreté générale, à l’AIB, appliquent les règlements et les lois et ne sont pas tenus, à l’instar des employés des aéroports dans le monde entier, de les interpréter», indique le communiqué de la SG, en expliquant que les documents permettant à une personne de voyager doivent être complets. « Cette question ne peut pas être abordée en fonction du point de vue du voyageur ou de son état, qu’il s’agisse d’une personne ordinaire ou importante, en bonne santé ou malade », poursuit le communiqué, rappelant que chaque voyageur doit être muni d’un passeport, d’un visa d’entrée au pays où il se rend, et être dans « une situation légale, en conformité avec les lois libanaises ». « Les employés de la Sûreté générale à l’AIB ne sont naturellement pas autorisés à prendre une initiative quelconque pour faciliter le départ d’un passager lorsqu’il n’est pas en possession des documents requis. Les personnes concernées (comprendre les familles des deux jeunes gens) auraient mieux fait de régulariser leur situation, conformément aux règles, avant de se rendre à l’aéroport et d’embarrasser l’employé (de la Sûreté) ou d’exploiter leur état de santé. À l’AIB, un voyageur handicapé reste une personne saine au même titre que son accompagnateur. Une infirmité ne peut pas servir de prétexte pour ne pas avoir les documents de voyage nécessaires », conclut le communiqué. Sauf que Joseph avait tous les documents : un passeport, un visa, une carte officielle de handicapé et même un papier de l’armée précisant que le jeune homme est fils unique – donc forcément exempté du service militaire indépendamment de son handicap – et qu’il peut circuler en toute liberté. S’il faut cependant justifier à tout prix un règlement tordu, alors, bien sûr, toutes les explications sont permises. Après tout, c’est bien la loi du plus fort qui prévaut.
L’histoire de Joseph et Charbel, les deux jeunes handicapés physiques qui ont été empêchés par la Sûreté générale (SG) de se rendre en pèlerinage à Lourdes (notre édition du mercredi 14 mai 2003), parce qu’ils n’étaient pas munis d’une exemption du service militaire, a suscité l’indignation de nombreux lecteurs, qui ont pris contact hier avec L’Orient-Le Jour....