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COLLÈGE LOUISE WEGMANN L’hommage de 25 promotions à Raymonde Abou

C’étaient 350 anciens élèves de 18 à 45 ans, 25 promotions (1978-2002), qui ont fêté, avant-hier samedi, debout, celle qu’ils ont enfin osé appeler Raymonde. Un hommage spontané, avec des quintaux d’émotion et de l’humour à en revendre, à celle qui a dirigé d’une main de fer dans un gant de velours, de 1969 à 2002, le Collège Louise Wegmann. Pour ses anciens « petits », devenus aujourd’hui ses « grands enfants », Raymonde Abou ne s’est pas uniquement contentée de leur permettre d’apprendre, souvent mieux que les autres, l’histoire, les mathématiques, la littérature ou la chimie. Pour eux, c’est elle qui, infatigablement, s’est employée à leur donner en partage une façon de voir et de concevoir la vie – c’est ce que l’on appelle des valeurs, à commencer par la convivialité islamo-chrétienne, l’acceptation de l’autre, ou l’ambition de devenir, pour chacun d’entre eux et dans le respect, le meilleur. Une soirée rythmée par les mots et les hommages des anciens, des projections de diapositives, des témoignages sur vidéo, un gâteau en jaune et blanc – les couleurs de « son » Collège – pour fêter son anniversaire, les regrets des uns et des autres parce qu’elle n’est plus en train de faire la navette entre Bchémoun, Joura et Badaro, et les petites histoires de Mademoiselle Abou, pour mieux comprendre Raymonde. Comme celle-ci, évoquant un jour de bombardements ininterrompus, avec les élèves coincés à l’école, les réfrigérateurs de la cuisine vides, et Raymonde qui va à l’usine la plus proche, acheter des blocs entiers de Kachkaval, et s’en aller faire des sandwiches aux petits. Sauf qu’il fallait les ramener chez eux, ces petits, chez leurs parents. Raymonde Abou a appelé le ministre de l’Intérieur, à l’époque c’était Salah Selman, qui a envoyé les blindés escorter les autocars. Raymonde, elle, escortait les blindés. Une dernière image : Raymonde traversant d’ouest en est pour aller payer ses professeurs – les sacs d’argent cachés sous les piles de cahiers d’élèves. Sa traversée à elle, c’est à mobylette qu’elle la faisait. Assise derrière le livreur de L’Orient-Le Jour.
C’étaient 350 anciens élèves de 18 à 45 ans, 25 promotions (1978-2002), qui ont fêté, avant-hier samedi, debout, celle qu’ils ont enfin osé appeler Raymonde. Un hommage spontané, avec des quintaux d’émotion et de l’humour à en revendre, à celle qui a dirigé d’une main de fer dans un gant de velours, de 1969 à 2002, le Collège Louise Wegmann. Pour ses anciens «...