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Des consultations parlementaires de façade, affirment plusieurs députés(photo)

Comme on pouvait s’y attendre, les consultations entreprises par le Premier ministre désigné Rafic Hariri ont duré à peine quelques heures, un temps record dans l’histoire de la formation des gouvernements au Liban. On aura donc compris que les consultations en question étaient de pure forme, à tel point que certains députés ont estimé qu’on aurait pu aisément s’en passer. L’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, était le premier à se rendre au Grand Sérail, et au terme de son entretien avec M. Hariri, il a notamment déclaré : « J’ai informé aujourd’hui le président du Conseil que le prochain gouvernement se contenterait d’expédier les affaires courantes, ceux qui l’ont précédé ayant été incapables d’assumer cette même fonction. » Bon nombre de députés consultés se sont abstenus de toute déclaration, en l’occurrence : le vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, le vice-Premier ministre, Issam Farés, Pierre Hélou, Ahmed Fatfat, Khalil Hraoui, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, Nazem Khoury, Abdel-Rahim Mrad, Mohsen Dalloul et Georges Frem. D’autres députés ne se sont pas présentés au Grand Sérail, comme Mahmoud Abou Hamdane et Oussama Saad, qui se sont contentés de publier un communiqué dans lequel ils ont souligné la nécessité de former un gouvernement « à même de faire face aux menaces américano-sionistes contre le Liban et la Syrie ». Se sont également absentés : Antoine Haddad et Abdallah Cassir (pour cause de voyage). À 10h15, M. Hariri a rencontré les 17 députés de son propre groupe, le bloc de la Décision de Beyrouth. Prenant la parole au nom du groupe, Béchara Merhej a souhaité la formation d’un « gouvernement d’entente nationale capable de poursuivre l’application des programmes économiques relatifs à la privatisation et initiés par le précédent cabinet ». M. Merhej a en outre insisté « sur l’indépendance de la décision nationale » et sur « l’alliance avec la Syrie-sœur ». Présidant le bloc du Metn, Michel Murr a déclaré au terme de l’entretien avec le Premier ministre désigné : « Dans les circonstances difficiles que traversent le pays et la région, nous n’avons pas jugé opportun d’avoir des revendications. » Walid Joumblatt s’est exprimé au nom du bloc de la Rencontre démocratique (16 députés), et a notamment déclaré à la sortie du Grand Sérail : « La Rencontre démocratique n’a pas de revendications précises, bien que nous méritons mieux. Nous sommes disposés néanmoins à faire quelques sacrifices étant donné les orages qui menacent le Liban et la Syrie. L’essentiel est donc de protéger la résistance et de consolider le front interne », a ajouté M. Joumblatt avant de poursuivre : « Je sais qu’il y a de grandes lacunes (…) mais, sage comme il est, je crois que le patriarche Sfeir se montrera compréhensif à l’égard des quelques failles qui caractérisent ce gouvernement. » M. Hariri a reçu par la suite les 12 députés du bloc de la Fidélité à la résistance (Hezbollah). Mohammed Raad a notamment déclaré à l’issue de la réunion : « Dans les circonstances actuelles, le Liban a besoin d’un gouvernement qui aura le courage de prendre les positions et les mesures efficaces qui s’imposent. » Le bloc des députés du Nord conduit par Sleiman Frangié a affirmé de son côté qu’il était disposé à « coopérer totalement avec le Premier ministre et avec le président de la République pour la formation du prochain gouvernement ». Prenant la parole au nom du bloc du Développement et de la libération de Nabih Berry, le député Anouar el-Khalil a souhaité que « le Conseil des ministres soit une institution au vrai sens du mot ». Les opposants Le bloc de Tripoli, formé de trois députés, a critiqué « la manière dont le gouvernement sortant a démissionné ». Mohammed Safadi a en outre qualifié le nouveau cabinet de « préfabriqué », et estimé qu’il « ne répond nullement aux exigences de l’entente nationale ». D’autre part, les députés de l’opposition se sont déchaînés contre le nouveau gouvernement. C’est ainsi que Farés Souhaid a déclaré : « Il semble qu’il y ait des gens qui ne veulent pas de nous dans ce gouvernement, et que certains veulent exclure une part importante de la population. » Pierre Gemayel a fait une déclaration dans le même sens, ainsi que Boutros Harb. Celui-ci a qualifié de « social » son entretien avec M. Hariri. « J’ai participé aux consultations dans l’unique souci de veiller aux traditions parlementaires », a-t-il ajouté. Pour Neemetallah Abi nasr, le prochain cabinet n’a rien d’un gouvernement d’entente nationale, alors qu’aux yeux de Nayla Moawad, on n’a pas du tout tenu compte « des dangers qui menacent la région » et de « l’entente nationale née de la nécessité de faire face à ces périls ». Les députés Sebouh Hovnanian et Georges Kassarji ont indiqué, pour leur part, que Karim Pakradouni ne représente pas réellement la communauté arménienne. Mikhaël Daher a notamment déploré que des personnalités comme Ghassan Salamé et Bassel Fleyhane aient été évincés du pouvoir, alors que pour Nassib Lahoud et Misbah el-Ahdab, les consultations sont de pure forme. Jean Obeid s’est félicité du « climat d’entente » qui règne dans le pays, tout en espérant que ce climat se « refléterait au niveau du gouvernement ».
Comme on pouvait s’y attendre, les consultations entreprises par le Premier ministre désigné Rafic Hariri ont duré à peine quelques heures, un temps record dans l’histoire de la formation des gouvernements au Liban. On aura donc compris que les consultations en question étaient de pure forme, à tel point que certains députés ont estimé qu’on aurait pu aisément s’en...