Coopération - Le président iranien a évoqué la disparition de l’imam Sadr avec les responsables d’Amal et du Hezbollah Nasrallah assure avoir le soutien sans équivoque de Khatami(photo)

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré hier, à l’issue d’un entretien avec le président iranien Mohammed Khatami, n’avoir pas évoqué avec lui la situation à la frontière libano-israélienne. Il a en outre affirmé qu’il avait reçu le soutien sans équivoque de sayyed Khatami. « Nous n’avons pas examiné la situation à la frontière » avec Israël, a affirmé sayyed Nasrallah en réponse à la question d’un journaliste, qui l’interrogeait à sa sortie de l’hôtel Phoenicia où le chef de l’État iranien l’a reçu. « Mais nous nous sommes penchés sur les développements régionaux et par conséquent sur les menaces qui visent la Syrie, le Liban et le peuple palestinien », a-t-il ajouté avant d’assurer que le président Khatami s’en tenait à une position de « solidarité entre la République islamique, la Syrie, le Liban, la Résistance, le peuple palestinien et tous les gens honorables de la communauté musulmane ». Selon le chef du Hezbollah, « ces menaces ont pour objectif de servir les intérêts de l’entité sioniste au détriment d’autres peuples de la région ». Affirmant qu’il rejetait ces menaces, sayyed Nasrallah a indiqué qu’elles n’étaient pas nouvelles. « L’essentiel est de ne pas plier et de ne pas abandonner nos droits », a-t-il souligné. Par ailleurs, le leader du parti islamiste a tenu à remercier sayyed Khatami pour les efforts qu’il déploie personnellement dans l’affaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons en Libye. La question de l’imam Sadr a été également évoquée lors d’un entretien que le président iranien a eu avec le ministre Ayoub Hmayed, à la tête d’une délégation du mouvement Amal. Sayyed Khatami a souligné à cette occasion l’importance de Moussa Sadr, « fondateur de la Résistance qui a abouti à la libération du Liban et qui a préservé son unité ». Il a poursuivi : « Quand l’imam Sadr a fondé la résistance, il l’a fondée non seulement pour les chiites mais pour l’ensemble des Libanais, et en vue de sauvegarder l’unité nationale libanaise. » « Je suis heureux de l’entente libano-syro-iranienne face à l’agression perpétrée contre la région », a ajouté le président Khatami. Dans sa suite de l’hôtel Phoenicia, le chef de l’État iranien a également reçu le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan. Lors de l’entretien, sayed Khatami a insisté sur l’importance du CSC dans la mesure où cette instance « cimente l’unité nationale entre les Libanais et entre les différentes communautés du pays ». Il a en outre rendu hommage aux prises de position de cheikh Kabalan, à « ses orientations nationales, arabes et islamiques ». À l’issue de l’entrevue, le vice-président du CSC a rapporté certains propos du dirigeant iranien adressés au peuple libanais en l’occurrence : « N’ayez crainte, continuez à résister car votre pays est fort dans son unité et dans les dialogues interreligieux qu’il entreprend, et l’Iran favorise cette orientation. » Puis le président Khatami a successivement reçu les anciens Premiers ministres, Sélim Hoss et Omar Karamé, avant de s’entretenir avec le catholicos arménien, Aram Ier. La conversation entre les deux hommes a notamment porté sur les trois sujets suivants : la participation des membres de la communauté arménienne dans la vie de la République islamique iranienne, la nécessité d’approfondir le dialogue entre les religions et les cultures, la consolidation des relations entre le Liban et l’Iran. Enfin, il convient de noter que le dirigeant iranien a offert à l’hôtel Phoenicia un déjeuner en l’honneur des ulémas libanais. Il devait être en soirée l’hôte à dîner de son homologue libanais, le général Émile Lahoud.