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Actualités

Un texte d’engagement qui ne risque pas d’être très original

Qu’est-ce que la déclaration ministérielle d’un gouvernement qui est le prolongement du précédent peut apporter de neuf ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’elle doit suivre un peu l’actualité. Parler des retombées de la guerre en Irak. Et réaffirmer la position libanaise par rapport aux pressions US sur la Syrie. Qui ont d’ailleurs l’air de s’atténuer, un dialogue, que doit couronner une visite de Powell à Damas, étant en cours. Ce qui fait que, pour le moment, le Liban officiel se montre plus royaliste que le roi, ses récriminations étant plus élevées que celles de la Syrie. Bref, la déclaration ministérielle va être largement superfétatoire. C’est ce qu’affirme une source ministérielle. Pour qui la nouvelle équipe devrait se contenter de promettre, devant la Chambre, la réalisation de ce qui n’a pas été accompli auparavant. En explicitant, au besoin, les raisons des blocages et les moyens d’y remédier. Les premiers Trente s’étaient engagés à œuvrer pour libérer le territoire encore occupé (Chebaa). À contrer l’implantation, pour promouvoir le retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie. Le nouveau gouvernement va insister sur ce point, car Israël s’oppose catégoriquement au droit de retour. Le gouvernement précédent avait proclamé son intention de promouvoir l’entente nationale. Ce point va-t-il être repris dans la nouvelle déclaration ministérielle ? Les Trente d’avant avaient promis un État au sein duquel responsables et citoyens seraient tous soumis à des règles claires fondées sur les droits de l’homme. Pour que nul ne soit plus arrêté en dehors des prescriptions de la loi. Ce qui implique par ricochet une réorganisation du système judiciaire, une modernisation de la brigade relevant du parquet, des législations garantissant une indépendance réelle des magistrats, avec de sévères sanctions contre les immixtions, un renforcement des prérogatives de l’inspection judiciaire. Dans la plupart des cas, on le sait, le cabinet précédent n’a pas tenu ses engagements. Vont-ils être réentonnés par la nouvelle équipe ? Sur le front administratif, l’on avait promis de faciliter les formalités, d’alléger la routine, de procéder à des réformes. Même chose sur le plan politique, avec assurance que l’on renforcerait la démocratie et les institutions en respectant la volonté populaire, que l’on légiférerait en fonction de l’intérêt public bien compris etc. Là non plus, pas de promesse tenue. En ce qui concerne les privatisations, le gouvernement précédent voulait y voir l’un des instruments-clés pour relancer la croissance, parallèlement à l’amélioration de l’administration comme des services, à un coût moindre. Bien qu’ayant passé aux commandes près de deux ans et demi, les Trente ne sont pas parvenus à s’entendre sur la privatisation du cellulaire. La question est de savoir si leurs successeurs y réussiront avant la fin du présent mandat présidentiel. Autre domaine : les municipalités. Leur modernisation, le renforcement de leurs pouvoirs au titre d’une démocratie de proximité sont restés lettre morte. Et les municipalités se plaignent toujours de ne pas recevoir les crédits auxquels elles ont droit pour leur participation à divers projets publics. De même les problèmes du secteur de la santé n’ont pas été résolus. Le ministère compétent n’est pas devenu, comme cela avait été promis, la principale référence des citoyens pour couvrir leurs frais. Mêmes lacunes pour l’irrigation et l’encouragement, également promis en vain, du secteur agro-industriel et de ses exportations. L’utilisation de la nappe phréatique, les bassins, le parachèvement des travaux sur le Litani restent de leur côté à l’état de projet. La préservation du niveau académique de l’Université libanaise et de son autonomie n’a pas été assurée. Les écoles officielles n’ont pas été réorganisées, ni l’enseignement technique doté de bâtiments ou d’instituts suffisants. L’on n’a pas créé une institution pour l’environnement ni une société commerciale autonome pour les bus publics. Par rapport au dossier régional, le nouveau gouvernement va sans doute répéter les constantes libanaises. Dont la dénonciation du rejet par Israël des principes de la paix. Il doit réaffirmer que le Liban est prêt à parer à toute éventualité. Ce qui nécessite une solide unité nationale, ainsi que la primauté de l’intérêt national sur toute considération différente. Le texte est appelé à souligner le renforcement, en cette phase critique, de l’alliance avec la Syrie. Et, en principe, il devrait y avoir un passage de promesses renouvelées concernant l’élaboration d’une loi électorale juste et équilibrée. Ainsi qu’une autre promesse au sujet de la décentralisation administrative. Cela étant, on ne sait pas si la déclaration ministérielle va évoquer la présence militaire syrienne, pour en certifier la nécessité. Émile KHOURY
Qu’est-ce que la déclaration ministérielle d’un gouvernement qui est le prolongement du précédent peut apporter de neuf ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’elle doit suivre un peu l’actualité. Parler des retombées de la guerre en Irak. Et réaffirmer la position libanaise par rapport aux pressions US sur la Syrie. Qui ont d’ailleurs l’air de s’atténuer, un...