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CONCERT - Dans la cour du Collège de l’Annonciation (Achrafieh) L’Orchestre symphonique national libanais : sous le signe de la vie(photo)

C’est en grande pompe (musicale) que l’Hôpital Saint-Georges a fêté ses 125 ans (il a été fondé en 1878) avec l’Orchestre symphonique national libanais, sous la houlette de Walid Gholmieh, en un concert unique donné en début de soirée en plein air dans la cour du Collège de l’Annonciation (Achrafieh). C’est en présence du métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, d’un aréopage de dignitaires religieux, de personnalités et de notables de la communauté grecque-orthodoxe qu’un public choisi a pu goûter aux chatoyances orchestrales tout en jetant un furtif regard aux nuages qui passent, aux tuiles rouges cachées par les grands cyprès d’en face et la lumière argentée d’un souriant croissant de lune… Au menu, placé surtout sous le signe de la vie, comme sans nul doute l’emblème de l’Hôpital Saint-Georges, un mélange tous azimuts, coloré et agréable, de pages célèbres, vivaces et lyriques, groupant, sous la même bannière flottant au vent du soir, des œuvres de Rossini, Borodine, Tchaïkovski, Mozart, Brahms, Verdi, Smetana et Ravel. Premières mesures malicieuses et pétillantes avec la musique suave et fluide de Rossini. Lâchée entre les bâtiments brusquement muets, l’ouverture tout en points de fuite du délicieux Barbier de Séville trouvait parfaitement son chemin dans le dédale de nos ruelles encombrées, crevassées et en éternels chantiers… Changement d’atmosphère (et d’horizon !) immédiat avec Borodine contant les heurs et malheurs ainsi que la marche lente et monotone d’une caravane de chameaux Dans les steppes de l’Asie centrale, frayant son chemin vers Ferghana sur fond de deux motifs, l’un occidental, l’autre asiatique. Des solitudes brûlées par le soleil, on émerge vers l’éclat des flots et la fraîcheur d’un lac enchanté. Avec Tchaïkovsky La Danse des fleurs a toute la grâce, la fragilité et le frémissement de deux amants qui se retrouvent en secret. Plus vibrionnante, pleine d’agitation et de fébrilité est l’ouverture (brillante) du Mariage de Figaro du divin Mozart. Suit bien naturellement un Concerto (en la majeur) pour piano et orchestre du génie de Salzbourg. On écoute ici seulement le 3e mouvement, avec en championne des touches d’ivoire, une jeune soliste nommée Ghiwa Sayegh. Du haut de ses quatorze printemps (avec robe longue et cheveux dénoués comme ces petites filles des toiles du quattrocento), faisant taire son trac à coups de respiration maîtrisée, la jeune pianiste a prêté à la partition un charme insoupçonné, celui des premiers émois à travers des notes effleurées avec réserve et pudeur. Après un bref entracte, place aux sémillantes et vives Danses hongroises (n°5 et 6) de Brahms, aux rythmes marqués et accélérés, bien injustement séparées par les trémolos sublimement languissants et crépusculaires du prélude de l’acte I de La Traviata de Verdi. Dans le ton prestement enlevé et un peu esprit des pays de l’Est, combinant spontanéité et fraîcheur, sans faire toutefois fête foraine ou cadences populaires, voilà La Danse des comédiens de Bedrich Smetana. Pour conclure, un morceau attendu, le Boléro de Ravel, une des compositions les plus jouées au monde. Reprenant un thème obsédant, en le colorant à chaque reprise par des timbres nouveaux, Ravel séduit d’emblée l’auditeur avec ces pulsations de la caisse claire. Crescendo en longue progression jusqu’à un éblouissant et explosif tutti final. Explosifs étaient aussi les applaudissements d’un public absolument conquis. Salut des musiciens et pour une communion plus entière, joignant le profane et le sacré, touche de ferveur et de piété avec une prière debout (par les religieux présents), très « orthodoxe », en offrande à saint Georges ! Edgar DAVIDIAN
C’est en grande pompe (musicale) que l’Hôpital Saint-Georges a fêté ses 125 ans (il a été fondé en 1878) avec l’Orchestre symphonique national libanais, sous la houlette de Walid Gholmieh, en un concert unique donné en début de soirée en plein air dans la cour du Collège de l’Annonciation (Achrafieh). C’est en présence du métropolite de Beyrouth, Mgr Élias...