Droits de l’homme - Messe à Bkerké en signe de solidarité avec Geagea en présence de nombreuses personnalités politiques Sfeir : Pas de paix interne sans réconciliation et pardon (photo)

Pour la neuvième commémoration de l’arrestation, le 21 avril 1994, du leader des Forces libanaises, M. Samir Geagea, une messe solennelle a été célébrée dimanche dernier à Bkerké en signe de solidarité avec le leader des FL. L’office divin a été présidé par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, qui était entouré de plusieurs évêques. Plus d’une centaine de personnalités politiques et de hauts responsables des FL ont assisté à la cérémonie religieuse, qui a été suivie d’une rencontre avec le cardinal Sfeir dans le grand salon du patriarcat. Conformément au souhait exprimé par Mme Sethrida Samir Geagea, aucune manifestation populaire de masse n’a été organisée à cette occasion, la présence à cette rencontre ayant été limitée aux personnalités politiques. Au cours des derniers jours, note-t-on, plusieurs rassemblements populaires et estudiantins ont eu lieu dans plusieurs régions du pays en signe de solidarité avec M. Geagea. Étaient notamment présents à la messe de dimanche les députés Neematallah Abi Nasr, Pierre Gemayel, Salah Honein, Farès Souhaid, Antoine Ghanem, Mansour el-Bone et Ghassan Moukheiber, les anciens députés Osman Dana, Élias el-Khazen, Auguste Bakhos, Pierre Daccache, Tarek Habchi, Edmond Rizk, Camille Ziadé, Nohad Souhaid et Michel Maalouli, le président de la Ligue maronite, l’émir Harès Chéhab, ainsi que MM. Melhem Karam, Mohammed Baalbacki, Samir Doumet, Edmond Naïm, Issam Karam, Georges Haoui, Samir Frangié, Chakib Cortbawi, Élias Abou Assi, Samir Abdel Malak, Simon Karam, Michel el-Khoury, Sélim Salhab, Ibrahim Kanaan, Youssef Douaihy, Jean Hawat, Toufic Hindi, Fouad Abounader, Joe Sarkis, Antoine Najem, Roger Dib, Jean Aziz et Mme Georgette Antoune. L’homélie du patriarche maronite a été axée essentiellement sur le pardon et la réconciliation. « La société qui ne sait pas pardonner et s’engager sur la voie de la réconciliation ne saurait connaître la paix, a notamment souligné le cardinal Sfeir. C’est ce qu’a affirmé l’Exhortation apostolique (rendue publique lors de la visite du pape Jean-Paul II au Liban). L’Exhortation souligne que seule la paix peut aboutir à la justice et au développement. Or, la paix est une recherche perpétuelle du pardon et de la réconciliation (...). Tant que la société ne s’est pas engagée sur la voie de la réconciliation et du pardon, il ne saurait y avoir de développement et de justice ». Le patriarche maronite a, d’autre part, souligné que « la justice risque de se transformer en oppression si elle ne s’accompagne pas d’amour ». « Cela est encore plus vrai si la justice se transforme en instrument de répression et de vengeance », a souligné le cardinal Sfeir qui a ajouté : « Vous vous êtes retrouvés aujourd’hui (dimanche) ici pour commémorer l’arrestation de Samir Geagea, il y a neuf ans. S’il avait accepté de suivre certains conseils, il aurait été aujourd’hui libre, mais sous d’autres cieux que le Liban. Mais sa foi en Dieu, sa foi en la bonté de ses concitoyens, même ceux qui croient qu’il leur a porté préjudice, ainsi que sa foi en la justice de son pays ont fait qu’il est entré en prison ». Et le cardinal Sfeir de conclure : « Nous demandons au Tout Puissant de favoriser la libération de tout prisonnier innocent ». À l’issue de la cérémonie religieuse, le cardinal Sfeir a reçu Mme Geagea et les personnalités présentes dans le salon du patriarcat. Mme Geagea devait donner lecture d’un message dans lequel le leader des FL rend hommage au patriarche maronite, aux évêques maronites et à ses compagnons de route pour leur attitude nationale. Au nom du leader des FL, Mme Geagea a, d’autre part, réaffirmé le soutien total des FL aux prises de position de Bkerké et leur engagement à consolider « les fondements de la réconciliation et de l’entente nationales ». « Nous lançons un appel pour tourner définitivement la page de la guerre et pour réaliser une véritable réconciliation nationale qui engloberait tous les Libanais, chrétiens et musulmans, en vue d’édifier une patrie sur des bases d’équilibre, de liberté et de justice ».