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Liban-Iran - Khatami a clôturé sa visite officielle de trois jours « La coexistence libanaise, une perle rare à préserver », souligne le président iranien

Le président iranien Mohammed Khatami a clôturé hier après-midi sa visite officielle à Beyrouth comme il l’avait entamée : par un message marqué d’ouverture, de conciliation et de volonté de dialogue, notamment avec les chrétiens, soulignant à ce propos que le Liban représente un exemple de coexistence intercommunautaire et de dialogue de cultures qu’il s’agit, à ses yeux, de préserver « comme une perle rare ». En ce qui concerne le problème spécifique du Hezbollah, le président Khatami a tenu à préciser que son pays soutiendrait toute décision ou mesure prise par le pouvoir libanais concernant le sort et le rôle du parti intégriste. Il s’est employé à souligner sur ce plan, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue avant son départ (voir par ailleurs), que le Hezbollah est un parti libanais indépendant « qui n’a pas besoin de l’aide de l’Iran ». C’est à 17 heures 30 que le chef de l’État iranien a quitté Beyrouth pour Damas, deuxième étape de sa tournée régionale. Il a été salué à l’aéroport par le président Émile Lahoud, le chef du Législatif, Nabih Berry, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, le Premier ministre Rafic Hariri, le vice-Premier ministre Issam Farès et de nombreuses autres personnalités. Sur le bilan de cette visite de trois jours, une source officielle libanaise a relevé hier soir « la concordance de vues » qui s’est dégagée entre les dirigeants iraniens et libanais au sujet de tous les dossiers qui ont été discutés, tant en ce qui concerne le développement des relations bilatérales que les différents aspects de la conjoncture régionale. De même source, on indique que « les visions libanaise et iranienne étaient concordantes pour ce qui a trait au rôle futur de la Résistance » (le Hezbollah). « La partie iranienne, souligne la source officielle, a insisté sur son engagement (à soutenir) toute mesure prise par l’État libanais au sujet du rôle de la Résistance, de sa présence et de son action ». Toujours au plan interne, la source officielle susmentionnée indique que le président Khatami a souligné au cours de ses nombreux entretiens son « attachement au Liban en tant que formule de coexistence et de centre de dialogue entre les cultures ». « Il a recommandé à tous ceux qu’il a rencontrés d’œuvrer à préserver cette perle rare inestimable (la formule libanaise de coexistence) ». « Le président Khatami, ajoute-t-on de même source, a souligné que Téhéran est déterminé à donner une impulsion au dialogue islamo-chrétien qui est le symbole du Liban. Il a insisté sur le fait que la formule libanaise doit être un exemple qui devrait être appliquée dans les pays qui connaissent une situation et une structure sociale semblables (à celles du Liban). Cette question a été longuement discutée lors de l’entretien entre le président Khatami et le patriarche maronite Nasrallah Sfeir qui a reçu une invitation à se rendre à Téhéran. Au cours de cet entretien, il a été question d’organiser un forum de rencontre islamo-chrétien ». Au niveau régional, les deux parties ont, d’autre part, réaffirmé leur appui à une paix juste et globale au Proche-Orient « sans pour autant brader les droits fondamentaux du peuple palestinien ou le droit à la restitution du Golan et des fermes de Chebaa ». Les dirigeants des deux pays ont, par ailleurs, dénoncé les entraves israéliennes à la « feuille de route », « tout en soulignant leurs réserves au sujet de ce document ». Le communiqué conjoint Notons qu’à l’issue de la visite officielle, le Liban et l’Iran ont publié une déclaration commune portant sur les points suivants : – Les deux parties ont évalué positivement les relations politiques vigoureuses, le patrimoine culturel commun ainsi que les liens historiques et culturels liant les deux peuples dans les deux pays. Elles ont insisté sur la nécessité de poursuivre et d’encourager la coopération bilatérale et ce, en vue de promouvoir davantage les affinités affectives entre les deux