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Vie politique - Pharaon et Arslane boycotteront les séances parlementaires La réunion de la chambre sera menée par Berry au pas de charge

C’est aujourd’hui, mardi, que débutera à la Chambre le débat de confiance basé sur la déclaration ministérielle élaborée par le nouveau gouvernement de M. Rafic Hariri. Une cinquantaine de députés devraient prendre la parole au cours de ce débat qui se poursuivra demain, mercredi, et qui débouchera sans nul doute possible sur l’octroi d’une confiance confortable à l’équipe des trente. Si le résultat du vote ne fait évidemment aucun doute (compte tenu des impératifs régionaux dictés par la raison d’État syrienne), le climat dans lequel se dérouleront les séances parlementaires ne passera sans doute pas inaperçu. Le chef du Législatif, Nabih Berry, d’abord, serait déterminé à accélérer les choses de manière à mener le débat au pas de charge. La confiance devrait ainsi être votée en un temps record, tout comme le nouveau gouvernement a été mis sur pied en un temps record (en moins de 48 heures, au terme de consultations parlementaires menées également au pas de charge). Dans le but d’éviter que les interventions des députés ne traînent en longueur, MM. Berry et Hariri ainsi que le leader du PSP, Walid Joumblatt, auraient donné pour consigne aux membres de leur bloc parlementaire d’écourter leurs allocutions et, surtout, de ne pas se montrer trop virulents à l’égard de la nouvelle équipe ministérielle. Il reste que les députés membres du Rassemblement de Kornet Chehwane n’auraient pas l’intention de ménager outre-mesure le pouvoir. Parallèlement, le débat sera boycotté, d’entrée de jeu, par M. Michel Pharaon, député de Beyrouth, membre du groupe parlementaire de M. Hariri et ministre dans le gouvernement sortant, ainsi que par l’un des membres du cabinet, le ministre d’État, Talal Arslane. Dans un communiqué de presse, M. Pharaon a ainsi annoncé hier qu’il ne participera pas au débat de confiance « par respect pour l’opinion publique et par égard pour la confiance que (les électeurs) m’ont accordée ». M. Pharaon, rappelle-t-on à ce propos, a vivement critiqué la composition du nouveau gouvernement, déplorant le fait que les représentants de Beyrouth, et plus particulièrement les chrétiens de la capitale, aient été exclus du cabinet. M. Pharaon a souligné sur ce plan que la mise sur pied de la nouvelle équipe ministérielle n’a pas pris en considération « le processus de dialogue et d’entente nationale ». Tout en réaffirmant qu’il soutient le principe de l’établissement de « relations privilégiées, solides et sincères entre le Liban et la Syrie », le député de Beyrouth a déclaré que ces relations bilatérales devraient « satisfaire les relations des deux peuples au lieu d’être placées au service d’intérêts personnels étroits ». Et M. Pharaon d’ajouter : « Nous soutiendrons ceux qui respectent les traditions démocratiques et les équilibres politiques internes. Nous nous opposons à ceux qui tentent d’imposer des rapports de force au détriment de certaines fractions ou régions, d’autant que le Liban est fondé sur ces équilibres internes. » M. Pharaon a pris à partie, en outre, sans le nommer, M. Berry, soulignant que « celui qui se pose en parrain du gouvernement et du Parlement pourrait tenter d’entraîner le Parlement dans une mise en scène démocratique au bénéfice du gouvernement ». De son côté, M. Arslane a également indiqué qu’il boycottera le débat de confiance, tout comme il avait boycotté les deux premières réunions tenues par le gouvernement pour former la commission chargée d’élaborer la déclaration ministérielle et pour donner son aval à ce document. Dans une déclaration faite hier à la presse, M. Arslane n’a pas ménagé ses critiques à l’égard du cabinet. Il a appuyé à ce sujet le point de vue exprimé, lors de la première réunion du Conseil des ministres, par le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, qui avait souligné que ce qui entrave l’action de l’Exécutif, ce n’est nullement le comportement de certains membres du gouvernement – comme le soulignait M. Hariri – mais plutôt la façon avec laquelle les réunions du gouvernement sont menées ainsi que « le clientélisme qui marque la formation des gouvernements ». « Cette réalité n’est un secret pour personne, a déclaré M. Arslane. Le gouvernement qui est formé n’est nullement mis sur pied de manière à respecter les fondements de l’entente ou à assurer la participation de toutes les fractions politiques du pays. » M. Arslane a, d’autre part, souligné que M. Hariri lui-même avait sonné le glas du nouveau gouvernement en indiquant qu’il avait signé « à contrecœur » les décrets de formation de la nouvelle équipe ministérielle. Poursuivant sur sa lancée, M. Arslane a, par ailleurs, critiqué le ministre de l’Information, Michel Samaha, qui avait déclaré que « personne n’a obligé les ministres à faire partie du gouvernement ». « Je suis surpris de constater que le ministre de l’Information, que je respecte, a tenu de tels propos parce que j’estime que M. Michel Samaha n’a pas l’habitude de perdre le Nord », a déclaré M. Arslane.
C’est aujourd’hui, mardi, que débutera à la Chambre le débat de confiance basé sur la déclaration ministérielle élaborée par le nouveau gouvernement de M. Rafic Hariri. Une cinquantaine de députés devraient prendre la parole au cours de ce débat qui se poursuivra demain, mercredi, et qui débouchera sans nul doute possible sur l’octroi d’une confiance confortable à...