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Le président iranien a littéralement séduit ses interlocuteurs

Les Libanais, classe politique en tête, ont généralement été séduits par la personnalité et « la vision globale » (dixit Joumblatt) dont le président iranien semble doué. Ce dernier a continué hier à recevoir des visiteurs dans l’espace de temps qui était imparti à ce genre de rencontres. Le président de la République islamique d’Iran a en outre lui-même rendu une visite protocolaire, hier, au Premier ministre, Rafic Hariri, à Koraytem. Le président Khatami a consacré une partie de son après-midi à l’accueil d’un certain nombre de visiteurs, dont le métropolite de Beyrouth, Élias Audeh, le cheikh Akl druze, Bahjat Ghaïth, le chef du PSP Walid Joumblatt, le comité de suivi de l’affaire de l’imam Moussa Sadr au complet, dont fait partie notamment le mufti jaafarite, cheikh Abdel Amir Kabalan, son président, le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, et le président du parti Kataëb, Karim Pakradouni. « J’ai aimé en Khatami son amour pour le Liban, a déclaré le métropolite de Beyrouth, à l’issue de son entretien. Nous avons, a-t-il poursuivi, parlé de la liberté, que nous avons considérée comme la première grâce conférée à l’homme par le Créateur. J’ai moi-même soif de liberté pour mon pays le Liban, et j’ai estimé très haut ce cri de soif d’éthique qu’il a poussé hier. Voilà un homme politique, un homme de religion et un homme tout court en tous points unique (...) Prions pour qu’au Liban, la liberté soit libre. » Pour sa part, cheikh Bahjat Ghaïth a affirmé : « Il s’agissait d’une rencontre d’ordre spirituel. Nous avons parlé de la force de l’esprit, de la foi et de la raison dont l’homme arabe et le musulman doivent être ornés en ces jours. » À l’issue de son entretien, M. Walid Joumblatt, qui était accompagné du vice-président du PSP Doureïd Yaghi, a affirmé : « Je pense que le message du président Khatami hier et aujourd’hui à la Chambre des députés est très important, notamment en ce qui concerne l’importance de la démocratie (...) En fin de compte, il est impossible de gouverner tout seul (...) très rares sont les personnalités qui, dans le monde arabe et islamique, possèdent une telle culture politique et une telle hauteur de pensée. J’espère que nous profiterons de ses leçons. » Le chef du PSP a offert au président iranien le récent ouvrage d’Emmanuel Todd, Après l’Empire, essai sur la décomposition du système américain. Selon M. Joumblatt, cet ouvrage correspond à la vision internationale de M. Khatami. Il traite notamment de la mondialisation de la démocratie par le biais de la culture et « de l’alphabétisation des peuples, par opposition à l’hégémonie et à la globalisation économique à l’américaine ». La clé de l’énigme Sadr Le président Khatami a ensuite reçu le comité de suivi de l’affaire Moussa Sadr au complet, conduit par son président, cheikh Abdel Amir Kabalan. Le comité comprend notamment les ministres Farès Boueiz, Ayoub Hmayed et Karim Pakradouni, les députés Mohammed Fneich, Abdel Rahman Abdel Rahman et Agop Tchoukhadarian, l’ancien ministre Pierre Hélou, les présidents des Ordres de la presse et des journalistes et le secrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien Mohammed Sammak. À l’issue de la rencontre, le ministre Farès Boueiz a notamment déclaré que le comité avait fait part au président iranien de son sentiment que la disparition de l’imam Sadr (1978) « est l’un des facteurs déterminants du coup qu’on a voulu porter à l’unité nationale libanaise (...) dans l’esprit de ce que le président Khatami a lui-même déclaré au Parlement, à savoir que la guerre au Liban a cherché à porter atteinte à la convivialité et à la coexistence entre les cultures, les religions et les communautés ». « Il existe quelques développements sur le plan formel, mais je ne peux en dire plus », a répondu M. Boueiz aux journalistes qui lui demandaient s’il y avait du nouveau sur les circonstances dans lesquelles l’imam Sadr a disparu. Pour sa part, cheikh Abdel Amir Kabalan a été plus direct : « L’énigme ne sera résolue que par les Libyens, et Mouammar Kadhafi plus précisément », a-t-il dit. « Si nous ne trouvons rien, nous placerons l’État face à ses responsabilités », a-t-il ajouté, sans plus de précisions. Notons que le président Khatami s’est également entretenu avec le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, qu’il a invité à visiter Téhéran.
Les Libanais, classe politique en tête, ont généralement été séduits par la personnalité et « la vision globale » (dixit Joumblatt) dont le président iranien semble doué. Ce dernier a continué hier à recevoir des visiteurs dans l’espace de temps qui était imparti à ce genre de rencontres. Le président de la République islamique d’Iran a en outre lui-même rendu une...