peuples. – Les deux parties ont fortement apprécié la résistance du peuple et de l’État au Liban contre l’occupation israélienne, estimant que la poursuite de la résistance pour mettre un terme de manière inconditionnelle à l’occupation et réaliser la totalité des revendications libanaises constitue pour le peuple libanais un droit légitime permettant au Liban de préserver ses eaux, ses richesses naturelles et les hameaux de Chébaa. Les deux parties ont également réclamé la libération de tous les détenus libanais dans les geôles israéliennes. – Les deux parties ont exprimé leur soutien aux droits fondamentaux du peuple palestinien dans sa résistance contre l’occupation israélienne. Elles ont exprimé leur soutien à l’autodétermination des Palestiniens, au retour des réfugiés et à l’édification d’un État palestinien indépendant ayant Jérusalem pour capitale. – Les deux parties ont condamné les menaces proférées à l’encontre de l’Iran, du Liban et de la Syrie, et l’exploitation par Israël des développements internationaux et régionaux en vue de poursuivre son occupation des territoires arabes, notamment du Golan, et d’accroître l’étendue de son agression, abusant de conceptions déformées du terrorisme afin de perpétrer les répressions et les tueries contre le peuple palestinien. – Les deux parties ont exprimé leur opposition à toute forme de terrorisme, notamment le terrorisme d’État. Elles ont appelé à faire une distinction entre le terrorisme et la résistance légale des peuples contre l’occupation. Elles ont également condamné les actes répressifs perpétrés par l’entité sioniste contre le peuple palestinien persécuté et les autres peuples de la région en exploitant les circonstances prévalant dans la région. Elles ont qualifié ces actes de formes flagrantes de terrorisme d’État. – En ce qui concerne les développements dans la région, notamment ceux survenus en Irak, les deux parties ont insisté sur la nécessité de sauvegarder l’unité de l’Irak, son indépendance, sa souveraineté et sa sécurité régionale ainsi que le droit du peuple irakien à disposer de son sort et de son avenir politique par sa volonté libre, loin de toute occupation. Elles ont insisté sur le droit du peuple irakien à constituer un gouvernement national qui incarnerait sa volonté ainsi que ses espoirs, et garantirait son droit à disposer librement de ses ressources naturelles. – Les deux parties ont évoqué l’importance de la stabilité et de la sécurité permanente dans la région, mettant en garde contre les dangers majeurs résultant des armes de destruction massive possédées par l’entité sioniste, appelant à la nécessité d’œuvrer en vue de rendre la totalité du Moyen-Orient dépourvue de pareilles armes, et de mettre fin, dans ce contexte, à la politique de deux poids deux mesures. Les deux parties réclament la promotion du rôle central des Nations unies et leur contribution à l’application des résolutions internationales. – Les deux parties ont exprimé leur attachement au projet de dialogue des civilisations, insistant sur la coordination et la convergence de vues sur ce plan. Elles appellent à la nécessité de promouvoir ce projet au niveau international. La République islamique iranienne a évoqué, dans ce contexte, la formule de coexistence au Liban ainsi que sa diversité confessionnelle, estimant qu’elles présentent un modèle pour la concrétisation d’un tel dialogue. – Les deux parties ont évalué positivement les résultats des réunions économiques communes. Elles ont insisté sur la promotion de la coopération dans ce domaine en vue d’élargir davantage la coordination régionale et internationale. Soucieux de poursuivre les concertations entre les deux parties, le président Khatami a invité le président libanais à effectuer une visite officielle à la République islamique iranienne.
Le président iranien Mohammed Khatami a clôturé hier après-midi sa visite officielle à Beyrouth comme il l’avait entamée : par un message marqué d’ouverture, de conciliation et de volonté de dialogue, notamment avec les chrétiens, soulignant à ce propos que le Liban représente un exemple de coexistence intercommunautaire et de dialogue de cultures qu’il s’agit, à...